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Les précédents prophétiques

III- LES PRÉCÉDENTS PROPHÉTIQUES

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Examiner en détail tous les événements bibliques justifiant le Baptême d'enfant dépasserait les limites de la présente étude. Comme le dit l'expression populaire, "on ne va pas remonter jusqu'au déluge", même si, là aussi, il existe un rapport évident : L'eau tue les méchants par noyade, mais la grâce de Dieu ayant ordonné à Noé (28) de construire une Arche lui permet de survivre à cette Shoah, dans un nouveau pays, et sur une terre transformée : Sauvé.

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Abraham, le Père des Croyants, Moïse, Jérusalem et Jean-Baptiste sont des étapes incontournables dans cette démarche à la fois historique et prophétique, à la recherche de la vérité biblique.

 

A- Abraham

Après avoir guéri un mendiant boiteux, Pierre explique son geste aux Juifs réunis dans le Temple de Jérusalem à l'heure de la prière : « Vous êtes les enfants des Prophètes, et de l'alliance que Dieu a traitée avec nos Pères, disant à Abraham : En ta semence seront bénies toutes les familles de la terre. » (Actes 3/25). Tout en désignant Abraham comme le Père du peuple de l'Alliance avec Dieu, il souligne l'importance de la famille génétique. Ici, le terme grec traduit par famille n'est pas ethnê comme en Matthieu 28/19, mais patria qui a donné notre mot 'patrie', car Pierre ne vise pas ici toutes les nations de la terre, mais la seule descendance génétique d'Abraham, le peuple de l'Alliance, Israël, à la seule initiative de Dieu Lui-même : « J'établirai donc mon alliance entre moi et toi, et entre ta postérité après toi en leurs âges, pour être une alliance perpétuelle ; afin que je te sois Dieu, et à ta postérité après toi. Et je te donnerai, et à ta postérité après toi, le pays où tu demeures comme étranger, savoir tout le pays de Canaan, en possession perpétuelle, et je leur serai Dieu. » (Genèse 17/7). Qu'un Dieu tout-puissant et fidèle à Sa Parole opère des miracles ne devrait pas surprendre la tribu d'Abraham. Mais ils ont oublié Dieu et Sa Promesse d'un Messie Sauveur pour se contenter des rites propres à renforcer leur identité raciale. De la foi d'Abraham, ses descendants ont gardé l'apparence extérieure, mais pour ce qui est de la foi et de l'amour de Dieu, leur cœur est désespérément vide.

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Et Dieu a donné à Son peuple élu un signe qui est la marque, le sceau de l'alliance conclue avec Abraham et sa descendance : « Et c'est ici mon alliance entre moi et vous, et entre ta postérité après toi, laquelle vous garderez, [savoir] que tout mâle d'entre vous sera circoncis. Et vous circoncirez la chair de votre prépuce ; et cela sera pour signe de l'alliance entre moi et vous » (Genèse 17/10-11). La circoncision est le rite d'entrée dans le peuple de Dieu, même pour ceux qui sont nés dans une autre patrie : « Tout enfant mâle de huit jours sera circoncis parmi vous en vos générations, tant celui qui est né dans la maison, que l'[esclave] acheté par argent, de tout étranger qui n'est point de ta race. ». Le parallèle avec le baptême est évident : tous deux sont des signes d'une alliance que Dieu a établie avec Son peuple - Israël dans l'Ancienne Alliance, l'Église de Christ dans la Nouvelle Alliance.

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De même, l'Église est l'épouse de Christ. « Viens et je te montrerai l'Épouse, qui est la femme de l'Agneau. » (Apocalypse 21/9). Or, dans la Bible, un mariage est une alliance perpétuelle entre un homme et une femme. Ils s'allient par un rite dont le signe est une paire d'anneaux gravés, qui portent justement en français le nom d'alliances, tout comme le Baptême est le signe de la Nouvelle Alliance entre Christ et Son Église, composée d'une multitude de familles, « une grande multitude [de gens], que personne ne pouvait compter, de toutes nations, tribus, peuples et langues, lesquels se tenaient devant le trône, et en la présence de l'agneau » (Apocalypse 7/9). Dans ce verset, le seul terme pouvant faire référence à des individus pris isolément est ajouté par le traducteur, entre crochets, pour en faciliter la lecture. Tous les autres termes désignent des collectivités, ce qui indique bien que l'Église est composée de groupes ethniques : des familles.

