La Vigne et le Vigneron
SERMON pour la Quinquagésime, dimanche avant le Carême
Traduction d’une méditation biblique éditée par le Révérendissime Jerry Levon OGLES,
Docteur en Théologie et Évêque Métropolite de l’Anglican Orthodox Church.
Note à nos lecteurs : Allégorie et métaphore
L’allégorie est un mode de représentation figuratif véhiculant un sens autre que le littéral. L’allégorie enseigne une leçon à travers le symbolisme. L’allégorie communique son message au moyen de figures symboliques, d’actions ou de représentations symboliques. L’allégorie est généralement traitée comme une figure de rhétorique, mais une allégorie n’a pas besoin d’être exprimée en langage : Elle peut être adressée à l’œil et se trouve souvent dans la peinture réaliste, la sculpture ou une autre forme d’art mimétique ou représentatif. En termes simples, une allégorie est un dispositif qui peut être présenté sous forme littéraire, comme un poème ou un roman, ou sous forme visuelle, comme en peinture ou en sculpture. En tant que dispositif littéraire, une allégorie dans son sens le plus général est une métaphore étendue.
« Méfiez-vous des faux prophètes, qui viennent à vous déguisés en brebis, mais intérieurement, ce sont des loups dévoreurs. Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Les hommes cueillent-ils des raisins sur des épines ou des figues sur des chardons ? » (Matthieu 7.15-16).
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« Je suis le vrai Cep, et mon Père est le Vigneron. Il retranche tout le sarment qui ne porte point de fruit en moi, et il émonde tout celui qui porte du fruit, afin qu'il porte plus de fruit. Vous êtes déjà nets par la parole que je vous ai enseignée. Demeurez en moi, et moi en vous ; comme le sarment ne peut point de lui-même porter de fruit, s'il ne demeure au cep ; vous [ne le pouvez point] aussi, si vous ne demeurez en moi. Je suis le Cep, et vous en êtes les sarments ; celui qui demeure en moi, et moi en lui, porte beaucoup de fruit ; car hors de moi, vous ne pouvez rien produire. Si quelqu'un ne demeure point en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il se sèche ; puis on l'amasse, et on le met au feu, et il brûle. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et il vous sera fait. En ceci mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit ; et vous serez alors mes disciples. Comme le Père m'a aimé, ainsi je vous ai aimés, demeurez en mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez en mon amour ; comme j'ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure en son amour. Je vous ai dit ces choses afin que ma joie demeure en vous, et que votre joie soit parfaite. C'est ici mon commandement, que vous vous aimiez l'un l'autre, comme je vous ai aimés. Personne n'a un plus grand amour que celui-ci, [savoir], quand quelqu'un expose sa vie pour ses amis. Vous serez mes amis, si vous faites tout ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait point ce que son maître fait ; mais je vous ai appelés [mes]amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai ouï de mon Père. Ce n'est pas vous qui m'avez élu, mais c'est moi qui vous ai élus, et qui vous ai établis, afin que vous alliez [partout]et que vous produisiez du fruit, et que votre fruit soit permanent ; afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon Nom, il vous le donne. Je vous commande ces choses, afin que vous vous aimiez l'un l'autre. » (Jean 15.1-17).
Les métaphores et l’allégorie de ces passages sont similaires à celles de Jean 10... « Je suis la porte... Je suis le Bon Pasteur... ». « En vérité, en vérité, je vous le dis, je suis la porte des brebis. ». « Je suis le bon berger : le bon berger donne sa vie pour les brebis ».
Le texte d’aujourd’hui est un beau récit métaphorique sur qui nous sommes en Christ. Il nous est donné dans ce passage la vigne, le cultivateur (gardien de la vigne), les sarments de la vigne et le fruit. Tous sont des représentations métaphoriques de quelque chose de plus sublime que l’élément physique qu’il décrit. Il a une signification plus élevée et plus spirituelle pour nous.
