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SERMON pour le 13ème dimanche après la Trinité


Galates 3/16-22 ; Luc 10/23-28

LA PROMESSE DE DIEU

 


Les hommes promettent sans toujours savoir s'ils pourront tenir toutes leurs promesses. Les politiciens promettent la lune pour attirer les voix des électeurs car ils savent que sans cela, ils n'ont aucune chance d'être élus, tant le désir des lendemains qui chantent enchante les hommes. Bien entendu, la plupart de ces promesses seront oubliées le soir même d'une élection fondée sur les intentions plus que sur les faits, car les mêmes électeurs refusent les réformes, toutes les réformes, dès qu'elles supposent de modifier leurs petites habitudes et leur sentiment personnel de la justice.

Mais quand Dieu promet, Il ne plaisante pas. Il tient toutes Ses promesses. À Adam, Il promet de la sueur et des larmes ; à Ève, Il promet les douleurs de l'enfantement. Et à tous les pécheurs, Il promet la mort et la destruction (Genèse 3/17-19) : « Il dit à l’homme : "Puisque tu as écouté ta femme et mangé du fruit au sujet duquel je t’avais donné cet ordre : ‘Tu n’en mangeras pas’, le sol est maudit à cause de toi. C’est avec peine que tu en tireras ta nourriture tous les jours de ta vie. Il te produira des ronces et des chardons, et tu mangeras de l’herbe des champs. C’est à la sueur de ton visage que tu mangeras du pain, et ce jusqu’à ce que tu retournes à la terre, puisque c’est d’elle que tu as été tiré. Oui, tu es poussière et tu retourneras à la poussière." ». Bigre ! Ce n'était ni une promesse en l'air, ni une perspective agréable. Cependant, nous en subissons les conséquences encore aujourd'hui. Dieu veille à ce que Sa Parole s'accomplisse jusque dans les moindres détails. Et comme l'humanité s'est vautrée dans le péché et l'idolâtrie, Dieu a promis à Noé de la détruire (Genèse 6/7-8) : « L’Éternel dit : "J’exterminerai de la surface de la terre l’homme que j’ai créé, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles et aux oiseaux, car je regrette de les avoir faits." Cependant, Noé trouva grâce aux yeux de l’Éternel. ». Et Dieu accomplit Sa promesse (Genèse 7/23) : « Dieu fit disparaître tous les êtres qui étaient à la surface du sol, depuis l’homme jusqu’au bétail, aux reptiles et aux oiseaux : ils furent exterminés de la terre. Il ne resta que Noé et ceux qui étaient avec lui dans l’arche ». À Babel, il en fut de même : Dieu promit de confondre les langages et de disperser les hommes sur la terre, et c'est ce qu'Il fit, comme nous le voyons encore aujourd'hui (Genèse 11/5-9) : « L’Éternel descendit pour voir la ville et la tour que construisaient les hommes, et il dit : "Les voici qui forment un seul peuple et ont tous une même langue, et voilà ce qu’ils ont entrepris ! Maintenant, rien ne les retiendra de faire tout ce qu’ils ont projeté. Allons ! Descendons et là brouillons leur langage afin qu’ils ne se comprennent plus mutuellement." L’Éternel les dispersa loin de là sur toute la surface de la terre. Alors ils arrêtèrent de construire la ville. C’est pourquoi on l’appela Babel : parce que c’est là que l’Éternel brouilla le langage de toute la terre et c’est de là qu’il les dispersa sur toute la surface de la terre ».

Mais la grande promesse qui nous concerne est celle que Dieu fit à Abram en Genèse 15/3-6 : « Abram dit : "Tu ne m’as pas donné de descendance, et c’est un serviteur de ma famille qui sera mon héritier." Alors l’Éternel lui adressa la parole : "Ce n’est pas lui qui sera ton héritier, mais bien celui qui naîtra de toi." Après l’avoir conduit dehors, il dit : "Regarde vers le ciel et compte les étoiles, si tu peux les compter." Il lui affirma : "Telle sera ta descendance." Abram eut confiance en l’Éternel, qui le lui compta comme justice ». Abram fut le premier homme à avoir confiance en Dieu qui lui promettait une descendance nombreuse alors que sa femme était stérile et tous deux très avancés en âge. Par la foi, nous sommes des enfants adoptifs du Père éternel et d'Abraham, le père des croyants en Dieu. Abram obéit, et Dieu le bénit.