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On entend parfois cette réflexion : Christ a annoncé la division des familles et le Salut individuel et personnel en parlant du Jugement dernier : « Alors deux [hommes] seront dans un champ ; l'un sera pris, et l'autre laissé. Deux [femmes] moudront au moulin, l'une sera prise, et l'autre laissée » (Matthieu 24/40-41). Le lien familial entre deux hommes ou deux femmes n'est pas établi dans ce passage, qui est à rapprocher plutôt de la Parabole de l'ivraie mêlée au bon grain (Matthieu 13), faisant également référence au Jugement Dernier, mais pas précisément au saint Baptême, sinon qu'on pourrait penser que l'un était baptisé, l'autre non. Cette objection n'est donc pas fondée. Mais Luc parle de gens plus proches les uns des autres : « Je vous dis, qu'en cette nuit-là deux seront dans un même lit : l'un sera pris, et l'autre laissé. » (Luc 17:34). Il est probable qu'ils n'ont pas tous deux été baptisés ou ne se comportent pas chrétiennement : « Mais aux autres je leur dis, [et] non pas le Seigneur : Si quelque frère a une femme infidèle (29), et qu'elle consente d'habiter avec lui, qu'il ne la quitte point. Et si quelque femme a un mari infidèle, et qu'il consente d'habiter avec elle, qu'elle ne le quitte point » (1 Corinthiens 7:12-13).

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La circoncision était un baptême sanglant, opéré dans la chair, et Abraham a vécu un autre baptême de sang, préfigurant le sacrifice de Notre Seigneur Jésus-Christ au Calvaire. Il s'agit bien entendu du sacrifice de son unique fils légitime Isaac, au pays de Morija. À son fils qui lui demandait « … où est la bête pour l'holocauste ? » (Genèse 22/7), Abraham fit cette réponse pleine de confiance en Dieu : « … Dieu se pourvoira lui-même… » (Genèse 22/8). Oui, Dieu s'est pourvu Lui-même, il a substitué un bélier à Isaac, et Il S'est incarné en Jésus-Christ pour se substituer aux croyants, en mourant à leur place sur une rude croix de bois. Tel est le véritable Baptême de sang, institué par Dieu, et auquel le baptême d'eau renvoie « Car vous tous qui avez été baptisés en Christ, vous avez revêtu Christ » (Galates 3/27) ; « En qui aussi vous êtes circoncis d'une Circoncision faite sans main, qui consiste à dépouiller le corps des péchés de la chair, ce [qui est] la Circoncision de Christ ; étant ensevelis avec lui par le Baptême ; en qui aussi vous êtes ensemble ressuscités par la foi de l'efficace de Dieu, qui l'a ressuscité des morts » (Colossiens 2/11-12).

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Le parallèle entre la circoncision et le Baptême est ainsi parfaitement et bibliquement établi. Or, les enfants ne sont pas exclus de la circoncision, puisqu'elle est opérée au huitième jour de vie, à un âge précoce où l'enfant n'est susceptible d'aucune déclaration de foi ni de témoignage de conversion. C'est le cas normal. La circoncision d'adulte est un cas exceptionnel, quand elle n'a pas été effectuée dans l'enfance. D'où vient que certaines Églises nient ce parallèle, sinon de l'ignorance ? L'Évangile ne confond pas le baptême et la nouvelle naissance, or c'est ce que font ces Églises, qui suivent leur tradition récente plutôt que la Bible.

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Passons, et venons-en maintenant à Moïse, un autre grand Prophète préfigurant le Christ.