Christ utilise des paraboles, des métaphores, des symboles et des types pour décrire quelque chose que nos esprits non éclairés ne peuvent pas facilement concevoir. Il trouve efficace de nous parler en passant du connu à l’inconnu – un principe cardinal dans l’enseignement. Examinons ensemble la nature des éléments de ce récit par Christ et voyons comment ces éléments se rapportent à nous :
I. La VIGNE : Je suis la vraie vigne
Qu’est-ce qui donne vie aux sarments de la vigne et produit des fruits ? C’est la sève vivifiante produite par la vigne et délivrée aux branches par la vigne. Nous avons peut-être été une plante d’une nature totalement différente, jusqu’à ce que notre cultivateur nous coupe de la vieille vigne empoisonnée et nous greffe tendrement dans la bonne vigne qui produit des fruits et du vin.
Dans la science du jardinage, il existe un principe cardinal concernant la greffe : Plus la greffe est profonde, mieux la branche s’adapte à la source de vie. S’il s’agit d’un greffon peu profond, la branche sera déficiente en sève fournie par la vigne. En tant que Chrétiens, nous devons planter nos cœurs profondément dans la source des Eaux Vives, qui est la Parole de Dieu.
Le Christ est la vigne qui produit la vie. Nous ne sommes pas les branches naturelles, mais les branches greffées. Nous ne sommes pas des fils et des filles naturels de Dieu, mais Ses fils et Ses filles par adoption. Il est étonnant que les fils et les filles naturels doivent être acceptés par les parents sans distinction, cependant, ceux qui sont adoptés dans la famille du Père sont choisis en particulier. Vous avez été spécialement choisis pour devenir les fils et les filles de Dieu. Alors que nous étions encore des branches fanées, le jardinier nous a pris et a coupé nos tiges et nous a greffés en son Fils.
II. LE VIGNERON : ... mon Père est le Vigneron.
C’est Dieu le Père qui choisit, sépare, juge et nourrit, par son Fils unique, Jésus. « … mon Père est le Vigneron. Il retranche tout le sarment qui ne porte point de fruit en moi, et il émonde tout celui qui porte du fruit, afin qu'il porte plus de fruit ». Si l’écorce qui recouvre notre branche est endommagée, la sève peut s’échapper. Mais la sève de la plaie ouverte sèchera en une cicatrice protégeant la plaie et nous serons guéris. La cicatrice devient notre point fort. Le Jardinier utilise les épreuves et les tribulations de la vie pour nous rendre plus forts. Nos natures deviennent Une avec la Vigne elle-même – non pas à cause de notre propre mérite, mais à cause de Sa Grâce Vivifiante. « Vous êtes déjà nets par la parole que je vous ai enseignée ».
III. Les BRANCHES
Romains 4.9-12 : « Cette déclaration donc de la béatitude, est-elle [seulement] pour la Circoncision, ou aussi pour le Prépuce ? Car nous disons que la foi a été imputée à Abraham à justice. Comment donc lui a-t-elle été imputée ? Était-ce lorsqu'il était déjà circoncis, ou lorsqu'il était encore dans le prépuce ? Ce n'a point été dans la Circoncision, mais dans le prépuce. Puis il reçut le signe de la Circoncision pour un sceau de la justice de la foi, laquelle [il avait reçue étant] dans le prépuce, afin qu'il fût le père de tous ceux qui croient [étant] dans le prépuce, et que la justice leur fût aussi imputée. Et [qu'il fût aussi] le père de la Circoncision, [c'est-à-dire], de ceux qui ne sont pas seulement de la Circoncision, mais qui aussi suivent les traces de la foi de notre père Abraham, laquelle [il a eue] dans le prépuce. ». C’est par Christ que nous sommes sanctifiés et rendus justes – par Sa Justice !
Personne ne peut observer la vie créée dans la branche – tout se passe en secret et à travers le fonctionnement interne de la sève délivrant la vigne.
« Demeurez en moi, et moi en vous ; comme le sarment ne peut point de lui-même porter de fruit, s'il ne demeure au cep ; vous [ne le pouvez point] aussi, si vous ne demeurez en moi. Je suis le Cep, et vous en êtes les sarments ; celui qui demeure en moi, et moi en lui, porte beaucoup de fruit ; car hors de moi, vous ne pouvez rien produire. Si quelqu'un ne demeure point en moi, il est jeté dehors comme le sarment, et il se sèche ; puis on l'amasse, et on le met au feu, et il brûle. Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous, demandez tout ce que vous voudrez, et il vous sera fait. En ceci mon Père est glorifié, que vous portiez beaucoup de fruit ; et vous serez alors mes disciples. ». Ce n’est pas la branche qui produit le fruit – c’est la vigne qui fournit la nourriture nécessaire pour produire le fruit. Si la branche est un puissant vecteur de la vie qu’elle reçoit, le fruit sera sain et beau.
