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SI VOTRE JUSTICE NE DÉPASSE PAS...

SERMON pour le 6ème dimanche après la Trinité

 

Traduction d’une méditation biblique éditée par le Révérendissime Jerry Levon OGLES, Docteur en Théologie et Évêque Métropolite de l’Anglican Orthodox Church.

 

« Car je vous dis que si votre justice ne surpasse celle des Scribes et des Pharisiens, vous n'entrerez point dans le Royaume des cieux. Vous avez entendu qu'il a été dit aux Anciens : Tu ne tueras point ; et qui tuera, sera punissable par le jugement. Mais moi je vous dis : Que quiconque se met en colère sans cause contre son frère, sera punissable par le jugement ; et celui qui dira à son frère, Raca, sera punissable par le conseil ; et celui qui lui dira, fou, sera punissable par la géhenne du feu. Si donc tu apportes ton offrande à l'autel, et que là il te souvienne que ton frère a quelque chose contre toi ; laisse-là ton offrande devant l'autel, et va te réconcilier premièrement avec ton frère, puis viens, et offre ton offrande. Sois bientôt d'accord avec ta partie adverse, tandis que tu es en chemin avec elle ; de peur que ta partie adverse ne te livre au juge, et que le juge ne te livre au sergent, et que tu ne sois mis en prison.  En vérité, je te dis, que tu ne sortiras point de là, jusqu'à ce que tu aies payé le dernier sou. » (Matthieu 5.20-26).

 

Toutes les religions du monde, à l'exception du Christianisme, sont des religions basées sur les œuvres. L'islam est strictement légaliste. Le bouddhisme nécessite beaucoup de méditation afin de faire partie du grand moi universel (quel qu'il soit), et l'hindouisme exige que l'adhérent satisfasse les caprices de beaucoup, beaucoup de dieux et de déesses différents.

 

Mais la religion de Christ n'est pas basée sur les œuvres. Ce n'est pas ce que vous FAITES qui gagnera le ciel. C'est ce que vous avez cru et accepté, par la Grâce, qui vous y conduira. Notre conduite personnelle ne sera jamais assez juste pour passer l'éternité en présence d'un Dieu Saint. Les hommes et les gouvernements ont prouvé à maintes reprises qu'ils étaient incapables d’être toujours justes.

 

Blaise Pascal († 1662) fut le plus grand physicien et mathématicien de tous les temps. Il devint plus tard prêtre. Pascal a proposé un pari appelé le Pari de Pascal, dans lequel il a soutenu qu'il était stupide et déraisonnable de croire qu'il n'y avait pas de Dieu. Son pari est devenu la première contribution à la théorie de la décision, et des probabilités de l'histoire.

Voici son pari :

1) Si tu ne crois pas en Dieu et qu'il n'y a pas de Dieu, tu n'as rien perdu.

2) Si tu ne crois pas en Dieu, et qu'il y a un Dieu, tu as tout perdu.

3) Si tu crois qu'il y a un Dieu et qu'il n'y a pas de Dieu, tu n'as rien perdu.

4) Si tu crois qu'il y a un Dieu, et qu'il y a vraiment un Dieu, tu as tout gagné.

 

Il n'y a aucune possibilité de gagner si vous ne croyez pas en Dieu – au mieux, vous perdriez même s'il n'y avait pas Dieu.

Il n'y a aucune possibilité de perdre si vous croyez en Dieu et qu'il y a un Dieu. Le pire résultat possible serait de gagner même s'il n'y a pas de Dieu.

Cette proposition de pari est la première application de l’histoire de la théorie des probabilités et de la décision.

Pascal aurait pu ajouter plus de détails pour compléter sa théorie. La simple croyance que Dieu existe ne suffit pas, il faut croire en tous les attributs de Dieu (Père, Fils et Saint-Esprit). Et il faut accepter l'autorité de Dieu dans sa propre vie.

Venons-en à la méditation d'aujourd'hui de l'Évangile de saint Matthieu, qui est un extrait de son sermon sur la montagne.

 

« Car je vous dis que si votre justice ne surpasse celle des Scribes et des Pharisiens, vous n'entrerez point dans le Royaume des cieux. ». Les scribes et les Pharisiens ont essayé d’observer la Loi à la lettre. Ils appelaient cela la justice ; cependant, leurs cœurs étaient enténébrés par l'envie, le pouvoir et l'intrigue. Leur justice ne partait pas d'un bon caractère, mais misait sur l'apparence extérieure. La vraie justice jaillit d'un cœur dévoué à Dieu, et plein d'amour pour Lui et Ses Créatures. 

 

Nos œuvres justes ne sont rien, en dehors de notre amour en Christ. De nos propres forces, nous ne pourrions jamais atteindre la Justice de Dieu. La justice d'un Chrétien n'est pas la sienne, mais c'est la justice imputée de Christ qui le rend juste devant Dieu.