Et c'est ainsi que nous devons nous comporter avec Dieu : écouter Sa Parole et la mettre en pratique, comme notre Seigneur Jésus-Christ nous y invite (Matthieu 7/24-27) : « C’est pourquoi, toute personne qui entend ces paroles que je dis et les met en pratique, je la comparerai à un homme prudent qui a construit sa maison sur le rocher. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison ; elle ne s’est pas écroulée, parce qu’elle était fondée sur le rocher. Mais toute personne qui entend ces paroles que je dis et ne les met pas en pratique ressemblera à un fou qui a construit sa maison sur le sable. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont abattus sur cette maison ; elle s’est écroulée et sa ruine a été grande ». À bon entendeur, Salut ! Mais la toute première promesse de Dieu - et la plus importante pour nous qui sommes pécheurs - est celle qu'il fit à Ève, la première pécheresse (Genèse 3/13-15) : « L’Éternel Dieu dit à la femme : "Pourquoi as-tu fait cela ?" La femme répondit : "Le serpent m’a trompée et j’en ai mangé." L’Éternel Dieu dit au serpent : "Puisque tu as fait cela, tu seras maudit parmi tout le bétail et tous les animaux sauvages. Tu marcheras sur ton ventre et tu mangeras de la poussière tous les jours de ta vie. Je mettrai l’hostilité entre toi et la femme, entre ta descendance et sa descendance : celle-ci t’écrasera la tête et tu lui blesseras le talon." ».

Et c'est ici la promesse du Messie-Sauveur : Notre Seigneur Jésus-Christ, qui écrasa la tête du serpent en ressuscitant des morts après avoir été cruellement crucifié, pour subir à notre place la peine méritée par nos péchés.

Le peuple Hébreu, depuis Abraham jusqu'à Jean-Baptiste, en passant par Moïse et David, attendait la réalisation de cette promesse de Salut visant les élus du Père éternel, comme Jésus le rappelle à Ses disciples (Luc 10/23-24) : « Puis il se tourna vers les disciples et leur dit en privé : "Heureux les yeux qui voient ce que vous voyez ! En effet, je vous le dis, beaucoup de prophètes et de rois ont désiré voir ce que vous voyez et ne l’ont pas vu, entendre ce que vous entendez et ne l’ont pas entendu." ». Beaucoup ont désiré voir et entendre le Messie promis, mais peu L'ont écouté, comme c'est encore le cas aujourd'hui, alors que nous avons reçu l'Évangile de Christ et que nous Le prêchons chaque dimanche que Dieu fait.

Christ insiste sur la manière d'obéir à Dieu ; et cette manière est l'amour de Dieu et de nos semblables (Luc 10/27-28) : « Il répondit : "Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, de toute ta force et de toute ta pensée, et ton prochain comme toi-même." "Tu as bien répondu, lui dit Jésus. Fais cela et tu vivras." ». Loin de nous cette obéissance servile, formelle et toute extérieure des hypocrites : nous ne croyons ni ne pratiquons l'Évangile pour la galerie, pas pour plaire aux hommes mais pour plaire à Dieu, or Dieu est Amour (1 Jean 4/8) : « Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu, car Dieu est amour ». Or, aimer est gratuit, sauf à tomber dans la prostitution. L'amour est une grâce venue de Dieu, et dont Christ nous a donné l'exemple en mourant sur une croix de bois, par amour pour nous qui sommes les élus du Père. La grâce de Dieu, c'est qu'Il accomplit Sa Promesse de nous sauver (Psaume 115/1) : « Non pas à nous, Éternel, non pas à nous, mais à ton nom donne gloire, à cause de ta bonté, à cause de ta vérité ! ».

La grâce vient de Dieu, elle est la manifestation de Son amour pour nous en même temps que l'accomplissement de Ses promesses qui sont autant de grâces particulières. C'est pourquoi nous devons Lui rendre cette grâce reçue de Lui. Nous sommes bien incapables d'offrir à Dieu une seule grâce - ce qui serait inverser les rôles. En revanche, nous reconnaissons la grâce que Dieu nous fait en Lui rendant grâce, Sa grâce, et en la répandant dans le monde de proche en proche, à tous les hommes, ceux-là même que Christ appelle "ton prochain" : (Marc 12/31) : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ».

L'expression "avoir de la reconnaissance" est une variante de celle que nous venons de voir "rendre grâce" (Colossiens 3/12-17) : « Ainsi donc, en tant qu’êtres choisis par Dieu, saints et bien-aimés, revêtez-vous de sentiments de compassion, de bonté, d’humilité, de douceur, de patience. Supportez-vous les uns les autres et, si l’un de vous a une raison de se plaindre d’un autre, pardonnez-vous réciproquement. Tout comme Christ vous a pardonné, pardonnez-vous aussi. Mais par-dessus tout cela, revêtez-vous de l’amour, qui est le lien de la perfection. Que la paix de Christ, à laquelle vous avez été appelés pour former un seul corps, règne dans votre cœur. Et soyez reconnaissants. Que la parole de Christ habite en vous dans toute sa richesse ! Instruisez-vous et avertissez-vous les uns les autres en toute sagesse par des psaumes, par des hymnes, par des cantiques spirituels, chantez pour le Seigneur de tout votre cœur sous l’inspiration de la grâce. Et quoi que vous fassiez, en parole ou en acte, faites tout au nom du Seigneur Jésus en exprimant par lui votre reconnaissance à Dieu le Père ». Soyons polis envers Dieu, c'est le minimum que nous puissions faire ! Rendons-Lui Sa grâce en reconnaissant qu'elle vient de Lui.

