BIEN-AIMÉ
Traduction d’une méditation biblique éditée par le Révérendissime Jerry L. OGLES,
Docteur en Théologie et évêque métropolite de l’Anglican Orthodox Church.
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« Voyez quelle charité le Père a eue pour nous, que nous soyons appelés les enfants de Dieu ; mais le monde ne nous connaît point, parce qu'il ne l'a point connu. Mes bien-aimés, nous sommes maintenant les enfants de Dieu, mais ce que nous serons n'est pas encore manifesté ; or nous savons que lorsque [le fils de Dieu] sera apparu, nous lui serons semblables ; car nous le verrons tel qu'il est. Et quiconque a cette espérance en lui, se purifie, comme lui aussi est pur. » (1 Jean 3.1-3).
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Le mot ‘bien-aimés’ est le plus beau de toute la Bible. Dans ce passage de 1 Jean 3, c’est le mot grec ‘agapitos’ qui signifie amour sacrificiel, le plus haut degré de l’amour. Ce mot apparaît 113 fois dans la Bible !
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Récemment, j’ai béni le mariage de deux personnes chères à mon cœur, devant une congrégation qui, de la même façon, est également chère à mon cœur. Dans le Livre de la Prière Commune traditionnel de l’Église d’Angleterre, le rite du mariage commence par ces mots : « Mes bien-aimés, nous sommes réunis ici en la présence de Dieu et de cette assemblée, pour unir ensemble cet homme et cette femme dans le saint Mariage, qui est un état honorable, institué par Dieu, et qui nous représente l'union mystique du Christ avec son Église. Aussi le Christ a-t-il rehaussé et embelli ce saint état de sa présence, et du premier miracle qu'il fit à Cana, en Galilée, et Saint Paul recommande cet état comme honorable entre tous… ».
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Dans ce contexte, le terme ‘bien-aimés’ est au singulier dans l’original grec, et rendu par un pluriel dans nos versions de la Bible, en référence aux foules nombreuses visées par le Nouveau Testament. Je veux ainsi illustrer une grande vérité, et un principe de la foi biblique. L’épouse bien-aimée de Christ est composée » de milliards de saints, que ce soit dans l’Église militante (sur terre) ou dans l’Église triomphante (au Ciel). Toutes deux forment une seule entité : L’épouse de Christ ! Chaque membre de l’Église est bien-aimé, et tous ensemble sont l’épouse bien-aimée.
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Notre passage de 1 Jean 3 fut écrit par nul autre que l’Apôtre bien-aimé : Jean. « Or un des Disciples de Jésus, celui que Jésus aimait, était à table en son sein » (Jean 13.23). Naturellement, l’Apôtre qui mentionne le plus souvent le mot amour, plus que tout autre, est Jean. Il était le plus jeune des Apôtres, et son cœur tendre n’avait pas été exposé comme les autres à l’immoralité et à la méchanceté du monde. L’amour engendre l’amour aussi sûrement que la pluie engendre la vie des plantes. C’est la marque de reconnaissance qui distingue le peuple de Dieu de toutes les autres religions. « Mes bien-aimés, aimons-nous l'un l'autre ; car la charité est de Dieu ; et quiconque aime [son prochain] est né de Dieu, et connaît Dieu. Celui qui n'aime point [son prochain], n'a point connu Dieu ; car Dieu est charité. En ceci est manifestée la charité de Dieu envers nous, que Dieu a envoyé son Fils unique au monde, afin que nous vivions par lui. En ceci est la charité, non que nous ayons aimé Dieu, mais en ce qu'il nous a aimés, et qu'il a envoyé son Fils pour être la propitiation pour nos péchés. Mes bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer l'un l'autre. » (1 Jean 4.7-11).
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Revenons aux paroles de la cérémonie du mariage : ‘Chers bien-aimés’ (DEARLY beloved, dans l’original anglais). Cette adresse vise tous ceux qui sont réunis au nom de Dieu pour témoigner d’un événement sacré : L’union d’un homme et d’une femme qui s’engagent dans le saint mariage par un serment. Dans le rite, les deux parties se reçoivent l’une l’autre dans les liens de l’amour ‘jusqu’à ce que la mort les sépare’. L’homme répète ce vœu et serment « Moi, N., te prends pour ma femme et épouse, pour t'avoir et te garder dès ce jour et à l'avenir, pour le meilleur et pour le pire, que tu sois plus riche ou plus pauvre, en maladie ou en santé; pour t'aimer et te chérir, jusqu'à ce que la mort nous sépare, selon la sainte ordonnance de Dieu; et sur cela je t'engage ma foi ». La femme répète le même serment. Ce n’est pas là un serment ou vœu ordinaire. C’est un serment pieux, prononcé en public, dans la présence de pieux témoins, et qui ne peut être révoqué, car sa durée de validité est perpétuelle.
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Être aimé de son épouse, dans le mariage, est un bonheur supérieur à tout autre. Il confère à chaque partie prenante un réconfort et une confiance, tels qu’il n’y en a pas d’autre sous le ciel qui puisse leur être comparés. L’institution du mariage est la première que Dieu ait proclamée, en Éden. Ce n’était pas une expérimentation, ni une forme de vie différente de la nôtre, mais il durait autant que la vie. Pourquoi Dieu a-t-Il institué le mariage entre un homme et une femme ? Parce qu’il répond à son projet de multiplier la race humaine jusqu’aux confins de la terre. Un tel projet fut exprimé dans le premier Commandement que Dieu a donné aux hommes : « Dieu donc créa l'homme à son image, il le créa à l'image de Dieu, il les créa mâle et femelle. Et Dieu les bénit, et leur dit : Croissez, et multipliez, et remplissez la terre ; et l'assujettissez, et dominez sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur toute bête qui se meut sur la terre » (Genèse 1.27-28). Ceci révèle que le mariage homosexuel et l’avortement sont de graves péchés ; l’un comme l’autre sont des armes de Satan pour s’opposer au projet de Dieu créateur de l’Univers, en amenuisant l’espèce humaine jusqu’à la faire disparaître complètement.
