
SERMON pour le 1er dimanche après Pâques
1 Jean 5/4b-12 ; Jean 20/19-23
L'ESPRIT NOUS ENVOIE
(1 Jean 5/4) : « Parce que tout ce qui est né de Dieu surmonte le monde ; et ce qui nous fait remporter la victoire sur le monde, c'est notre foi ». Quelle est donc cette victoire sur le monde ? Le monde conduit tous les hommes à la mort et à l'enfer éternel : avortement, euthanasie, dépopulation, guerre, famine, le monde fait feu de tout bois pour se débarrasser de tous les hommes non désirés, et pourtant vivants par la grâce de Dieu.
Mais en ressuscitant le troisième jour, Christ remporte la victoire définitive sur le monde et sa culture de mort. Et par la foi, Dieu nous met au bénéfice de cette puissance de vie, par le Saint-Esprit présent en nous (1 Jean 5/5) : « Qui est celui qui surmonte le monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ? ». Celui qui croit que Jésus est le Fils du Père éternel et que Son sacrifice à la croix nous rachète de nos péchés, du monde et de l'enfer à venir, est déjà sauvé. Jésus dit (Jean 10/9a) : « Je suis la Porte : si quelqu'un entre par moi, il sera sauvé… ».
Le monde ne croit pas pour deux raisons :
1° Il rêve que tout s'arrête avec la mort - toujours la culture de mort - et il s'attache aux plaisirs éphémères qui éloignent de Dieu ; il remplace la vraie vie - qui est éternelle - par un simulacre par lequel on s'étourdit pour ne pas penser à la mort qui nous guette à chaque coin de rue, en niant la survie de l'âme après la mort. Ce n'est ni plus ni moins que du révisionnisme.
2° Il prétend que l'enfer - où Christ est allé le Samedi Saint y chercher Ses élus - n'existe pas… erreur fatale ! (Philippiens 2/9-10) : « … Dieu l'a souverainement élevé, et lui a donné un Nom, qui est au-dessus de tout Nom ; afin qu'au Nom de Jésus tout genou se ploie, tant de ceux qui sont aux cieux, que de ceux qui sont en la terre, et au-dessous de la terre ». « Au-dessous de la terre », c'est-à-dire en enfer.
Trop facile de s'aveugler sur les fins dernières et le sens de cette vie qui est un passage sur terre où Dieu éprouve notre fidélité et notre obéissance à Sa Loi d'amour. (Matthieu 22/37-39) : « Jésus lui dit : Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, et de toute ton âme, et de toute ta pensée. Celui-ci est le premier et le grand commandement. Et le second semblable à celui-là, est : Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Le monde confond amour altruiste et plaisir égoïste. Voilà pourquoi il y a tant de divorces, aujourd'hui : Les gens ne savent pas aimer ! Et il nous revient de l'enseigner par notre exemple, comme Christ est venu nous en donner le premier exemple : (1 Jean 5/6) : « C'est ce Jésus qui est venu par eau et par sang, et non-seulement par l'eau, mais par l'eau et le sang ; et c'est l'Esprit qui en rend témoignage ; or l'Esprit est la vérité ».
L'eau est celle du baptême sacramentel, où Dieu agit directement car c'est Lui qui agit et sauve le baptisé. L'eau du baptême représente l'eau et le sang qui sont sortis du corps de Jésus mort en croix (Jean 19/33-34) : « Puis étant venus à Jésus, et voyant qu'il était déjà mort, ils ne lui rompirent point les jambes ; mais un des soldats lui perça le côté avec une lance, et d'abord il en sortit du sang et de l'eau ».
Le Saint-Esprit - le Saint Souffle de Dieu - est le souffle de la vie que Dieu met en nous afin que nous croyions. À notre naissance, nous poussons un premier cri et nous commençons à respirer par nous-mêmes. À notre nouvelle naissance, Dieu met en nous Son Saint Souffle - Son Esprit. Or, le Saint-Esprit est Dieu ; Il est éternel et nous emmène avec Lui dans le paradis de Dieu, dès que nous quittons notre corps « Car vous n'avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu l'Esprit d'adoption, par lequel nous crions Abba, [c'est-à-dire], Père » (Romains 8/15).
Et c'est ce même Esprit que Christ insuffle à Ses Apôtres en Jean 20/22b) : « … il souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint-Esprit ». Qui osera contredire notre Seigneur et seul Sauveur, Dieu Lui-même ? C'est ce même Esprit que nous recevons à la Confirmation. L'Esprit de Dieu témoigne à notre esprit que l'Évangile est vrai et digne de confiance et de foi : « et c'est l'Esprit qui en rend témoignage ; or l'Esprit est la vérité » (1 Jean 5/6, déjà cité).