 

Le Christ est maintenant sur le point de proclamer une interprétation plus stricte de la loi que celle qui était auparavant considérée ou comprise : « Vous avez entendu qu'il a été dit aux Anciens : Tu ne tueras point ; et qui tuera, sera punissable par le jugement. ». Cette peine de la loi est toujours en vigueur, comme tous les autres commandements de Dieu, cependant, le Christ ajoute une nouvelle dimension : « Mais moi je vous dis : Que quiconque se met en colère sans cause contre son frère, sera punissable par le jugement ; et celui qui dira à son frère, Raca, sera punissable par le conseil ; et celui qui lui dira, fou, sera punissable par la géhenne du feu ». Notez d'abord l'autorité avec laquelle Christ parle en tant que Juge et Législateur ! Il explique l'application plus profonde de la loi :

 

C'est le cœur qui est jugé et non l'apparence extérieure. Seul Dieu peut voir dans les chambres profondes de nos cœurs. Même nous, nous sommes souvent inconscients de ce qui se cache dans notre cœur – mais Dieu voit et connaît les moyens par lesquels nos cœurs peuvent être purifiés et rendus justes. Notre intention de tuer est la même que l'action elle-même aux yeux de Dieu. La haine dans notre cœur est synonyme de meurtre ! Christ fournit trois exemples d'autorité judiciaire progressive : 1) le jugement (le jugement le plus bas et le premier niveau de jugement à l'époque, dans les tribunaux juifs) ; 2) le Conseil du Sanhédrin qui siégeait à Jérusalem, et 3) le feu de l'Enfer qui se réfère à la vallée de Hinnom, une vallée dans laquelle les Juifs dans le passé avaient sacrifié leurs fils et leurs filles aux bras enflammés de Moloch, en les plaçant dans ses bras brûlants jusqu'à ce qu'ils tombent dans le feu. Dieu a averti de ne pas offrir nos enfants en sacrifice vivant à Moloch, par le feu. Plus tard, certains documents indiquent qu'un feu continu brûlait dans cette vallée pour consommer les déchets et les charognes de Jérusalem. Cette référence de Christ au feu de l'enfer représente le jugement final et complet des méchants.

 

« Si donc tu apportes ton offrande à l'autel, et que là il te souvienne que ton frère a quelque chose contre toi ; laisse-là ton offrande devant l'autel, et va te réconcilier premièrement avec ton frère, puis viens, et offre ton offrande ». Par conséquent, ou compte tenu de la déclaration précédente, Christ émet ce conseil sérieux. Il n'y a pas de place dans le cœur pour la haine et pour l'amour, pour la justice et l'injustice. Par conséquent, lorsque vous donnez votre aumône à Dieu ou à Ses créatures, faites-le avec une conscience claire. Si quelqu'un a un grief contre vous, réglez-le d'abord, puis allez avec votre cadeau à l'autel. Il est beaucoup plus possible d'être réconcilié avec Dieu quand nous sommes réconciliés avec notre prochain.

 

« Sois bientôt d'accord avec ta partie adverse, tandis que tu es en chemin avec elle ; de peur que ta partie adverse ne te livre au juge, et que le juge ne te livre au sergent, et que tu ne sois mis en prison ». Soyez prompts à régler les différends avec d'autres, avant qu'ils ne dégénèrent en infractions plus graves. Cela s'applique aussi à la confession des péchés. N'allez pas vous coucher sur votre colère, et confessez rapidement à Dieu vos péchés de peur de périr prématurément et de n'avoir d'autre issue que l'enfer. La confession enlève les murs entre un homme et le ciel, et c'est un processus continu. Ne pas confesser un péché oublié ne condamnera pas nécessairement une personne à l'enfer, mais obscurcira notre vision et notre service à Dieu.

 

Beaucoup de Chrétiens peuvent oublier que, puisque les péchés sont librement pardonnés, il reste une cicatrice que nos péchés peuvent causer. David a souffert de la mort du premier-né de Bath-Schéba à cause du péché. Nos péchés blessent ceux que nous aimons, et même après que Dieu leur a pardonné, l'image de la souffrance demeure.

 

« En vérité, je te dis, que tu ne sortiras point de là, jusqu'à ce que tu aies payé le dernier sou ». Ici, le Christ révèle que, bien qu'il puisse exister un mal entre deux hommes, il y a toujours une troisième autorité supérieure à n'importe quel tribunal terrestre. Dieu exigera une punition pour tous les péchés. « Le salaire du péché, c'est la mort. ». Ce serait un acte d'accusation définitif contre l'homme, s'il n'y avait la phrase qui suit : « Car le salaire du péché, c'est la mort ; mais le don de Dieu est la vie éternelle par Jésus-Christ notre Seigneur. » (Romains 6.23).

Donc, si le salaire du péché est la mort, et que nous avons TOUS péché, comment pouvons-nous payer la dette du péché ? Nous ne le pouvons pas ! Mais quelqu'un d'autre l'a fait ! Jésus-Christ est mort à notre place sur la croix pour payer notre dette. « Il n'y a donc maintenant aucune condamnation pour ceux qui sont en Jésus-Christ, lesquels ne marchent point selon la chair, mais selon l'Esprit. Parce que la Loi de l'Esprit de vie [qui est] en Jésus-Christ, m'a affranchi de la Loi du péché et de la mort. Parce que ce qui était impossible à la Loi, à cause qu'elle était faible en la chair, Dieu ayant envoyé son propre Fils en forme de chair de péché, et pour le péché, a condamné le péché en la chair ; afin que la justice de la Loi fût accomplie en nous, qui ne marchons point selon la chair, mais selon l'Esprit » (Romains 8.1-4).

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