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AUCUNE EXCUSE !

SERMON pour le 2nd dimanche après la Trinité

Traduction d’une méditation biblique éditée par le Très Révérend Jerry Levon OGLES,

Docteur en Théologie et Évêque Métropolite de l’Anglican Orthodox Church.

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COLLECTE : « Ô Seigneur, qui ne manque jamais d'aider et de conduire ceux que tu élèves dans ta crainte et dans ton amour immuable ; garde-nous, nous t'en supplions, sous la protection de ta bonne providence, et fais-nous craindre et aimer continuellement ton saint Nom ; par Jésus-Christ notre Seigneur. Amen ».

 

ÉVANGILE : « Et un de ceux qui étaient à table, ayant entendu ces paroles, lui dit : Bienheureux sera celui qui mangera du pain dans le Royaume de Dieu. Et [Jésus] dit : Un homme fit un grand souper, et y convia beaucoup de gens. Et à l'heure du souper il envoya son serviteur pour dire aux conviés : Venez, car tout est déjà prêt. Mais ils commencèrent tous unanimement à s'excuser. Le premier lui dit : J'ai acheté un héritage, et il me faut nécessairement partir pour l'aller voir ; je te prie, tiens-moi pour excusé. Un autre dit : J'ai acheté cinq couples de bœufs, et je m'en vais les éprouver ; je te prie, tiens-moi pour excusé. Et un autre dit : J'ai épousé une femme, c'est pourquoi je n'y puis aller. Ainsi le serviteur s'en retourna, et rapporta ces choses à son maître. Alors le père de famille tout en colère, dit à son serviteur : Va-t'en promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, et les impotents, et les boiteux et les aveugles. Puis le serviteur dit : Maître, il a été fait ainsi que tu as commandé, et il y a encore de la place. Et le maître dit au serviteur : Va dans les chemins et le long des haies, et [ceux que tu trouveras], contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie. Car je vous dis qu'aucun de ces hommes qui avaient été conviés ne goûtera de mon souper. » (Luc 14.15-24).

 

SERMON :

Au début de mon année en tant que cadet à l'Académie militaire, j'ai appris très rapidement à ne pas inventer d'excuses, lorsqu'on m'interrogeait sur un manque d'apparence ou de conduite. La réponse a été TOUJOURS : « Aucune excuse, Monsieur ». Ensuite, on pouvait me demander la raison au lieu de l'excuse, et cela se résumait toujours à ma propre paresse ou inattention dans l'accomplissement de mon devoir. Le texte d'aujourd'hui met en évidence les excuses fragiles que les hommes font pour couvrir leur manque de dévouement et d'engagement dans l’accomplissement de leurs obligations. Chacun était invité en avance, selon la coutume, mais quand vint le temps de se montrer, ils présentèrent tous des excuses, comme d'un commun accord. C'est aussi un trait du pécheur perdu. 

 

Cette parabole du texte d'aujourd'hui a été donnée chez l'un des principaux Pharisiens, qui avait invité Christ à dîner. Il ne fait aucun doute que l'invitation n’a pas été faite par une courtoisie cordiale, mais par curiosité méprisante, pour en apprendre davantage sur la façon dont ils pourraient piéger le Fils de Dieu.

 

Le commentaire qui précède la parabole est remarquable de la piété désinvolte avec laquelle beaucoup considèrent les moyens du Salut. « Bienheureux sera celui qui mangera du pain dans le Royaume de Dieu ». Celui qui posait le commentaire se considérait sans doute comme l'un de ces bénis qui mangeront de ce pain, au ciel. Beaucoup d'entre nous supposent simplement que nous serons de ce nombre et regarderont avec suffisance ceux dont nous pouvons considérer le destin comme douteux. Le commentaire de Balaam semble décrire le mieux ce lot : « Qui est-ce qui comptera la poudre de Jacob, et le nombre de la quatrième partie d'Israël ? Que je meure de la mort des justes, et que ma fin soit semblable à la leur ! » (Nombres 23.10).