Or l'Esprit ne vient pas seul. Il est accompagné des deux autres personnes de la Trinité, et Lui-même accompagne les signes visibles du baptême sacramentel : (1 Jean 5/7-8) : (Faites bien attention, car la première et la dernière parties - trinitaires - de ces deux versets sont omises dans les Bibles récentes) : « Car il y en a trois dans le Ciel qui rendent témoignage, le Père, la Parole, et le Saint-Esprit ; et ces trois-là ne sont qu'Un. Il y en a aussi trois qui rendent témoignage sur la terre, savoir l'Esprit, l'eau, et le Sang ; et ces trois-là se rapportent à Un ». Il n'y a qu'un seul Dieu : Père, Fils Parole incarnée, et Saint-Esprit, et ces trois sont Un. Ils partagent la même nature et substance, le même Être éternel. Ils partagent ensemble une seule et même divinité en trois personnes. Pour nous, c'est à peu près incompréhensible, mais le Saint-Esprit nous le fait connaître. Ainsi, nous en savons plus que nous ne comprenons. Mais nous comprendrons tout, plus tard, quand nous Le verrons, (1 Jean 3/2c-3) « … car nous le verrons tel qu'il est. Et quiconque a cette espérance en lui, se purifie, comme lui aussi est pur ».
Mes amis, renoncez au péché, à tout ce qui déplaît à Dieu, à tout ce qui contredit l'Amour sacrificiel que Christ crucifié nous a montré. Car c'est chaque jour que nous confirmons notre foi en Dieu par nos pensées, nos paroles et nos actions. C'est chaque jour que nous témoignons de notre fidélité à Christ notre seul Seigneur et Sauveur. C'est chaque jour que le Saint-Esprit en nous témoigne de notre foi devant les hommes, et surtout, devant le Père éternel ! (1 Jean 5/9) : « Si nous recevons le témoignage des hommes, le témoignage de Dieu est plus considérable, or c'est là le témoignage de Dieu, lequel il a rendu de son Fils » … « … mais celui qui ne croit point Dieu, il l'a fait menteur ; car il n'a point cru au témoignage que Dieu a rendu de son Fils » (1 Jean 5/10b).
Témoigner contre l'Esprit, c'est pécher contre le Saint-Esprit et contre la Vérité. C'est le péché impardonnable, car c'est une contradiction, une faute contre la logique. C'est pourquoi « Celui qui croit au Fils de Dieu, il a au-dedans de lui-même le témoignage de Dieu » (1 Jean 5/10a) et peut être confirmé par l'Église.
(1 Jean 5/11-13) « Et c'est ici le témoignage, [savoir] que Dieu nous a donné la vie éternelle ; et cette vie est en son Fils. Celui qui a le Fils, a la vie, celui qui n'a point le Fils de Dieu, n'a point la vie. Je vous ai écrit ces choses, à vous qui croyez au Nom du Fils de Dieu, afin que vous sachiez que vous avez la vie éternelle, et afin que vous croyiez au Nom du Fils de Dieu ».
Mais quel est le but de ce témoignage du Saint-Esprit de Dieu confirmant notre foi en Christ ? Certes, il nous confère la vie éternelle, et c'est déjà énorme. Mais il accompagne un commandement nouveau du Seigneur (Jean 20/21b) : « Comme mon Père m'a envoyé, ainsi je vous envoie ». Mes amis, nous n'en aurons jamais fini avec ce monde immonde ! À peine Dieu nous en a-t-Il extrait qu'Il nous y renvoie ! Comme Christ, nous ne sommes plus du monde, mais Dieu nous envoie dans le monde pour y pêcher les pécheurs que Dieu a élus dès avant la fondation du monde. (Matthieu 4/19) : « Venez après moi, et je vous ferai pêcheurs d'hommes. Et ayant aussitôt quitté leurs filets, ils le suivirent ». Les disciples confirmés de Jésus pêchent sans filet ! Le Saint-Esprit attire les élus du Père vers eux, et ouvre les oreilles de leurs cœurs à la prédication des Apôtres et de l'Évangile. Cela suffit.
(Jean 20/22) : « Et quand il eut dit cela, il souffla sur eux, et leur dit : Recevez le Saint-Esprit ». S'il vous plaît - et même si cela ne vous plaît pas - notez que c'est Christ qui nous envoie Son Saint-Esprit. Ce n'est pas nous qui allons le chercher au Ciel par un effet de notre volonté propre. (1 Corinthiens 2/9) : « Mais ainsi qu'il est écrit : Ce sont des choses que l'œil n'a point vues ; que l'oreille n'a point ouïes, et qui ne sont point montées au cœur de l'homme, lesquelles Dieu a préparées à ceux qui l’aiment ». Dieu a toujours l'initiative, en toutes choses. Car c'est Dieu qui a créé le monde, c'est Dieu qui nous a fait naître et renaître, c'est Dieu qui S'est Incarné en Jésus-Christ, c'est Dieu qui souffre et meurt sur une croix infâme, c'est Dieu qui siège sur son trône dans le Ciel, et c'est Dieu qui jugera tous les hommes, au dernier jour de ce monde qui passera comme sèche l'herbe. Le corollaire de ceci est que ce ne sont pas les hommes qui ont inventé un dieu à leur image, comme on l'entend souvent. Aucune religion ou philosophie humaine n'a vaincu la mort comme Christ l'a fait en ressuscitant le troisième jour. Aucune religion ou philosophie humaine ne vénère un tombeau vide, mais toutes tournent autour de sépulcres remplis d'os et de chair pourrie.
