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SERMON pour le 7ème dimanche après la Trinité

 

Romains 6/19-23 ; Marc 8/1-9a

 

LA GÉNÉROSITÉ DE DIEU

 

Pour la deuxième fois, Notre Seigneur Jésus-Christ multiplie les pains pour la foule de ceux qui L'écoutent, alors qu'ils font retraite dans un lieu désert, à l'écart du monde et des soucis quotidiens. La foule représente l'Église rassemblée pour entendre la prédication dominicale. Cette foule se nourrit de la Parole de Christ, et Christ lui donne à profusion Sa nourriture spirituelle. Joignant le geste à la Parole, il bénit la foule en priant le Père de multiplier les pains et les poissons, de façon à rassasier chacun. Notez le mouvement : Christ prend les pains, rend grâces, les rompt en vue du partage et les donne à Ses disciples pour les distribuer à la foule (Marc 8/6). Il distribue largement, et chacun est nourri individuellement, comme la pluie ou la rosée du matin arrose la terre, et chaque différente plante en reçoit une part en vue de sa propre croissance.

 

De même, nous lisons en Matthieu 13/4-8 : « Un semeur sortit pour semer. Comme il semait, une partie de la semence tomba le long du chemin ; les oiseaux vinrent et la mangèrent. Une autre partie tomba dans un sol pierreux où elle n’avait pas beaucoup de terre ; elle leva aussitôt, parce qu’elle ne trouva pas un terrain profond, mais quand le soleil parut, elle fut brûlée et sécha, faute de racines. Une autre partie tomba parmi les ronces ; les ronces poussèrent et l’étouffèrent. Une autre partie tomba dans la bonne terre ; elle donna du fruit avec un rapport de 100, 60 ou 30 pour 1 ». Chaque type de sol, comme chaque individu, reçoit la même semence, distribuée également à tous. Le Semeur ne mesure ni sa peine ni la semence. Il ne compte pas les graines qu'il sème à la volée. Il sème à profusion, généreusement, charge à chacun d'en tirer le meilleur profit, selon ses besoins. Mais à cause du péché d'Adam qui est aussi le nôtre, il y a ceux qui n'entendent pas car ils sont sourds, ceux qui n'écoutent pas car ils sont distraits, ceux qui ne comprennent pas parce que le diable les en empêche, et ceux qui oublient parce qu'ils sont distraits ou préoccupés par autre chose. Christ explique cela aux versets 18 à 23 de Matthieu 13 : « Vous donc, écoutez ce que signifie la parabole du semeur. Lorsqu’un homme entend la parole du royaume et ne la comprend pas, le mauvais vient et enlève ce qui a été semé dans son cœur : cet homme est celui qui a reçu la semence le long du chemin. Celui qui a reçu la semence dans le sol pierreux, c’est celui qui entend la parole et l’accepte aussitôt avec joie ; mais il n’a pas de racines en lui-même, il est l’homme d’un moment et, dès que surviennent les difficultés ou la persécution à cause de la parole, il trébuche. Celui qui a reçu la semence parmi les ronces, c’est celui qui entend la parole, mais les préoccupations de ce monde et l’attrait trompeur des richesses étouffent cette parole et la rendent infructueuse. Celui qui a reçu la semence dans la bonne terre, c’est celui qui entend la parole et la comprend ; il porte du fruit avec un rapport de 100, 60 ou 30 pour 1 ».

 

C'est en premier lieu pour écouter la prédication de Jésus que la foule s'attroupe autour de notre Seigneur Christ. En ce temps-là, la foule était préparée par la prédication prophétique de Jean-Baptiste, également dans un lieu désert (Luc 7/24 & 26-27) : « Lorsque les messagers de Jean furent partis, Jésus se mit à dire à la foule au sujet de Jean : "Qu’êtes-vous allés voir au désert ? Un roseau agité par le vent ?" » … « Qu’êtes-vous donc allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis, et plus qu’un prophète. C’est celui à propos duquel il est écrit : Voici, j’envoie mon messager devant toi pour te préparer le chemin ».

 

En ce temps-là, la foule recherchait la Parole prophétique : toute parole venant de Dieu, que cette Parole vienne de Jean-Baptiste ou de Dieu Lui-même, par la bouche de Son fils unique engendré, Jésus-Christ. Aujourd'hui, la foule semble ne plus rechercher cette Parole de Dieu et elle déserte les églises. Cependant, elle lit la Bible, le livre le plus vendu dans le monde. Malheureusement, la plupart des éditions modernes de la Bible sont incomplètes ou erronées, car Satan s'en est mêlé « le mauvais vient et enlève ce qui a été semé » (Matthieu 13/19). Ne comprenant plus la Parole divine, faute d'explication claire et accessible, la foule se détourne de l'Église de Christ, chargée par Christ de transmettre Sa divine Parole à toutes les nations, de génération en génération. Dimanche après dimanche, des imposteurs montent en chaire pour exiger de l'argent afin de se remplir les poches et de vivre confortablement sur le dos des fidèles finalement moins bien pourvus et travaillant plus dur qu'eux, et ces mêmes prédicateurs impies se permettent de faire la morale aux autres, sans s'appliquer à eux-mêmes les fardeaux qu'ils imposent aux autres. L’enseignement des Apôtres les appelle « faux prophètes ».