« Comme le Père m'a aimé, ainsi je vous ai aimés, demeurez en mon amour. Si vous gardez mes commandements, vous demeurerez en mon amour ; comme j'ai gardé les commandements de mon Père, et je demeure en son amour ». Étant nourris par cette même Vie que Christ transmet, nous devons devenir semblables à Lui à tous égards possibles. Si nous échouons, ce ne doit pas être parce que nous n’avons pas essayé très fort d’être semblables à Lui. Nous devons porter le fruit qu’Il a planté en nous.
« Je vous ai dit ces choses afin que ma joie demeure en vous, et que votre joie soit parfaite. C'est ici mon commandement, que vous vous aimiez l'un l'autre, comme je vous ai aimés. ». Sa JOIE ! Sa vie, Son Saint-Esprit, Son AMOUR fructifère ! Le Chrétien ne peut demeurer en dehors de Christ, pas plus que le sarment ne peut demeurer en dehors de la vigne. Si nous sommes séparés de notre source de Vie, nous commençons immédiatement à nous flétrir et à mourir.
« Personne n'a un plus grand amour que celui-ci, [savoir], quand quelqu'un expose sa vie pour ses amis ». Là, nous voyons le Bon Maître réitérer des vérités importantes comme dans Jean 10 – « Je suis le bon berger : le bon berger donne sa vie pour les brebis ».
Christ a-t-il donné sa vie pour VOUS ?
« Vous serez mes amis, si vous faites tout ce que je vous commande. Je ne vous appelle plus serviteurs, car le serviteur ne sait point ce que son maître fait ; mais je vous ai appelés [mes]amis, parce que je vous ai fait connaître tout ce que j'ai ouï de mon Père. ». Combien de télévangélistes trompeurs avez-vous entendu proclamer : « Je suis esclave de Dieu ! » ? Dieu n’a pas d’esclaves, ni même de serviteurs. Les esclaves et les serviteurs ne peuvent pas choisir de suivre leur Maître. Ils Le suivent par la force.
Christ nous a rendus meilleurs que des serviteurs et des esclaves – Il a fait de nous Ses amis. « Que l'homme qui a des intimes amis, se tienne à leur amitié ; parce qu'il y a tel ami qui est plus attaché que le frère. » (Proverbes 18.24).
« Ce n'est pas vous qui m'avez élu, mais c'est moi qui vous ai élus, et qui vous ai établis, afin que vous alliez [partout]et que vous produisiez du fruit, et que votre fruit soit permanent ; afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon Nom, il vous le donne. ». Vous avez cru que vous aviez choisi Christ ? J’espère que vous l’avez fait, mais s’il vous plaît, comprenez qu’Il vous a choisi d’abord et avant tout. Il vous a choisi dans un but, et Il vous a ordonné (habilité et autorisé) à produire du fruit par Ses propres Sources de Vie qui donnent la vie.
« … afin que tout ce que vous demanderez au Père en mon nom, il vous le donne ». N’interprétez pas mal cette dernière partie du verset 16 : Il n’assure pas que tout ce que nous demandons, nous l’aurons. Il nous assure que tout ce que nous demanderons en Son Nom (par Son autorité), nous le recevrons. Combien interprètent mal ce principe de l’Évangile ? La volonté de Dieu sera toujours accomplie dans la vie d’un Chrétien, donc quand nous prions pour les choses que Christ autorise, cela se réalisera. « Que ta volonté soit faite ».
Et voici la couronne royale de l’Évangile, tombée des lèvres du Christ : « Je vous commande ces choses, afin que vous vous aimiez l'un l'autre. ». Notez encore une fois la signification exacte de ce nouveau commandement : « Je vous commande ces choses ». Quelles choses ? Les choses que Jésus a décrites dans les passages ci-dessus. Si nous demeurons en Lui, et Lui en nous, nous nous aimerons les uns les autres !
L’Évangile facile et superficiel passe légèrement au-dessus d’une signification plus profonde. Mais Dieu veut que la plénitude de l’Évangile soit notre règle de vie. Est-ce le cas pour VOUS ?