 

B -Moïse

Le nom de Moïse (Moshé, en hébreu) est en soi une référence au baptême d'eau puisqu'il signifie 'tiré de l'eau'. La racine de ce mot est proche de celle d'un autre terme hébraïque - Moshiah, 'libérateur' - lui-même proche de Messiah - Messie - et de Massiakh : oint, consacré. De proche en proche, tout un programme de vie est contenu dans un seul nom pour celui qui, étant consacré et envoyé par Dieu au Buisson Ardent (Exode 3/10 : « Maintenant donc viens, et je t'enverrai vers Pharaon ; et tu retireras mon peuple, les enfants d'Israël, hors d'Égypte »), allait faire passer le peuple de Dieu par les eaux de la Mer Rouge pour le libérer du pays de l'esclavage, préfigurant le Messie-Christ, Celui qui libère Ses fidèles de l'esclavage du péché et de la mort qui s'en suit, par pure grâce, dans un acte d'amour retentissant : Sa propre mort sur le bois de la Croix, au Calvaire.

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Il n'y a aucun doute que Moïse, né dans la tribu de Lévi, ne fût circoncis le huitième jour. Caché par sa mère durant trois mois en désobéissance frontale à l'ordre de Pharaon (Exode 1/22 : « Alors Pharaon commanda à tout son peuple, disant : Jetez dans le fleuve tous les fils qui naîtront, mais laissez vivre toutes les filles »), il fut tout de même abandonné au fleuve - le Nil sacré - mais dans un dispositif lui permettant de flotter : « Mais ne le pouvant tenir caché plus longtemps, elle prit un coffret de joncs, et l'enduisit de bitume et de poix, et mit l'enfant dedans, et le posa parmi des roseaux sur le bord du fleuve. » (Exode 2/3). Ainsi fut-il "baptisé" dans l'eau du fleuve sacré.

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Recueilli et adopté par la fille de Pharaon qui le nomma Moïse « parce que, dit-elle, je l'ai tiré des eaux » (Exode 2/10), il grandit à la Cour de Pharaon, qui était l'ennemi et bourreau du peuple Juif. Imaginez un seul instant un enfant juif échappé du ghetto de Varsovie, adopté par Eva Braun et élevé chez Adolf Hitler à Berlin… c'est proprement impensable ! Seul Dieu peut accomplir un tel exploit. Or, la judéité de Moïse ne pouvait échapper à personne : sa circoncision en témoignait. Si le Baptême des Chrétiens était aussi manifeste, le monde en serait changé… Les Israélites sincères ne font pas mystère de leur appartenance au peuple Juif, en portant la Kippa, encore aujourd'hui.

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Ce baptême ou passage par les eaux du Nil de Moïse était un baptême individuel qui le faisait sortir - à trois mois - du peuple esclave pour la glorieuse Cour de Pharaon, certes, mais Moïse était et reste une exception. Il ne faudrait pas inverser l'exception et la normalité en la généralisant outre mesure.

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Tout autre est le Passage de la Mer Rouge par le peuple hébreu, comprenant hommes, femmes, enfants, et même les animaux domestiques. Exode 14 les désigne par le vocable « les enfants d'Israël ». Il est à noter que le terme hébreu bene-Israël, désigne les descendants de Jacob-Israël au sens large : les douze Tribus au grand complet. C'est donc toute la nation ou ethnie juive qui est impliquée dans le Passage de la Mer : hommes, femmes, enfants. Tous ont traversé la mer à pied sec, et la Mer s'est ensuite refermée, entraînant Pharaon et son armée dans la mort. Le même sort attendait les Hébreux, s'ils n'avaient pas obéi.

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Comme dans le Baptême Chrétien, Dieu est intervenu pour sauver les Hébreux de leurs ennemis païens, idolâtres et démoniaques : « L'Éternel combattra pour vous, et vous demeurerez tranquilles » (Exode 14/14). Quand Dieu agit, les baptisés sont passifs. En quoi les Hébreux ont-ils décidé de traverser une Mer infranchissable à vue humaine, et en quoi ont-ils coopéré à la séparation des eaux ? En rien du tout ; ils étaient paniqués, Moïse aussi car il était homme et ne faisaient que suivre les ordres donnés par Dieu : « Or l'Éternel avait dit à Moïse : Que cries-tu à moi ? Parle aux enfants d'Israël, qu'ils marchent ! » (Exode 14/15). Avaient-ils un autre choix que d'obéir ? Désobéir, c'était aller à la mort de la main des Égyptiens - tout comme le péché conduit à la mort éternelle.