 

La prédication de Christ à la foule est différente : Christ parle de Son Père, du Saint-Esprit et de Lui-même en tant que Fils de Dieu. Ces trois-là sont le grand absent des sermons moralisants contemporains. Or la foule a besoin de pain et de poissons. Elle a un besoin vital de nourriture spirituelle solide. Elle a besoin de connaître le sens de la vie, et la réalité de la vie après la mort. Ce sont ces choses qui attiraient la foule auprès de Jésus. Personne ne Lui demandait ni argent ni avantage matériel, mais seulement l'enseignement de la vérité.

 

Faute d'enseigner cette vérité du haut de la chaire, les foules contemporaines sont spirituellement mortes d'inanition, comme une plante privée d'eau sèche, fane, meurt et se détruit. Ne croyez pas que ce besoin de nourriture spirituelle ait disparu : il est seulement détourné vers les mensonges spirites et les fables ésotériques de l'occultisme. En Italie comme en France, on estime que les gens donnent aux diseuses de bonne aventure trois fois plus d'argent qu'aux Églises chrétiennes… (2 Timothée 4/3-4) : « En effet, un temps viendra où les hommes ne supporteront pas la saine doctrine. Au contraire, ayant la démangeaison d’entendre des choses agréables, ils se donneront une foule d’enseignants conformes à leurs propres désirs. Ils détourneront l’oreille de la vérité et se tourneront vers les fables ». Les foules veulent savoir la vérité. Elles veulent connaître leur avenir, et cet avenir est écrit noir sur blanc dans la Bible éditée selon le Texte Reçu, approuvé par l'Église historique indivise et utilisée par les Réformateurs : Christ reviendra pour juger le monde ! (Jean 12/48-50) : « Celui qui me rejette et qui n’accepte pas mes paroles a son juge : la parole que j’ai annoncée, c’est elle qui le jugera, le dernier jour. En effet, je n’ai pas parlé de ma propre initiative, mais le Père, qui m’a envoyé, m’a prescrit lui-même ce que je dois dire et annoncer, et je sais que son commandement est la vie éternelle. C’est pourquoi ce que j’annonce, je l’annonce comme le Père me l’a dit ». Cette Parole est dans la Bible et nulle part ailleurs.

 

Et c'est à leur tour dans l'obéissance à Dieu le Fils que les Apôtres distribuent à la foule des fidèles le pain de la Parole divine (Marc 8/6) : « Alors il fit asseoir la foule par terre, prit les sept pains et, après avoir remercié Dieu, il les rompit et les donna à ses disciples pour les distribuer ; et ils les distribuèrent à la foule ». Dieu donne généreusement Sa Parole et Son pain : À partir des 7 pains, il nourrit 4000 personnes et recueille 7 paniers pleins de reste (Marc 8/8-9) : « Ils mangèrent et furent rassasiés, et l’on emporta sept corbeilles pleines des morceaux qui restaient. Ceux qui mangèrent étaient environ 4000. Ensuite Jésus les renvoya ».

 

Pourquoi Jésus les renvoie-t-Il ? D'abord, Il ne les renvoie pas dans le même état que lors de leur arrivée : ils repartent instruits et nourris de la Parole de Dieu, de pain et de poissons. Ils sont comme des horloges qui repartent de chez l'horloger, révisées et remontées à bloc, bonnes pour le service et capables de marquer les heures, de sonner à la louange du Père, et d'indiquer la bonne direction avec leurs aiguilles, comme le font les boussoles. Comme les aiguilles d'une horloge à midi montrent la direction du ciel, la foule témoignera en répétant la prédication entendue et en l'appliquant dans la vie ordinaire.

 

En effet, Jésus se soucie du monde. Il est venu dans le monde en mission, en tant que messager du Père, pour sauver les pécheurs perdus que Dieu a voulu épargner dès avant la fondation du monde. Jésus n'est pas un extra-terrestre en visite, ni un touriste égaré, mais Celui par qui le monde a été fait (Jean 3/17-18a) : « Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. Celui qui croit en lui n’est pas jugé… ».

