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SERMON pour le 5ème dimanche après la Trinité

 

1 Pierre 3/8-15a ; Luc 5/1-11

 

IMITER JÉSUS

 

 

Il est paradoxal de chercher à imiter Jésus quand Il fait une pêche miraculeuse - un grand miracle ! Pouvons-nous faire des miracles ? De par nos propres forces, certes non, mais notre Seigneur Jésus-Christ nous a promis de les faire pour nous, si nous le Lui demandons avec foi (Marc 11/22-26) : « Jésus leur dit alors : "Ayez foi en Dieu. Je vous le dis en vérité, si quelqu’un dit à cette montagne : ‘Retire-toi de là et jette-toi dans la mer’, et s’il ne doute pas dans son cœur mais croit que ce qu’il dit arrive, il le verra s’accomplir.  C’est pourquoi je vous le dis : tout ce que vous demanderez en priant, croyez que vous l’avez reçu et cela vous sera accordé. Et lorsque vous êtes debout pour prier, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez-lui afin que votre Père céleste vous pardonne aussi vos fautes. [Mais si vous ne pardonnez pas, votre Père céleste ne vous pardonnera pas non plus vos fautes]" ».

 

Notre Père céleste est saint. Il est pur. Il est toute bonté. Il est Amour. Mais Il ne tolère pas le péché, car tolérer le mal conduit à l'accepter, puis à l'approuver. Le mal est la désobéissance aux Dix Commandements de Dieu donnés par Moïse, un grand faiseur de miracles, lui aussi, et un type de Christ qui s'est engagé pour le bénéfice du peuple hébreu, le peuple élu de Dieu, et plus tard le peuple des élus de Dieu. Rappelons-nous quels sont ces Dix Commandements (Exode 20/2-17) :

1. « Je suis l’Éternel, ton Dieu… Tu n’auras pas d’autres dieux devant moi.

2. Tu ne te feras pas de sculpture sacrée ni de représentation de ce qui est en haut dans le ciel, en bas sur la terre et dans l’eau plus bas que la terre. Tu ne te prosterneras pas devant elles et tu ne les serviras pas, car moi, l’Éternel, ton Dieu, je suis un Dieu jaloux. Je punis la faute des pères sur les enfants jusqu’à la troisième et la quatrième génération de ceux qui me détestent, et j’agis avec bonté jusqu’à 1000 générations envers ceux qui m’aiment et qui respectent mes commandements.

3. Tu n’utiliseras pas le nom de l’Éternel, ton Dieu, à la légère, car l’Éternel ne laissera pas impuni celui qui utilisera son nom à la légère.

4. Souviens-toi de faire du jour du repos un jour saint. Pendant 6 jours, tu travailleras et tu feras tout ce que tu dois faire. Mais le septième jour est le jour du repos de l’Éternel, ton Dieu. Tu ne feras aucun travail, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton esclave, ni ta servante, ni ton bétail, ni l’étranger qui habite chez toi. En effet, en 6 jours l’Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, et il s’est reposé le septième jour. Voilà pourquoi l’Éternel a béni le jour du repos et en a fait un jour saint.

5. Honore ton père et ta mère afin de vivre longtemps dans le pays que l’Éternel, ton Dieu, te donne.

6. Tu ne commettras pas de meurtre.

7. Tu ne commettras pas d’adultère.

8. Tu ne commettras pas de vol.

9. Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain.

10. Tu ne convoiteras pas la maison de ton prochain ; tu ne convoiteras pas la femme de ton prochain, ni son esclave, ni sa servante, ni son bœuf, ni son âne, ni quoi que ce soit qui lui appartienne ».

 

C'est tout. Est-ce si compliqué à retenir et à mettre en pratique ? Je ne le crois pas, surtout si vous comparez ces Dix Commandements aux centaines de milliers de lois et de décrets civils que la République prétend nous imposer. Une jurisprudence récente a d'ailleurs annulé l'adage ancien "Nul n'est censé ignorer la loi", car il est devenu humainement impossible de les connaître toutes, tant il y en a ; et nos députés en votent chaque jour de nouvelles, qui viennent s'ajouter au fatras existant.

 

Jésus a résumé ces Dix commandements en deux seulement (Matthieu 22/37-40) : « Jésus lui répondit : Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme et de toute ta pensée. C’est le premier commandement et le plus grand. Et voici le deuxième, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. De ces deux commandements dépendent toute la loi et les prophètes ». Notez la remarque de Christ : « C’est le premier commandement et le plus grand ». La priorité des priorités pour tous les hommes fidèles au Dieu Créateur et souverain Juge, c'est de L'aimer comme un bon Père, et de prouver notre amour pour Lui en Lui obéissant constamment. L'amour du prochain - généralement appelé la Seconde Table de la Loi - vient seulement après. Il n'est ni facultatif, ni optionnel. Mais aimer son prochain sans aimer le Père n'a pas de sens, en dehors de la vanité et de l'orgueil de se montrer supérieur aux autres. Or, Christ nous recommande l'humilité dans tout ce que nous faisons, disons, ou même pensons. Là encore, il s'agit d'imiter Jésus (Matthieu 11/29-30) : « Acceptez mes exigences et laissez-vous instruire par moi, car je suis doux et humble de cœur, et vous trouverez le repos pour votre âme. En effet, mes exigences sont bonnes et mon fardeau léger ». Si Jésus est doux et humble de cœur, alors nous le serons aussi. La tâche nous paraît facile, au début, mais le plus difficile est de perdurer dans cette humilité chrétienne.