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« Or Moïse avait étendu sa main sur la mer ; et l'Éternel fit reculer la mer toute la nuit par un vent d'Orient fort véhément, et mit la mer à sec, et les eaux se fendirent » (Exode 14/21). Ainsi les enfants d'Israël ont-ils traversé la Mer, en suivant « l'Ange de Dieu » qui les guidait et les protégeait des Égyptiens. « Et l'Ange de Dieu qui allait devant le camp d'Israël, partit, et s'en alla derrière eux ; et la colonne de nuée partit de devant eux, et se tint derrière eux » (Exode 14/19). Dans cette aventure, Dieu était actif, et le peuple complètement passif. Ce n'était pas un choix de leur part que de traverser la Mer, mais celui de Dieu qui les y avait prédestinés. Seul Moïse y tenait un rôle, quoique très secondaire, en étendant la main, sur le conseil de Dieu. Alors la Mer s'ouvrait et se refermait à volonté, mais c'était la seule volonté de Dieu. « Israël vit donc la grande puissance que l'Éternel avait déployée contre les Égyptiens ; et le peuple craignit l'Éternel, et ils crurent en l'Éternel, et à Moïse son serviteur. » (Exode 14/31).

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Le même phénomène s'est produit quand le peuple Hébreu, guidé par Josué après la mort de Moïse, traversa le Jourdain à pied sec pour entrer dans le Pays promis, en face de Jéricho. « Et sitôt que ceux qui portaient l'Arche furent arrivés au Jourdain, et que les pieds des Sacrificateurs qui portaient l'Arche furent mouillés au bord de l'eau, (or le Jourdain regorge par-dessus tous ses bords durant tout le temps de la moisson.) Les eaux qui descendaient d'en-haut, s'arrêtèrent, et s'élevèrent en un monceau fort loin, depuis la ville d'Adam, qui [est] à côté de Tsartan ; et celles [d'en bas], qui descendaient vers la mer de la campagne, qui est la mer salée, défaillirent et s'écoulèrent, et le peuple passa vis-à-vis de Jéricho. Mais les Sacrificateurs qui portaient l'Arche de l'alliance de l'Éternel, s'arrêtèrent [de pied] ferme sur le sec au milieu du Jourdain, pendant que tout Israël passa à sec, jusqu'à ce que tout le peuple eût achevé de passer le Jourdain ». (Josué 3/15-17). Sauf quelques rares exceptions, Josué et Caleb, les Hébreux qui passaient le Jourdain étaient nés au désert, et n'avaient pas été circoncis ni 'baptisés' en traversant la Mer Rouge. Le passage du Jourdain leur fit vivre cette expérience mémorable.

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Et cette expérience fut réitérée encore une fois par Élie et Élisée, « eux deux s'arrêtèrent près du Jourdain. Alors Elie prit son manteau, et le replia, et il en frappa les eaux, qui se divisèrent en deux, et ils passèrent tous deux à sec. » (2 Rois 2/7b-8). Juste après, Élie fut enlevé au ciel dans un tourbillon ; il passait de la terre promise au ciel promis. C'est encore une image du saint Baptême.

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Plus tard, Naaman le Syrien lépreux eut à se plonger dans le même Jourdain, sur le conseil du même Élisée, où il fut purifié de sa lèpre. « Ainsi il descendit, et se plongea sept fois au Jourdain, suivant la parole de l'homme de Dieu ; et sa chair lui revint semblable à la chair d'un petit enfant ; et il fut net. » (2 Rois 5/14). Un véritable bain de purification, mais qui ne le fit pas entrer dans le peuple des Hébreux, n'étant pas circoncis. Là encore, c'est Dieu seul qui agissait, Naaman étant passif ; il doutait même que ce geste lui apportât la guérison. Il s'écria : « Abana et Parpar, fleuves de Damas, ne sont-ils pas meilleurs que toutes les eaux d'Israël ? Ne m'y laverais-je pas bien ? Mais deviendrais-je net ? Ainsi donc il s'en retournait, et s'en allait tout en colère » (2 Rois 5/12). Autre est le baptême qui guérit, autre est le Baptême qui fait entrer dans l'Église.

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Et c'est encore dans le Jourdain que Jean-Baptiste purifiait le peuple d'Israël de ses péchés.

