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SERMON pour le dimanche de la Pentecôte

 

Actes 2/1-11 ; Jean 14/15-31a

 

L'ESPRIT DE JÉSUS

 

 

La crainte rassemble et unit les hommes. Le jour de la Pentecôte de l'an 33 de l'ère chrétienne, les « Disciples… étaient là assemblés au nombre d'environ six-vingts [120] personnes… » (Actes 1/15b) (remarquez la faiblesse des débuts de l'Église : 120 personnes seulement, après trois ans d'enseignement ! Ne nous décourageons pas si nous sommes dans la même situation, mais persévérons) ; « … en une chambre haute ; où demeuraient Pierre et Jacques, Jean et André, Philippe et Thomas, Barthélemy et Matthieu, Jacques [fils] d'Alphée, et Simon Zélotes, et Jude frère de Jacques. Tous ceux-ci persévéraient unanimement en prières et en oraisons avec les femmes, et avec Marie mère de Jésus, et avec ses Frères » (Actes 1/13-14). Ils étaient réunis dans la chambre haute où ils se tenaient d'ordinaire, tremblants de peur. Ils craignaient de subir le même sort que leur Seigneur Jésus-Christ crucifié, s'ils se montraient dehors, mais c'était pécher par une anticipation excessive sur la façon dont ils entreraient dans la gloire.

 

Christ leur avait promis un Consolateur qui les affermirait dans leur foi et les rendrait forts au point d'affronter la mort, sans avoir peur. Ils le savaient et attendaient ce Consolateur. Mais ils n'avaient aucune expérience préalable sur laquelle s'appuyer et fonder leur confiance, en dehors de la promesse de Christ.

 

Cependant, à y regarder de près, Christ leur avait bien parlé en Jean 14/16 d'un autre consolateur : « Je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, pour demeurer avec vous éternellement ». Qui était donc le premier Consolateur, si ce n'est Lui-même, notre Seigneur Jésus-Christ ? Au verset (16) suivant, Jésus définit le Saint-Esprit comme Il Se définit Lui-même « l'Esprit de vérité, lequel le monde ne peut point recevoir ; parce qu'il ne le voit point, et qu'il ne le connaît point ; mais vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous ». Le consolateur qui demeurait avec les disciples était Christ en personne. Quelques versets plus haut, Jean nous rapportait ces paroles essentielles de Jésus : « … Je suis le chemin, et la vérité, et la vie ; nul ne vient au Père que par moi » (Jean 14/6). Christ et le Saint-Esprit, sont la même et unique vérité qui a créé le monde avec tout ce qu'il contient ; Ils sont dignes de notre foi et de notre louange. Nous devons Les servir en leur obéissant : « Si vous m'aimez, gardez mes commandements », dit Jésus en Jean 14/15.

 

« L'Esprit de vérité… sera en vous », promet notre Seigneur. Qu'est-ce à dire sinon que l'Esprit de Christ sera en nous ? Le Fils unique engendré de Dieu - Yahvé - S'est incarné physiquement dans le sein de Marie ; et voilà qu'Il nous dit que ce même Esprit sera en nous, incarné non pas charnellement mais spirituellement, invisiblement.

 

Les hommes rechignent à croire ce qu'ils ne voient pas de leurs propres yeux. Et les Romains accusaient les premiers Chrétiens qu'ils persécutaient d'être athées, car ils servaient un Dieu invisible. Pour les romains, ce qui est invisible n'existe pas. On aurait beau jeu de leur parler du spectre lumineux étendu aux infra-rouges et aux ultra-violets, ils ne le croiraient pas, faute de le voir de leurs yeux. Pour les païens, s'il n'y a pas de statue visible représentant la divinité, si on ne peut pas la représenter, c'est qu'une telle divinité n'existe pas.

 

L'athéisme des laïques d'aujourd'hui ne diffère guère du paganisme ancien. Ces mécréants se croient modernes et progressistes, alors qu'ils régressent en réalité à une forme de crédulité remontant à l'Antiquité. Et c'est cette philosophie païenne qui est enseignée dans nos lycées, en commençant par le grand Socrate, qui fut condamné à mort pour athéisme car il refusait de se prosterner devant des blocs de pierre, sculptés en diverses formes zoologiques. Mais notre Père éternel n'est pas un bloc de pierre ou de bois : Dieu est Esprit, et l'Esprit est invisible comme le vent, il est pneumatique. Il faut donc nous défaire de toute idée de représentation visible du Dieu-Amour. L'Amour que Dieu donne n'est pas une flèche décochée par un angelot potelé, romantique et baroque - une blessure - mais bien au contraire une puissance de vie qui surpasse même la mort !