Paul nous explique le rôle des promesses de Dieu en nous révélant leur but, et ce but est une personne : Jésus-Christ, Messie-Sauveur (Galates 3/17-18) : « Voici ce que je veux dire : un testament que Dieu a établi, la loi survenue 430 ans plus tard ne peut l’annuler et rendre ainsi la promesse sans effet. En effet, si l’héritage venait de la loi, il ne viendrait plus de la promesse, or c’est par une promesse que Dieu a accordé sa grâce à Abraham ». Tout en obéissant à la Loi avec amour, Christ a réalisé la promesse faite à Abraham. Et la promesse fait partie de la grâce divine, jusqu'à son accomplissement en Jésus-Christ. Or, il n'y a pas d'autre moyen d'être sauvé de la destruction finale, en dehors de la grâce de Dieu, car « l’Écriture a déclaré le monde entier prisonnier du péché afin que ce qui avait été promis soit accordé par la foi en Jésus-Christ à ceux qui croient » (Galates 3/22). C'est pourquoi « sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu, car il faut que celui qui s’approche de lui croie que Dieu existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent » (Hébreux 11/6).

Vous voyez ici que la Parole de Dieu ne manque pas de logique. Tout est logique dans la Bible et dans le monde créé par Dieu, hormis le péché. Le péché s'oppose à toute espèce de logique, même humaine. Et c'est justement ce que signifie le mot "péché" : une erreur, un ratage, un plantage, une atteinte à la logique et à la vérité. Voilà pourquoi les hommes n'aiment pas qu'on leur parle de péché, et encore moins de leur péché : ils sont trop fiers et orgueilleux pour admettre qu'ils sont dans l'erreur ; ils refusent d'admettre qu'ils sont sur la mauvaise voie, la voie descendante, large et facile, qui mène en enfer pour l'éternité. Mais grâces soient rendues au Père, nous avons en Jésus-Christ la réalisation de la Promesse d'un Sauveur. Pas un simple serviteur ni même ambassadeur, mais le Fils unique engendré du Père - pas moins ! Telle est la mesure de l'Amour de Dieu pour Ses élus.

Et il était nécessaire que le Fils de Dieu vienne Lui-même nous sauver en nous rachetant à Satan à qui nous appartenions jusque-là (Apocalypse 5/9b-10) : « … tu as été offert en sacrifice et tu as racheté pour Dieu par ton sang des hommes de toute tribu, de toute langue, de tout peuple et de toute nation. Tu as fait d’eux des rois et des prêtres pour notre Dieu, et ils régneront sur la terre ». Christ a fait cela au prix de Son précieux sang, versé à la croix, sur la colline du Calvaire ; et le Père n'avait pas hésité à nous en faire la Promesse. (1 Jean 3/1-2) : « Voyez quel amour le Père nous a témoigné pour que nous soyons appelés enfants de Dieu ! Si le monde ne vous connaît pas, c’est qu’il ne l’a pas connu, lui. Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu, et ce que nous serons un jour n’a pas encore été révélé. |Mais| nous savons que, lorsque Christ apparaîtra, nous serons semblables à lui parce que nous le verrons tel qu’il est » ; (Galates 3/26) « Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ » ; (Galates 3/29) : « Si vous appartenez à Christ, vous êtes donc la descendance d’Abraham |et| vous êtes héritiers conformément à la promesse » ; (Romains 6/23) : « En effet, le salaire du péché, c’est la mort, mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur ».

Nous n'avons aucune crainte à avoir : Dieu nous aime et nous accueillera dans Son paradis céleste. Voici qui nous encourage à persévérer dans l'Amour de Dieu, la reconnaissance et l'action de grâce pour le don de Son Fils unique engendré, car « C’est ainsi qu’après une attente patiente Abraham a obtenu ce qui lui avait été promis » (Hébreux 6/15). Alors, comme Paul, nous pourrons dire : « J’ai combattu le bon combat, j’ai terminé la course, j’ai gardé la foi. Désormais, la couronne de justice m’est réservée. Le Seigneur, le juste juge, me la remettra ce jour-là, et non seulement à moi, mais aussi à tous ceux qui auront attendu avec amour sa venue » (2 Timothée 4/7-8).

Mes amis, gardons cette espérance au cœur et persévérons dans la foi, l'amour de Dieu, et la charité qui est l'amour du prochain, et nous ferons bien. Faisons aussi le bien autour de nous, car ce sera le meilleur témoignage de notre foi en Celui qui nous a sauvés, conformément à la Promesse faite autrefois à Abraham. Et souvenons-nous que Dieu tient toutes Ses promesses, même si nous en sommes indignes, car Dieu est Fidèle (1 Corinthiens 1/9) : « Dieu est fidèle, lui qui vous a appelés à vivre en communion avec son Fils, Jésus-Christ notre Seigneur ».

Prenons courage ainsi que l'Apôtre Pierre nous le recommande (1 Pierre 4/7) : « La fin de toutes choses est proche. Soyez donc sages et sobres afin de vous livrer à la prière ». Amen.

Tr. Révd Yves Méra, évêque AOC.

 

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