 

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C- Jean-Baptiste

Comme Moïse, Jean le Baptiste étendait la main pour baptiser les enfants d'Israël au bord du Jourdain, mais c'est Dieu qui agissait. Sa prédication attirait les foules « Alors les habitants de Jérusalem, et de toute la Judée, et de tout le pays des environs du Jourdain, vinrent à lui. Et ils étaient baptisés par lui au Jourdain, confessant leurs péchés. » (Matthieu 3/5).

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Selon la tradition locale, Jean baptisait au gué de Beth-Araba. Or le Jourdain ("Yarden", en hébreu, signifie 'le descendeur') est un fleuve rapide, puisqu'il dévale depuis sa source au Golan jusqu'à la mer Morte un dénivelé de 495 mètres, sur seulement 360 kilomètres. La pente est considérable, c'est pourquoi il peut être dangereux de s'y baigner ; raison pour laquelle Jean baptisait dans le cours inférieur du fleuve, plus calme, dans la région de la Judée.

 

Jean pratiquait un baptême de repentance par immersion qui n'avait pas vocation à faire entrer dans l'Église, puisqu'il baptisait des membres du peuple élu déjà marqué par la circoncision des garçonnets, Jean ne le prétendait d'ailleurs pas, « ... disant : Convertissez-vous ; car le Royaume des cieux est proche » (Matthieu 3/2). En toute modestie, il déclarait : « Pour moi, je vous baptise d'eau en [signe de] repentance ; mais celui qui vient après moi est plus puissant que moi, et je ne suis pas digne de porter ses souliers ; celui-là vous baptisera du Saint-Esprit, et de feu » (Matthieu 3/11). Jean-Baptiste établit clairement une différence fondamentale entre l'immersion dans l'eau, qui lave le repentant de ses péchés individuels avoués, et le saint Baptême sacramentel qui fait entrer dans l'Église de Christ. Cette immersion rappelait la purification de Naaman, plus que le Passage de la Mer Rouge.

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Notre Seigneur Jésus-Christ prit sur lui le péché des hommes, en se faisant baptiser par Jean. « Alors Jésus vint de Galilée au Jourdain vers Jean pour être baptisé par lui. Mais Jean l'en empêchait fort, en [lui] disant : J'ai besoin d'être baptisé par toi, et tu viens vers moi ? Et Jésus répondant lui dit : Laisse [moi faire] pour le présent : car il nous est ainsi convenable d'accomplir toute justice ; et alors il le laissa faire. Et quand Jésus eut été baptisé, il sortit incontinent hors de l'eau, et voilà, les cieux lui furent ouverts, et [Jean] vit l'Esprit de Dieu descendant comme une colombe, et venant sur lui. Et voilà une voix du ciel, disant : Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j'ai pris mon bon plaisir. » (Matthieu 3/13-17). Jean-Baptiste l'avoue : il a « besoin d'être baptisé par Christ ». Son baptême n'est donc pas le vrai Baptême sacramentel.

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Christ avait-Il besoin de baptême pour entrer dans Sa propre Église ? Certes non ! Mais Il voulait donner l'exemple de la repentance et de l'obéissance en Se soumettant à Jean-Baptiste pour être immergé par lui dans le Jourdain, ce qui est un signe de mort et de résurrection ; de mort au péché, et de résurrection à une vie pure et sainte. Il prenait ainsi sur Lui-même les péchés des hommes, comme s'Il les pêchait dans l'eau où ils s'étaient lavés.