 

L'Esprit de Dieu vient en nous, invisible, comme Jésus dans le sein de Marie, par ce même Esprit-Saint (Jean 14/17) : « L'Esprit de vérité, lequel le monde ne peut point recevoir ; parce qu'il ne le voit point, et qu'il ne le connaît point ; mais vous le connaissez, car il demeure avec vous, et il sera en vous ». Le monde ne croit que ce qu'il voit. Il ignore les réalités invisibles, et il en a peur parce qu'il ne peut pas les saisir, les assagir ni les asservir. Pour les païens et les progressistes, tout ce qui est invisible est méchant, comme les virus qu'on ne voit pas à l'œil nu, qui nous rendent malades et nous tuent. L'athéisme est un enfer spirituel d'où l'on ne peut pas sortir, sans une grâce spéciale de Dieu.

 

Et les paroles de Christ se font mystérieuses : « Je ne vous laisserai point orphelins ; je viendrai vers vous » (Jean 14/18). Orphelin veut dire "sans père" ; mais Christ continue en disant paradoxalement « je viendrai vers vous ». Christ serait-Il notre Père ? Oui, car il n'y a qu'un seul Dieu, et qu'il n'y a qu'un seul Esprit-Saint, qui est l'Esprit du Père et du Fils. Lorsque l'Esprit établit sa demeure en nous par la foi, nous sommes habités par le Père et le Fils. La Trinité est en nous ! Qui sera contre nous ? Qui pourra nous vaincre et nous faire abjurer notre foi ? Personne ! (Romains 8/36-38) : « Au contraire, en toutes ces choses nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Car je suis assuré que ni la mort, ni la vie, ni les Anges, ni les Principautés, ni les Puissances, ni les choses présentes, ni les choses à venir, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature, ne nous pourra séparer de l'amour de Dieu, qu'il nous a [montré] en Jésus-Christ notre Seigneur ».

 

Au verset suivant, Christ se fait de plus en plus mystérieux et paradoxal (Jean 14/19) : « Encore un peu de temps, et le monde ne me verra plus, mais vous me verrez ; [et] parce que je vis, vous aussi vous vivrez ». « Vous me verrez ». Peut-on voir un Dieu invisible ? Certainement pas avec nos yeux de chair ! Mais nous Le verrons à Ses œuvres, comme nous voyons les feuilles des arbres agitées par le vent. Là où les néopaïens ne voient rien, nous savons qu'il y a QUELQU'UN, Dieu Lui-même, bénissant ceux qu'Il aime. Alors seulement nous vivons de la vraie Vie - celle que Dieu nous communique par Son Esprit-Saint. Et nous vivrons demain dans le Ciel, avec tous les élus du Père, en Sa majestueuse présence (v. 20) : « En ce jour-là vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous ». C'est ce que nous appelons la Communion des Saints, qui n'est pas une simple fraternelle d'élus, mais une communion à Dieu.

 

Après avoir ainsi conclu cette importante digression, Notre Seigneur Jésus-Christ reprend le thème par lequel il avait commencé : celui de l'obéissance aux commandements de Dieu « Si vous m'aimez, gardez mes commandements » (verset 15). Au verset 21, Il poursuit : « Celui qui a mes commandements, et qui les garde, c'est celui qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; je l'aimerai, et je me manifesterai ». Malheur aux hypocrites qui se croient Chrétiens, mais n'obéissent pas à Christ ! Ils n'ont pas Son Esprit en eux. Ils font semblant. Pire : ils se permettent de faire la morale aux autres, en leur imposant leurs propres règles, leurs propres commandements. Jésus dit au verset 24a : « Celui qui ne m'aime point, ne garde point mes paroles ». En effet, celui qui n'aime pas les paroles de Christ garde les siennes - pas celles de Dieu !

 

Et Jésus lie l'obéissance à l'amour (Jean 14/22-23) : à Jude qui lui demandait « D’où vient que tu te feras connaître à nous, et non pas au monde ? Jésus répondit, et lui dit : Si quelqu'un m'aime il gardera ma parole, et mon Père l'aimera, et nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui ». Vous pensiez peut-être qu'à la Pentecôte les Apôtres ont reçu le Saint-Esprit ? C'est une erreur ! Avec le Saint-Esprit, ils ont reçu le Père et le Fils ! Comprenez-vous maintenant pourquoi la fête de la Trinité suit immédiatement celle de la Pentecôte ? (Colossiens 2/9) : « Car toute la plénitude de la Divinité habite en lui corporellement ». Et c'est cette plénitude de la divinité que les Apôtres ont reçue à la Pentecôte, puis transmise à leurs successeurs.

 

Notre Seigneur continue maintenant son discours avec des paroles rassurantes (Jean 14/24b-26) : « Et la parole que vous entendez n'est point ma parole, mais c'est celle du Père qui m'a envoyé. Je vous ai dit ces choses demeurant avec vous. Mais le Consolateur, qui est le Saint-Esprit, que le Père enverra en mon Nom, vous enseignera toutes choses, et il vous rappellera le souvenir de toutes les choses que je vous ai dites ». Les étudiants en rêvaient, Christ l'a réalisé : point n'est besoin de réviser la matière en vue de l'examen final, le Saint-Esprit nous souffle les bonnes réponses ! Et ces réponses sont déjà dans la Bible. Cherchez ces réponses dans la Bible, et vous trouverez la Vérité. La Vérité est en Christ, venant du Père par le Saint-Esprit.

