
Je ne me laisserai pas déporter
Je ne me laisserai pas déporter
Je ne serai pas déporté
« L'Éternel est la part de mon héritage, et de mon breuvage ; tu maintiens mon lot. 6 Les cordeaux me sont échus en des lieux agréables, et un très bel héritage m'a été accordé. 7 Je bénirai l'Éternel, qui me donne conseil, [je le bénirai] même durant les nuits dans lesquelles mes reins m'enseignent. 8 Je me suis toujours proposé l'Éternel devant moi ; [et] puisqu'il est à ma droite, je ne serai point ébranlé. 9 C'est pourquoi mon cœur s'est réjoui, et ma langue s'est égayée ; aussi ma chair habitera avec assurance. 10 Car tu n'abandonneras point mon âme au sépulcre, [et] tu ne permettras point que ton bien-aimé sente la corruption. » (Psaume 16/5-10).
« Car il sera comme un arbre planté près des ruisseaux d'eaux, qui rend son fruit en sa saison, et duquel le feuillage ne se flétrit point ; et [ainsi] tout ce qu'il fera prospérera. » (Psaume 1/3).
Quand les fils des Hébreux étaient en captivité à Babylone, ils rêvaient de la douce terre de Canaan. Leur tristesse et leur remords étaient tournés en ridicule par les Babyloniens. « Nous nous sommes assis auprès des fleuves de Babylone, et nous y avons pleuré, nous souvenant de Sion. 2 Nous avons pendu nos harpes aux saules, au milieu d'elle. 3 Quand ceux qui nous avaient emmenés prisonniers, nous ont demandé des paroles de Cantique, et de les réjouir de nos harpes que nous avions pendues, [en nous disant] : Chantez-nous quelque chose des cantiques de Sion ; [nous avons répondu] : 4Comment chanterions-nous les Cantiques de l'Éternel dans une terre d’étrangers ? » (Psaume 137/1-4). De même, le cœur des esclaves noirs, qui avaient été amenés au Nouveau Monde à travers les eaux bleues de l’Atlantique contre leur gré, se languissait de leur terre natale. Même ceux qui étaient nés en Amérique entretenaient une langueur mystérieuse de quelque chose qui leur manquait : c’était l’Afrique. Le résultat fut qu’ils se saisirent avec avidité de chaque parole qui parlait de la gloire des Cieux et du Seigneur Jésus-Christ dont le grand amour s’étendait non seulement aux conquérants, mais aussi bien aux esclaves.
L’Évangile populaire ci-dessous est un exemple des cantiques qu’ils chantaient : « Près de fleuves de Babylone... » (Psaume 137/1). L’air et les paroles sont les productions des hommes et des femmes qui ont peiné sous le soleil dans les champs de leurs maîtres. Vous pourriez dire que les paroles et l’air sont des dons du Saint Esprit. La mélodie sur laquelle on le chante est celle de « I Shall not Be Moved ». Cette hymne a de nombreux couplets et presque chaque version est différente ; cependant, les trois couplets ci-dessous sont les plus communs dans les recueils modernes :
I Shall not Be Moved
(Je ne serai pas déporté)
Jésus est mon Sauveur ; je ne serai pas déporté ;
Dans son amour et sa faveur, je ne serai pas déporté,
Juste comme un arbre planté au bord des eaux,
Seigneur je ne serai pas déporté.
Dans mon engagement chrétien, Je ne serai pas déporté ;
Dans son amour je me cache, je ne serai pas déporté,
Juste comme un arbre planté au bord des eaux,
Seigneur je ne serai pas déporté.
Si je me fie toujours à lui, je ne serai pas déporté ;
Il ne me fera jamais défaut, je ne serai pas déporté,
Juste comme un arbre planté au bord des eaux,
Seigneur je ne serai pas déporté.
« Jésus est mon Sauveur ; je ne serai pas déporté ; Dans son amour et sa faveur, je ne serai pas déporté, Juste comme un arbre planté au bord des eaux, Seigneur je ne serai pas déporté ». Le Seigneur Jésus-Christ est, en fait, notre Forteresse, notre Protecteur, notre Rédempteur, et le roc même de notre Salut. Il est un grand rocher, fixe et immuable – le même hier, aujourd’hui, et pour toujours. Il est quelque chose d’autre aussi, pour ses élus – Il est l’Arche dans laquelle ils sont appelés à entrer de façon à échapper à la colère et à la ruine qui vont tomber sur le monde. Si Christ ne peut pas être déplacé (et il ne peut pas l’être), alors tous ceux qui sont en Lui seront de même inarrachables à la sécurité qui ne se trouve que dans cette grande Arche de Dieu. « Or ce [mot], encore une fois, signifie l'abolition des choses muables, comme ayant été faites [de main], afin que celles qui sont immuables demeurent ; 28 C'est pourquoi saisissant le Royaume qui ne peut point être ébranlé, retenons la grâce par laquelle nous servions Dieu, en sorte que nous lui soyons agréables avec respect et avec crainte » (Hébreux 12/27-28).