 

La déclaration, bien sûr, est une vérité profonde, mais la façon dont elle est vue d'un point de vue personnel peut être profondément erronée. Au lieu de nous préoccuper de notre justice ACTUELLE, nous sommes trop concentrés sur la fin de la pièce : savoir comment nous mourrons ! Nous ne devons pas occuper notre temps à mettre indûment l'accent sur les questions de la fin des temps, mais plutôt sur les questions de la vie elle-même, ici et maintenant. En marchant de Jérusalem à Damas, nous devons faire CHAQUE pas entre les deux. Chaque pas est aussi important que le précédent car s'il en manque un, nous n'atteindrons pas Damas.

 

« Un homme fit un grand souper, et y convia beaucoup de gens ». L'homme qui invite, c’est Dieu. La Grande Cène a lieu dans le Ciel même. Ces « nombreux » invités sont la plénitude de la Volonté de Dieu pour ceux qui rempliront enfin Son Ciel. Nous ne connaissons pas le nombre, mais Dieu en a certainement une connaissance déterminée. Dieu a invité un grand nombre de personnes à ce souper. Bien qu'une invitation puisse être reçue, elle ne profitera en rien au destinataire s'il ne répond pas à l'invitation. « Beaucoup sont appelés mais peu sont élus » (Matthieu 20.16).

 

Certes, si vous entendez ces paroles et avez lu l'Évangile, l'invitation vous a été adressée. Mais que ferez-vous en réponse à l'invitation ? Êtes-vous actuellement trop occupé pour venir ? Avez-vous des propriétés à entretenir qui vous interdisent de venir ? Les préoccupations insignifiantes du monde vous en empêchent-elles ? Comparée au salut de votre âme, toute autre considération est insignifiante.

 

« Et à l'heure du souper il envoya son serviteur pour dire aux conviés : Venez, car tout est déjà prêt ». Jésus parle aux invités juifs qui ont été conviés de bonne heure à la Grande Cène. Ils ne L'ont pas encore rejeté officiellement, à ce stade de Son ministère. Ces descendants et héritiers d'Abraham, d'Isaac et de Jacob – non pas à cause de la lignée et de l'ADN, mais à cause de l'affinité géographique, ont été invités les premiers à la Grande Cène. « Tout est déjà prêt » dans le grand JE SUIS – le Don a été présenté dans la venue du Christ, la vie d'amour et de travail a été accomplie, le sacrifice de la Grande Pâque a été tué et les prémices de Dieu dans la Résurrection se sont accomplies. Tout est prêt, aux grands frais de Celui qui a lancé l'invitation. Il s'adresse d'abord à ceux qui ont déjà reçu l'invitation.

 

« Mais ils commencèrent tous unanimement à s'excuser. Le premier lui dit : J'ai acheté un héritage, et il me faut nécessairement partir pour l'aller voir ; je te prie, tiens-moi pour excusé ». Pas quelques-uns, mais TOUS ont commencé à trouver des excuses, d’un même consentement. Cela rappelle l'image effrayante de tous les Juifs rassemblés dans la cour, sous le balcon de Ponce Pilate, criant Crucifie-Le ! Crucifiez-le ! « Que son sang soit sur nous et sur nos enfants. » (Matthieu 27.25). Et il en a été ainsi, et c'est encore le cas aujourd'hui. Quelle est la valeur d'un morceau de terre qui appartient à un monde mourant, dont la mort tarde à venir ? Une dure réalité de prophétique… Le chirurgien vous a fixé un rendez-vous pour une intervention chirurgicale visant à enlever un cancer qui vous tuera certainement bientôt s'il n'est pas enlevé. Par la suite, il part pour l'Afrique pour de nombreux mois. Que se passera-t-il si vous manquez le rendez-vous ? Un are de terre est-il plus important pour vous que la chirurgie qui sauve des vies ?

 

« Un autre dit : J'ai acheté cinq couples de bœufs, et je m'en vais les éprouver ; je te prie, tiens-moi pour excusé. Et un autre dit : J'ai épousé une femme, c'est pourquoi je n'y puis aller ». Certes, les bœufs peuvent être plus importants pour les dépravés de la foi que de venir à la Grande Cène du Ciel. Comment une nuit de bonheur nuptial peut-elle surpasser les joies éternelles du ciel ? Dieu n'a-t-Il pas donné les bœufs, la terre, la femme ? Pourtant, nous n'avons pas de temps pour LUI ! Qu'est-ce qui empêche vraiment les hommes et les femmes curieux de venir jusqu'au Christ ? C'est la tromperie des richesses : « Et celui qui a reçu la semence entre les épines, c'est celui qui écoute la parole de Dieu, mais l'inquiétude pour les choses de ce monde, et la tromperie des richesses étouffent la parole, et elle devient infructueuse » (Matthieu 13.22). Souvenez-vous qu’un navire est comme l'Église. Il est fait pour la mer tout comme l'Église est faite pour être dans le monde. Mais quand la mer commence à entrer dans le navire, et le monde dans l'Église, le naufrage du navire qui en résultera sera tragique. Ceux qui ne désirent tout simplement pas servir auront toujours une excuse. Plus ils tarderont, plus grandes seront les épines qui étouffent la vie spirituelle, jusqu'à ce qu’il soit trop tard ! Gardez à l'esprit que nous ne discutons d'aucune invitation ordinaire – elle est émise par le Roi des rois. Est-il sage de refuser ?