 

En fin psychologue, Jésus comprend ce que ressentent Ses disciples. Il sait qu'ils meurent d'inquiétude et de peur : que vont-ils devenir ? Alors Il les console par ces paroles (Jean 14/27) : « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix ; je ne vous la donne point comme le monde la donne ; que votre cœur ne soit point agité ni craintif ». Jésus assume le rôle du Saint-Esprit consolateur, car c'est SON Esprit. N'envisageons pas une seconde un Saint-Esprit qui ne serait pas l'Esprit de Christ ! Les esprits sont légion, mais un seul est le Saint-Esprit de Dieu.

 

Christ continue au-delà de la seule consolation ; Il invite maintenant Ses auditeurs à la joie - décidément, Il ne fait rien comme le monde ! (Jean 14/28-29) : « Vous avez entendu que je vous ai dit : je m'en vais, et je reviens à vous ; si vous m'aimiez, vous seriez certes joyeux de ce que j'ai dit : je m'en vais au Père : car le Père est plus grand que moi. Et maintenant je vous l'ai dit avant que cela soit arrivé, afin que quand ce sera arrivé, vous croyiez ». Avec le Saint-Esprit, les Apôtres n'ont pas seulement reçu la force de prêcher, mais la paix et la joie de connaître la Vérité de Dieu, avec l'autorité pour l'enseigner afin que le monde croie. Christ dit en effet en Jean 17/20-21 : « Or je ne prie point seulement pour eux, mais aussi pour ceux qui croiront en moi par leur parole. Afin que tous soient un, ainsi que toi, Père, es en moi, et moi en toi ; afin qu'eux aussi soient un en nous ; et que le monde croie que c'est toi qui m'as envoyé », et plus loin : « afin que le monde connaisse que j'aime le Père, et que je fais ce que le Père m'a commandé » (verset 31a).

 

Jésus en revient toujours à l'obéissance aux Commandements de Dieu. Nous nous y soumettons, non pas seulement parce que notre Seigneur et Sauveur nous le demande, mais surtout par imitation de Jésus-Christ, qui est parfaitement Dieu, certes, mais aussi l'homme parfait, le nouvel Adam dont Paul nous dit (Romains 5/15) : « … car si par l'offense d'un seul plusieurs sont morts, beaucoup plutôt la grâce de Dieu, et le don par la grâce, qui est d'un seul homme, [savoir] de Jésus-Christ, a abondé sur plusieurs ». Oui, Christ est mort pour nous tous ; Il a versé Son sang à la croix pour nous tous qui croyons en Lui et Le servons en obéissant aux commandements de Son Père comme Lui-même le faisait et le fait encore aujourd'hui, dans le Ciel. Ainsi, le fils unique engendré du Père fait de nous de nouvelles créatures, par la nouvelle naissance en la foi, avec Son Saint-Esprit de vie, de vérité et d'amour.

 

Ayant achevé Son discours, Christ passe à l'action : (Jean 14/30-31) : « Je ne parlerai plus guère avec vous ; car le Prince de ce monde vient ; mais il n'a aucun empire sur moi. Mais afin que le monde connaisse que j'aime le Père, et que je fais ce que le Père m'a commandé. Levez-vous, partons d'ici ». Notre Sauveur se lève pour marcher à Son supplice. Oh, ce n'était pas de gaité de cœur ! (Marc 14/36) : « Et il disait : Abba, Père, toutes choses te sont possibles, transporte cette coupe arrière de moi, toutefois, non point ce que je veux, mais ce que tu veux ». Mais Christ a obéi, malgré tout : « … il s'est abaissé lui-même, et a été obéissant jusques à la mort, à la mort même de la croix » (Philippiens 2/8b).

 

En Jean 6/46b, Jésus déclare : « Celui qui est de Dieu, celui-là a vu le Père ». Nous n'imaginons pas Dieu, nous ne rêvons pas. Car Dieu a créé l'homme à Son image (Genèse 1/27a) : « Dieu donc créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu ». Et Jésus-Christ étant l'homme parfait, sans péché, Il est l'image parfaite du Père. Jésus-Christ est la sagesse même ; Il est sage comme une image du Père. Et cette image est celle de la soumission à la volonté du Père, qui est aussi notre Père, à nous qui croyons en Lui. Nous ne croyons pas seulement, mais nous avons vu le Père éternel, notre Père, nous qui sommes nés de Dieu, en chaque homme né de nouveau. Nous ne croyons pas aveuglément, mais nous connaissons Celui à qui nous obéissons, que nous servons et que nous louons chaque jour que Dieu fait, comme nous le ferons dans l'éternité, en Sa présence bénie. Amen.

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