 

Dans le récit de la pêche miraculeuse, nous voyons Jésus enseigner la foule qui « se pressait autour de lui pour entendre la parole de Dieu » (Luc 5/1b). Nous imitons Christ en enseignant cette même parole de Dieu à tous, par la prédication et sur Internet, confortablement assis - non pas dans une barque - mais à notre poste informatique connecté. Et Luc nous précise que la foule ne venait pas à Christ par curiosité, mais « pour entendre la parole de Dieu », cette Parole étonnante par ses qualités surhumaines, comme Paul le souligne dans son Épître aux Hébreux, chapitre 4, verset 12 : « En effet, la parole de Dieu est vivante et efficace, plus tranchante que toute épée à deux tranchants, pénétrante jusqu’à séparer âme et esprit, jointures et moelles ; elle juge les sentiments et les pensées du cœur ». Mes amis, souvenons-nous que nous serons jugés par cette Parole de Dieu ; il est donc suprêmement important pour nous de la connaître… et de l'enseigner à notre tour !

 

Enseigner la Parole de Dieu ne suffit pas. Encore faut-il la démontrer par nos actes. Aussitôt après avoir enseigné la foule, Jésus commande à Simon-Pierre d'aller à la pêche aux poissons. Et cette pêche est juste incroyable, tant il y a de poissons dans le filet, alors que le même Simon-Pierre et ses compagnons de labeur rentraient bredouilles d'une nuit de pêche. Ce que Luc nous indique ici, c'est que sans Christ, nous ne pouvons rien faire de bien, de par nos propres forces. Mais avec Christ, alors nous sommes Ses instruments pour demander ces miracles que Dieu seul peut faire, et nous voyons le Père et le Fils à l'œuvre. Et quand Jésus dit à Simon-Pierre en proie à un trouble irrépressible (Luc 5/10c) : « N’aie pas peur, désormais tu seras pêcheur d’hommes », nous pouvons croire que sa pêche aux hommes sera tout aussi généreuse, aussi nombreuse, aussi miraculeuse. Et c'est bien ce qui est arrivé au jour de la Pentecôte, après le discours de Pierre (Actes 2/41) : « Ceux qui acceptèrent sa parole furent donc baptisés et, ce jour-là, le nombre des disciples augmenta d’environ 3000 personnes » … Joli coup de filet dans la foule, en vérité ! En un seul jour, L'Église est passée de 120 à 3.120 personnes ; ce ne peut être que par l'action de Dieu, qui confirmait le discours de Pierre ; or son discours était farci de citations de l'Écriture Sainte...

 

Alors, et sans même que Christ le leur demande, Simon-Pierre et ses équipiers s'attachent à Jésus, ils « laissèrent tout et le suivirent » (Luc 5/11b). Ils sont médusés, comme envoûtés, car ayant vu l'œuvre de Dieu accomplie par Christ, ils lui font confiance au point de devenir Ses disciples, et plus tard Ses envoyés, Ses Apôtres. Un recrutement extraordinaire, sans petite annonce ni CV ni lettre de motivation ! Un recrutement opéré uniquement par le Saint-Esprit de Dieu.

 

Est-ce à dire que nous devons tout abandonner pour prêcher la Parole de Dieu aux foules ? Pas exactement puisqu'ils n'ont abandonné que leurs outils professionnels en changeant de métier. Ils gardaient leurs biens comme avant, comme Matthieu nous l'indique au chapitre 8, verset 13 de son Évangile : « Jésus se rendit ensuite à la maison de Pierre. Il vit la belle-mère de celui-ci couchée, avec de la fièvre ». Christ nous appelle seulement à réorienter nos priorités afin de nous rendre disponibles pour enseigner la Parole de Dieu ; alors nous verrons notre Seigneur à l'œuvre, car Il nous le promet (Jean 14/12-14) : « En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera même de plus grandes, parce que je vais vers mon Père. Tout ce que vous demanderez en mon nom, je le ferai afin que la gloire du Père soit révélée dans le Fils. Si vous demandez quelque chose en mon nom, je le ferai ». Mais Il nous impose d'obéir à Ses Commandements, au verset suivant, (Jean 14/15) : « Si vous m’aimez, respectez mes commandements ».