 

« Ainsi le serviteur s'en retourna, et rapporta ces choses à son maître. Alors le père de famille tout en colère, dit à son serviteur : Va-t'en promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, et les impotents, et les boiteux et les aveugles ». Le dessein de Dieu en amenant le nombre complet de Ses élus dans le Royaume ne sera pas empêché par les petites volontés et les grandes faiblesses des hommes. Il remplira Sa fête avec ceux qui répondent sérieusement à Son invitation – même s'Il doit élargir la liste des invités. C'est pourquoi, ici, conformément à Sa prescience et à Sa providence depuis le commencement, Il envoie chercher ceux qui répondront véritablement, en dehors des premiers invités : les pauvres, les infirmes, les souffrants et les aveugles. Nous pouvons tous facilement entrer dans cette dernière catégorie. Avant de connaître Christ, nous étions absolument aveugles. « Aucun des Gouverneurs ou des Pharisiens a-t-il cru en lui ? » (Jean 7.48).

 

« Puis le serviteur dit : Maître, il a été fait ainsi que tu as commandé, et il y a encore de la place ».  Les anges ont élargi la liste, mais il reste encore de la place pour d'autres. Dieu merci, il reste de la place pour les autres, car ces autres sont ceux qui lisent, et celui qui écrit, ces notes de sermon. Les mutilés, les pauvres, les impotents et les aveugles ont répondu à l'invitation avant les éminences qui ont eu le privilège d’être invités et ont rejeté l'invitation. Il y a encore de la place – même aujourd'hui ! 

 

« Et le maître dit au serviteur : Va dans les chemins et le long des haies, et [ceux que tu trouveras], contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie. ». Dieu envoie Ses ministres aux quatre coins de la terre, à la recherche de ceux qui répondront à Sa gracieuse invitation. Dieu aura Sa Maison remplie de ceux qui désirent le Ciel plus que les richesses de ce monde... pas à moitié pleine, mais entièrement pleine du nombre prédéterminé par Lui. Le filet est jeté dans les profondeurs les plus sombres de la mer où l'espoir était abandonné et la dépravation au-delà de toute mesure. L'Évangile ira aux païens. En fait, toute la vraie Maison d'Israël – ceux qui sont Enfants de la Promesse faite à Abraham. Cela ne nécessite pas d'héritage de sang, sauf le sang de Christ. Il ne fait aucun doute que les Pharisiens rassemblés autour du Christ ont pleinement compris Sa parabole et en ont été furieux. Comment ces vulgaires païens pouvaient-ils être placés devant eux pour gagner le privilège du Ciel ? Comment, en effet ? Par la foi !

 

« Car je vous dis qu'aucun de ces hommes qui avaient été conviés ne goûtera de mon souper ».  Le ciel ne sera pas une proposition de livraison à domicile. AFIN de goûter à ses délices, nous devons y venir par l'intermédiaire du Fils du Propriétaire. Il a acheté et payé votre invitation avec Son propre Sang. Il est « le Chemin, la Vérité et la Vie » et nul ne vient au Père que par Lui. Comment foulerez-vous aux pieds Son Sang, en refusant Son invitation pour l’avenir ?

 

Jésus a scellé votre invitation par ces paroles : « Venez à moi vous tous qui êtes fatigués et chargés, et je vous soulagerai. Chargez mon joug sur vous, et apprenez de moi parce que je suis doux et humble de cœur ; et vous trouverez le repos de vos âmes. Car mon joug est aisé, et mon fardeau est léger. » (Matthieu 11.28-30).

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