 

Mais croire en Jésus-Christ n'est pas sans conséquence. La foi entraîne un changement de comportement et de pensée, au plus profond de notre être. Nous sommes nés de nouveau, illuminés par la Vérité spirituelle et ouverts à la réalité du Royaume de Dieu qui nous est promis. Et Dieu tient toutes Ses promesses ! La foi se décline alors en amour, louange, prière, adoration, action dans le monde. Nous devenons des influenceurs spirituels ! Voilà pourquoi Jésus renvoie la foule en la bénissant, comme l'Église le fait à la fin de chaque culte : Il y a du travail pour nous, à l'extérieur de l'Église, dans le monde. Nous témoignons par charité envers les âmes perdues : même les réprouvés ont le droit de savoir ce qui les attend. Et l'espérance de la vie éternelle nous donne la force de vivre en conformité avec la Parole de Dieu dont nous nous nourrissons quotidiennement en lisant la Bible, toute la Bible… (Jean 6/68-69) : « Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Et nous, nous croyons et nous savons que tu es le Messie, le Fils du Dieu vivant ». Le Père, le Fils et le Saint Esprit sont présents et nous parlent dans la Bible. Tout ce que nous devons savoir s'y trouve révélé. Si Dieu nous avait demandé de nous baigner 7 fois dans la Seine comme Naaman le Syrien dans le Jourdain, nous aurions raison d'hésiter car elle est polluée. Même ceux qui ont crié sur les toits qu'ils nageraient dans la Seine pour l'ouverture des jeux olympiques de Paris préfèrent renoncer, finalement. Mais Dieu ne nous demande qu'une chose facile : lire ou écouter la Parole de Dieu. Or, c'est une chose trop facile et pas assez valorisante pour les orgueilleux. Dommage pour eux ! Nous les aurons pourtant prévenus que des trésors s'y cache entre les pages, réservés aux humbles qui s'en remettent à Dieu pour leur avenir. Dans la Bible, Dieu « parle à la manière des hommes » comme Paul l'écrit aux Romains (Romains 6/19) ; Sa Parole nous est donc accessible, compréhensible. Nous n'avons aucune excuse. Et Sa Parole nous est nécessaire « pour progresser dans la sainteté » (même verset). (Romains 6/22) : « Mais maintenant que vous avez été libérés du péché et que vous êtes devenus esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la progression dans la sainteté et pour fin la vie éternelle ». Cette promesse ne se trouve nulle part ailleurs que dans la Bible.

 

Et Paul achève son discours avec cette phrase étonnante (Romains 6/23) : « En effet, le salaire du péché, c’est la mort, mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Jésus-Christ notre Seigneur ».

 

Il faudrait plusieurs traités de théologie pour tirer de ce seul verset toute ce qu'il veut nous révéler :

  1. Le péché n'est pas sans conséquence. Et nous mourrons tous parce que nous sommes tous pécheurs. Nous n'avons aucun motif de nous vanter ou de nous croire supérieurs aux autres. Nous ne pouvons pas nous racheter nous-mêmes, ni par nos bonnes œuvres, ni même par nos prières. Notre rachat est mérité par le seul sacrifice de Jésus-Christ à la croix.

  2. Dieu donne généreusement, gratuitement. Il nous donne une vie éternelle : Il n'y met aucune limite. Si nous pensons que la grâce de Dieu est limitée, c'est que nous y mettons nos propres limitations humaines. En vérité, le don de Dieu est illimité. Sa générosité dépasse notre entendement. Est-ce une raison pour la refuser ? Certes non ! La simple politesse requiert que nous acceptions ce que Dieu nous donne et que nous Le remercions en paroles et en actes.

  3. Le don de Dieu - la vie éternelle - nous est apporté par Jésus-Christ, qui tel un livreur Amazon, frappe à la porte de notre cœur avec Son cœur (Apocalypse 3/20-22) : «  ». Nous ne pouvons même pas imaginer la générosité du Père et du Fils. C'est quelque chose qui nous dépasse complètement.

  4. Le don de Dieu, c'est Son Fils unique engendré, livré au supplice de la croix, subissant à notre place la punition que nous avions méritée. Et c'est en nous identifiant à Christ, et en nous conformant à Sa volonté qui est d'abord la Volonté du Père, que nous sommes incorporés dans Son corps qui est Son Église, Son épouse bien-aimée au point qu'Il S'est sacrifié pour elle, pour chacun de nous. Notre Salut est en Christ (Éphésiens 2/8) : « ».

 

(Apocalypse 19/1) : « Après cela, j’entendis dans le ciel comme la voix forte d’une foule immense qui disait : "Alléluia ! Le salut, la gloire et la puissance sont à notre Dieu" ». Et cette foule, c'est nous qui croyons. Amen.

Tr. Révd Yves Méra, évêque AOC.

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