Personne n'aurait pu inventer l'Évangile de Jésus-Christ, car il est proprement inhumain, surhumain. Il est divin.
Mais si la foi et la présence de l'Esprit-Saint en nous font de nous des hommes en un sens surhumains, il ne fait pas de nous des dieux. Sachons rester humbles comme il convient à des saints (1 Corinthiens 1/28-29) : « Dieu a choisi les choses viles de ce monde, et les méprisées, même celles qui ne sont point, pour abolir celles qui sont. Afin que nulle chair ne se glorifie devant lui ». Vous l'avez entendu : la Parole de Dieu déclare que nous sommes « les choses viles de ce monde ». Nous n'avons aucun motif de nous vanter, aucune bonne œuvre dont nous pourrions nous prévaloir ! Et le plus étonnant, est que le Père éternel nous utilise malgré ce que nous sommes, ou plutôt à cause de ce que nous sommes, pour Sa seule gloire. Le contraste est saisissant entre notre nature déchue - mais rétablie par la nouvelle naissance en Jésus-Christ - et la nature de Dieu, qui est toute sainteté et pureté, car « c'est par lui que vous êtes en Jésus-Christ, qui vous a faits de la part de Dieu sagesse, justice, sanctification, et rédemption ; afin que comme il est écrit, celui qui se glorifie, se glorifie au Seigneur » (1 Corinthiens 1/30-31).
Et cependant, c'est à des hommes comme nous que Christ confie le pouvoir de pardonner aux autres. (Jean 20/23) : « À quiconque vous pardonnerez les péchés, ils seront pardonnés ; et à quiconque vous les retiendrez, ils seront retenus ». Et ce pouvoir est aussi un devoir (Matthieu 18/21-22) : « Alors Pierre s'approchant, lui dit : Seigneur, jusques à combien de fois mon frère péchera-t-il contre moi, et je lui pardonnerai ? Sera-ce jusqu'à sept fois ? Jésus lui répondit : Je ne te dis pas jusqu'à sept fois, mais jusqu'à sept fois septante fois », c'est-à-dire plus de fois que nous en pourrions compter.
Nous qui sommes au bénéfice du Saint-Esprit insufflé en nous, nous sommes des professionnels du pardon - ou plutôt des apprentis - mandatés par le Seigneur à cet effet. Notre devoir est de témoigner et d'enseigner le pardon qui remet les compteurs à zéro et permet d'aimer encore. Car le pardon met fin aux querelles, aux jalousies, aux tromperies, aux mensonges, à la haine, à la violence et à la guerre. Le pardon coupe l'herbe sous le pied aux vindicatifs qui cherchent toujours à se venger. Le pardon rétablit la victime dans sa dignité. Avec le pardon, les cabinets des psychologues se vident. Sans le pardon, les cœurs malades vont jusqu'au crime ou au suicide. Oui, le pardon est l'antidote à la culture de mort. Le pardon provoque la résurrection des cœurs comme Christ ressuscite les corps. Le pardon guérit l'âme comme Christ guérit le corps.
Mes amis, n'ayons pas peur de pardonner. Apprenons à aimer comme Dieu nous a aimés, en pardonnant toutes les offenses, sans aucune limite. Et tant pis si le monde ne nous comprend pas ; tant pis si certains en profitent pour nous humilier, nous ridiculiser, nous violenter. Ce sont là les marques de ce que notre témoignage a bien été reçu, même si une graine de la Parole de Dieu est tombée dans une mauvaise terre. Comprenez-vous maintenant le double-sens de notre témoignage chrétien : nous sommes des pierres d'achoppement sur lesquelles les damnés trébuchent, et sur lesquelles les élus grimpent comme sur un marchepied pour monter au Ciel. Dieu Se sert de nous pour opérer un jugement. Ce n'est pas nous qui jugeons, mais le Saint-Esprit en nous qui convainc de péché (1 Pierre 2/6-10) : « C'est pourquoi il est dit dans l'Écriture : voici, je mets en Sion la maîtresse pierre du coin, élue et précieuse ; et celui qui croira en elle, ne sera point confus. Elle est donc précieuse pour vous qui croyez ; mais par rapport aux rebelles, [il est dit] : la pierre que ceux qui bâtissaient ont rejetée est devenue la maîtresse pierre du coin, une pierre d'achoppement, une pierre de scandale. Lesquels heurtent contre la parole, et sont rebelles ; à quoi aussi ils ont été destinés. Mais vous êtes la race élue, la sacrificature royale, la nation sainte, le peuple acquis, afin que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière ; [vous] qui autrefois n'[étiez] point [son] peuple, mais qui maintenant êtes le peuple de Dieu ; vous qui n'aviez point obtenu miséricorde, mais qui maintenant avez obtenu miséricorde ». Vous avez été baptisés ; vous êtes confirmés ; maintenant, témoignez ! Et vous verrez le Saint-Esprit à l'œuvre. Amen.