Il y a un autre projet que Dieu a relié au mariage : Le mariage est un modèle du Royaume des Cieux. Il figure cette même relation entre Christ et Son Épouse (l’Église) comme l’union d’un homme et d’une femme engagés dans le mariage.
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Il peut paraître étrange que Paul, dans l’Épître aux Éphésiens, ne mentionne pas qu’une femme doit aimer son mari, mais que le mari doit aimer sa femme « Vous soumettant les uns aux autres, en la crainte de Dieu. Femmes soyez soumises à vos maris, comme au Seigneur. Car le mari est le chef de la femme, comme Christ est le chef de l'Église, et il est aussi le Sauveur de [son] Corps. Comme donc l'Église est soumise à Christ, que les femmes le soient de même à leurs maris, en toutes choses. [Et] vous maris, aimez vos femmes, comme Christ a aimé l'Église, et s'est donné lui-même pour elle. Afin qu'il la sanctifiât, après l’avoir nettoyée dans le baptême d'eau et par sa parole : Afin qu'il se la rendît une Église glorieuse, n'ayant ni tache, ni ride, ni autre chose semblable, mais afin qu'elle fût sainte et irrépréhensible. Les maris donc doivent aimer leurs femmes comme leurs propres corps ; celui qui aime sa femme s'aime soi-même. Car personne n'a jamais eu en haine sa propre chair, mais il la nourrit et l'entretient, comme le Seigneur entretient l'Église. Car nous sommes membres de son corps, étant de sa chair, et de ses os. C'est pourquoi l'homme laissera son père et sa mère, et il s'unira à sa femme, et les deux seront une même chair. Ce mystère est grand, or je parle de Christ et de l'Église. » (Éphésiens 5.21-32). Pourquoi cela ?
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Je crois que cela correspond exactement au Modèle type du Mariage comme la relation entre Christ et Son Église. Si le mari aime tendrement, apprécie et respecte sa femme, la femme, avec un cœur plus tendre, ne peut pas s’empêcher de lui rendre cet amour, tout comme l’Église répercute l’amour de Christ, comme un écho. L’Église est-elle tombée amoureuse de Christ ? Non, Christ le premier a aimé l’Église en donnant Sa vie pour la racheter ; autrement, nous n’aurions pas aimé le Roi d’Amour. Je cite à témoin les paroles de Jean, l’Apôtre de l’Amour : « Nous l'aimons, parce qu'il nous a aimés le premier. » (1 Jean 4.19). L’amour de Dieu pour chacun de Ses enfants, et nous sommes tous des enfants à Ses yeux, excède tout ce que notre imagination peut concevoir. L’Église n’a pas tenu sa promesse à Christ. Vous souvenez-vous du premier engagement au saint mariage que les époux ont pris en répondant « Je le veux » ? Lisez les paroles de cet engagement : « N., voulez-vous prendre cette femme pour votre épouse, et vivre avec elle, selon l'ordonnance de Dieu, dans le saint état du Mariage ? Voulez-vous l'aimer, la chérir, l'honorer, et la garder, dans la maladie et dans la santé ; et, renonçant à toute autre femme, voulez-vous vous attacher à elle seule, tant que vous vivrez tous les deux ? ». L’Église contemporaine a-t-elle accompli cela ? Que dire de certaines Églises épiscopales américaines qui incluent des prières à Allah dans leur culte, ou des rites empruntés à la sorcellerie ? Que penser de ces Églises qui honorent le mariage homosexuel, lui conférant une respectabilité indue ? Avons-nous réellement tout abandonné pour Christ, si nous commettons de si abominables péchés ? Le mariage entre Christ et l’Église est une union très spéciale. Nous avons été choisis par Christ, mais notre mariage était un mariage arrangé, par le Père ; Il a tout organisé d’avance, « Selon qu'il nous avait élus en lui avant la fondation du monde, afin que nous fussions saints et irrépréhensibles devant lui en charité. Nous ayant prédestinés pour nous adopter à soi par Jésus-Christ, selon le bon plaisir de sa volonté » (Éphésiens1.4-5).
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N’est-ce pas une bénédiction superbe que d’avoir été choisi et adoptés en tant qu’épouse de Christ ? Même dans nos moments d’égarement, Il nous aime et nous serre contre Sa poitrine. À mesure que les ombres s’allongent et que la lueur de la chandelle diminue, nous savons qu’Il est à notre chevet ; Il nous tient la main – pas pour enterrer notre cadavre, mais pour emporter notre âme vivante au Paradis, Sa demeure au-delà des nuages. N’aura-t-Il pas des paroles de joie et de réconfort en nous y accueillant, quand nous nous relèverons dans l’au-delà, après notre dernier soupir terrestre ? « Mon bien-aimé a pris la parole, et m'a dit : Lève-toi, ma grande amie, ma belle, et t'en viens. Car voici, l'hiver est passé, la pluie est passée, elle s'en est allée. Les fleurs paraissent en la terre, le temps des chansons est venu, et la voix de la tourterelle a déjà été ouïe dans notre contrée. Le figuier a poussé ses figons, et les vignes leurs grappes, et elles rendent de l'odeur. Lève-toi, ma grande amie, ma belle, et t'en viens. » (Cantique des cantiques, 2.10-13).