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Question : Les Judéens baptisés par Jean devenaient-ils Chrétiens ? Il ne semble pas que ce fût le cas, puisque les mêmes ont réclamé à Pilate la mort de Notre Seigneur Jésus-Christ ; d'ailleurs, Jean est mort décapité par Hérode bien avant que l'Église ne fût instituée, le jour de la Pentecôte. C'est pourquoi Jean-Baptiste est considéré comme le dernier Prophète de l'Ancien Testament, et pas le moindre d'entre eux, puisque Jésus-Christ a dit de lui : « Mais qu'êtes-vous allés voir ? Un Prophète ? oui, vous dis-je, et plus qu'un Prophète. » (Matthieu 11/9) ; « Et si vous voulez recevoir [mes paroles], c'est l’Élie qui devait venir. » (Matthieu 11/14) ; « En vérité, je vous dis, qu'entre ceux qui sont nés d'une femme, il n'en a été suscité aucun plus grand que Jean Baptiste. » (Matthieu 11/11). Ceux que Jean avaient immergés dans le Jourdain durent même être baptisés par les Apôtres. « Et il leur dit : De quel [Baptême] donc avez-vous été baptisés ; ils répondirent : du Baptême de Jean. Alors Paul dit : Il est vrai que Jean a baptisé du Baptême de repentance, disant au peuple, qu'ils crussent en celui qui venait après lui, c'est-à-dire, en Jésus-Christ. Et ayant ouï ces choses, ils furent baptisés au Nom du Seigneur Jésus » (Actes 19/3-5). Il ne s'agit pas ici d'un re-baptême ni d'un second baptême, mais du seul véritable Baptême institué par Notre Seigneur Jésus-Christ, le Baptême sacramentel qui donne accès à Son Église, et qui est donc plus à rapprocher de la circoncision que de l'immersion au Jourdain pratiquée par le Prophète Jean, paradoxalement.

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Ces immersions étaient courantes dans Jérusalem, où l'on a retrouvé quantité de Miqvot (30) - ces bains rituels où les Juifs descendaient dans l'eau par un escalier, passaient éventuellement sous une porte dont le linteau était lui-même sous l'eau (il fallait donc se mouiller entièrement, tête comprise), avant de remonter de l'autre côté par un autre escalier. Ceci faisait partie du rite de purification exigé par les prêtres pour aller prier au Temple. L'Apôtre Paul a pratiqué ce rite, comme l'atteste le Livre des Actes : « Paul ayant donc pris ces hommes avec lui, et le jour suivant s'étant purifié avec eux, il entra au Temple en dénonçant quel jour leur purification devait s'achever, [et continuant ainsi] jusqu'à ce que l'oblation fût présentée pour chacun d'eux. » (Actes 21/26).

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Les Rabbins de l'époque, et les Juifs Orthodoxes aujourd'hui, précèdent cette immersion d'un dépouillement complet de tout ce qui n'est pas de nature adamique et d'une toilette méticuleuse. Il s'agit bien d'une purification corporelle rituelle. Mais ce qu'on oublie souvent, c'est que l'eau du Miqveh doit être en contact avec une source constante, afin qu'il y ait une circulation d'eau suffisante, contrôlée et vérifiée par les Rabbins. On ne se purifie pas dans une baignoire, ni dans une eau stagnante ! Le flot doit être capable d'emporter les impuretés au loin, comme au Jourdain. Encore une fois, il ne s'agit pas d'un baptême mais d'une purification rituelle propre à l'Ancien Testament et à sa religion Israélite, qui doit être renouvelée chaque fois que la personne doit entrer au Temple, ou même à la synagogue pour les Juifs Orthodoxes. Les Juifs hassidiques s'y plongent chaque matin. Ces derniers bâtissent un Miqveh avant même de construire la synagogue, suivant les prescriptions de la Mishna (31) ! L'eau doit être naturelle, non traitée, coulant d'une source ou venant de l'eau de pluie. C'est donc improprement qu'un lien est parfois établi entre le bain de purification rituelle et le Saint Baptême sacramentel, comme certaines Églises modernes le prétendent.

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Mais quelles sont leurs pratiques respectives, concernant le baptême ?

 

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28. Noé signifie "consolation".

29. Le contexte indique qu’« infidèle » s’entend ici dans le sens religieux de ‘non-croyant’, non-fidèle, sans foi.

30. Miqvôt, pluriel du mot Miqveh. Voir l'article Mikvé sur Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Mikvé

31. "La Mishnah est la première et la plus importante des sources rabbiniques obtenues par compilation écrite des lois orales juives" (https://eurekoi.org/quels-sont-les-liens-avec-la-thora-et-le-talmud-de-la-baita-de-la-mishna-la-hadaka-la-guemara- et-la-tossefa-en-vous-remerciant/) ; elle fait partie du Talmud.

"Mishnah - apprendre par répétition … La Mishnah embrasse tous les domaines de la vie" (https://www.larousse.fr/encyclopedie/oeuvre/talmud/145863).

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