 

On en revient toujours à la même question : Sommes-nous prêts à obéir à Dieu ? est-ce bien cela que nous VOULONS ? Le même Simon-Pierre nous le rappelle dans sa première Épître, au chapitre 3, versets 10 à 15a : « Si quelqu’un, en effet, veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu’il préserve sa langue du mal et ses lèvres des paroles trompeuses, qu’il se détourne du mal et fasse le bien, qu’il recherche la paix et la poursuive, car les yeux du Seigneur sont sur les justes et ses oreilles sont attentives à leur prière, mais il se tourne contre ceux qui font le mal. Qui vous fera du mal, si vous avez pour modèle ce qui est bien ? D’ailleurs, même si vous deviez souffrir pour la justice, vous seriez heureux. N’ayez d’eux aucune crainte et ne soyez pas troublés, mais respectez dans votre cœur la sainteté de Dieu le Seigneur ». Ici, Pierre ne fait que citer les Psaumes et les Prophètes de l'Ancien Testament. Il n'y a donc rien de nouveau dans son discours : Pierre enseigne en répétant la Parole de Dieu, sans rien y ajouter de son crû, à la manière des tribus africaines Massaï, de tradition exclusivement orale, où les maîtres font répéter les mêmes phrases par chaque élève jusqu'à 200 fois, les gravant dans leur mémoire de façon indélébile.

 

Pierre nous exhorte à la même humilité qui était en Christ « … afin que rien ne fasse obstacle à vos prières » (1 Pierre 3/7) Et : « Enfin, ayez tous les mêmes pensées et les mêmes sentiments, soyez pleins d’amour fraternel, de compassion, de bienveillance. Ne rendez pas le mal pour le mal, ni l’insulte pour l’insulte ; bénissez au contraire. Vous le savez, c’est à cela que vous avez été appelés afin d’hériter de la bénédiction » (versets 8-9). Et la bénédiction que Dieu nous lègue, c'est la Vie éternelle avec Christ, dans le Royaume des Cieux.

 

Et dans l'espérance de cette Vie dans le Ciel, bénissons-nous les uns les autres, comme Dieu le Père nous bénit (Matthieu 25/34) « Alors le roi dira à ceux qui seront à sa droite : ‘Venez, vous qui êtes bénis par mon Père, prenez possession du royaume qui vous a été préparé dès la création du monde ! ». Nos places y sont réservées depuis très longtemps, depuis l'éternité passée. Cela ne dépend pas de nous, mais de Dieu qui nous a envoyé Son fils unique engendré, afin que nous soyons purifiés de notre péché par Sa mort et Sa résurrection, et par Son sang versé à la croix afin que nous devenions les enfants adoptifs du Père, les frères de Christ, ses cohéritiers et Ses imitateurs (Romains 8/17) : « Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers: héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui afin de prendre aussi part à sa gloire ».

 

Mais faisons bien attention à ne pas tomber dans le dolorisme. Dans les religions païennes, et même dans certaines églises chrétiennes et non des moindres, on croit rendre un culte à Dieu en s'infligeant des sévices corporels. Christ n'est pas masochiste ! À celui qui Lui a donné une gifle, « Jésus lui dit : "Si j’ai mal parlé, explique-moi ce que j’ai dit de mal ; et si j’ai bien parlé, pourquoi me frappes-tu ?" » (Jean 18/23). Christ nous avertit simplement que si nous L'imitons, nous aurons à subir des avanies venant des méchants, inspirés par les démons, dès que nous ouvrirons la bouche pour enseigner la Parole de Dieu. Pierre en a eu sa part, ayant été plusieurs fois arrêté, fouetté, emprisonné pour avoir enfreint l'interdiction de prêcher au Nom de Jésus. Mais nous sommes bénis par Dieu, chaque fois que le monde nous maudit (Matthieu 5/11-12a) : « Heureux serez-vous lorsqu’on vous insultera, qu’on vous persécutera et qu’on dira faussement de vous toute sorte de mal à cause de moi. Réjouissez-vous et soyez dans l’allégresse, parce que votre récompense sera grande au ciel ».

 

Le même Pierre nous fournit une conclusion très appropriée à l'imitation de Christ (Actes 5/29-32) : « Pierre et les apôtres répondirent : "Il faut obéir à Dieu plutôt qu’aux hommes. Le Dieu de nos ancêtres a ressuscité Jésus, que vous avez tué en le clouant sur le bois. Dieu l’a élevé à sa droite comme Prince et Sauveur pour donner à Israël la repentance et le pardon des péchés. Nous sommes témoins de ces événements, de même que le Saint-Esprit que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent." ». Tout est dit. Soyons des témoins de la grâce de Dieu en imitant notre Seigneur et Sauveur, Jésus-Christ. Amen.

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