L’arbre vert s’épanouit sur le bord même de la rivière. Ses racines plongent profondément dans le sol à la recherche de cette eau vivifiante et nourrissante, à des profondeurs inconnues des buissons. C’est comme cet arbre de Vie qui fut déplacé dans le paradis de Dieu : « Puis il me montra un fleuve pur d'eau vive, transparent comme du cristal, qui sortait du trône de Dieu et de l'Agneau. 2 Et au milieu de la place de la Cité, et des deux côtés du fleuve était l'arbre de vie, portant douze fruits, et rendant son fruit chaque mois ; et les feuilles de l'arbre [sont] pour la santé des Gentils » (Apocalypse 22/1-2). C’est l’arbre du jardin qu’Adam a rejeté et qui symbolise le Seigneur de la Vie, Jésus-Christ !
« Dans mon engagement chrétien, Je ne serai pas déporté ; Dans son amour je me cache, je ne serai pas déporté, Juste comme un arbre planté au bord des eaux, Seigneur je ne serai pas déporté ». Quand le Saint-Esprit attire un croyant au trône de miséricorde de Christ (Christ est lui-même le trône de miséricorde), le Seigneur Jésus-Christ vient demeurer dans le cœur de cette personne – il n’y séjourne pas pour un temps, il demeure dans ce cœur pour toujours. Le mystère de la seigneurie de Christ est une merveille étonnante car non seulement il habite en nous, mais nous aussi, nous habitons en Lui. « Demeurez en moi, et moi en vous ; comme le sarment ne peut point de lui-même porter de fruit, s'il ne demeure au cep ; vous [ne le pouvez point] aussi, si vous ne demeurez en moi. 5 Je suis le Cep, et vous en êtes les sarments ; celui qui demeure en moi, et moi en lui, porte beaucoup de fruit ; car hors de moi, vous ne pouvez rien produire. 6 Si quelqu'un ne demeure point en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il se sèche ; puis on l'amasse, et on le met au feu, et il brûle » (Jean 15/4-6).
« Si je me fie toujours à lui, je ne serai pas déporté ; Il ne me fera jamais défaut, je ne serai pas déporté, Juste comme un arbre planté au bord des eaux, Seigneur je ne serai pas déporté. ». Faire con-fiance au Seigneur, c’est marcher dans la voie qu’il nous a tracée – la voie étroite et droite. De chaque côté du chemin, il y a des cailloux et des ronces, des ravins et des bêtes sauvages. Sur cette voie étroite, nous ne seront pas déviés, même si la terre elle-même tremble tout autour. Notre Seigneur ne nous manquera jamais. Il est puissant ! « C'est pourquoi aussi il peut sauver pour toujours ceux qui s'approchent de Dieu par lui, étant toujours vivant pour intercéder pour eux » (Hébreux 7/25).
Note : De nombreux Negro Spirituels anciens sont rythmés et projettent joyeusement une espérance de jours meilleurs, liée à la foi ; des chants tels que « O Them Golden Slippers », « Roll Jordan, Roll! » et « Down by the River Side ». Mais quelques-uns sont assez tristes et reflètent les circonstances pénibles dans lesquels ils sont venus à être chantés – des chants comme « Swing Lo, Sweet Cha-riot », « Steal Away Home to Jesus », « Nobody Knows the Trouble I’ve Seen », et « Go Down Moses ».
C’est un cadeau étonnant que le Saint-Esprit nous donne à tous, quelle que soit notre condition et notre état, un cantique dans la nuit, même pour ceux dont la fatalité les conduit à mimer le prophète Job : « On fait crier les opprimés par la grandeur des maux qu'on leur fait ; ils crient à cause de la violence des grands. 10 Et on ne dit point : où est le Dieu qui m'a fait, et qui donne de quoi chanter pendant la nuit ; 11 Qui nous rend plus éclairés que les animaux de la terre, et plus intelligents que les oiseaux des cieux ? » (Job 35/9-11).
Mon espoir et ma prière sont que Dieu donne à chaque lecteur de ce chapitre une multitude de chants dans la nuit, car la tristesse est le lot de tout-un-chacun.