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MORT, JÉSUS OBSERVE ENFIN LE SABBAT

SERMON pour le Samedi Saint

 

Traduction d’une méditation biblique éditée par le Révérendissime Jerry Levon OGLES,

Docteur en Théologie et Évêque Métropolite de l’Anglican Orthodox Church.

 

« Et le soir étant venu, un homme riche d'Arimathée, nommé Joseph, qui même avait été disciple de Jésus, vint à Pilate, et demanda le corps de Jésus ; et en même temps Pilate commanda que le corps fût rendu. Ainsi Joseph prit le corps, et l'enveloppa d'un linceul net ; et le mit dans son sépulcre neuf, qu'il avait taillé dans le roc ; et après avoir roulé une grande pierre à l'entrée du sépulcre, il s'en alla. Et là étaient Marie-Magdeleine et l'autre Marie, assises vis-à-vis du sépulcre. Or le lendemain, qui est après la préparation [du Sabbat], les principaux Sacrificateurs et les Pharisiens s'assemblèrent vers Pilate, et lui dirent : Seigneur ! il nous souvient que ce séducteur disait, quand il était encore en vie : Dans trois jours je ressusciterai. Commande donc que le sépulcre soit gardé sûrement jusques au troisième jour ; de peur que ses Disciples ne viennent de nuit, et ne le dérobent, et qu'ils ne disent au peuple : Il est ressuscité des morts ; car cette dernière imposture serait pire que la première. Mais Pilate leur dit : Vous avez la garde ; allez, et assurez-le comme vous l'entendrez. Ils s'en allèrent donc, et assurèrent le sépulcre, scellant la pierre, et y mettant des gardes. » (Matthieu 27.57-66).

Nous avons observé le Vendredi saint dans les églises du monde entier, en entrant dans l’église dans une attitude de calme et de solitude, avec révérence eu égard à la circonstance. Bien sûr, c’est l’attitude avec laquelle nous devrions toujours entrer dans le lieu de culte, mais plus encore le Vendredi Saint puisqu’il commémore la souffrance de notre Seigneur sur la croix. Aujourd’hui, cependant, à Pâques même (ou le soir du samedi saint), nous maintenons une attitude de révérence en tout lieu et à tout moment de la journée. C’est le Sabbat du Seigneur alors qu’Il repose dans le tombeau du jardin tout au long de ce Saint Sabbat.

 

Les événements de la journée écoulée ont été horribles, pour les disciples aussi. Le Seigneur a été crucifié et enterré avant le coucher du soleil du sabbat (vendredi soir) pour satisfaire à la loi de Moïse et au commandement du sabbat de Dieu. Avec le Corps du Christ, les espoirs et les joies des disciples ont été enterrés. Ils ne comprenaient pas l’importance de tout ce qui s’était passé, même si le Seigneur leur avait souvent rappelé à quoi s’attendre. Il nous rappelle aussi dans Sa Parole les choses importantes pour notre vie, et ces rappels restent souvent ignorés car nous choisissons d’ignorer ou de ne pas comprendre Son Conseil clair. Tout à fait remarquable est le fait que le Golgotha, le lieu de la crucifixion, se trouvait face à la vallée de la Géhenne – la zone d’élimination des ordures et des déchets de Jérusalem. Il était plus courant de jeter les corps non réclamés des crucifiés dans la vallée de la Géhenne. Christ est venu pour nous sauver des péchés et de la souillure du monde. Il en est de même de son lieu de sacrifice, situé en face de cette vallée de déchets.

Jésus avait dit à ses disciples : « En vérité, en vérité je vous dis : Si le grain de froment tombant dans la terre ne meurt point, il demeure seul ; mais s'il meurt, il porte beaucoup de fruit » (Jean 12.23). Maintenant, le Corps de Jésus est enseveli au cœur de la terre, et en rejaillit avec un éclat de vie vibrant et multiplié. Nous sommes ensevelis dans la corruption, mais nous nous levons dans des corps incorruptibles, grâce à notre Seigneur. « Ô fou ! Ce que tu sèmes n'est point vivifié, s'il ne meurt. Et quant à ce que tu sèmes, tu ne sèmes point le corps qui naîtra, mais le grain nu, selon qu'il se rencontre, de blé, ou de quelque autre grain » (1 Corinthiens 15.36-37). 

Avant de nous intéresser au sépulcre lui-même, regardons la nature de ceux qui sont restés avec Jésus jusqu’à la toute dernière minute – les femmes disciples ! Elles étaient à la croix avec un seul homme, Jean, lorsque Christ a été crucifié. Ils sont restés jusqu’à ce qu’Il soit descendu de cette croix, et ils L’ont suivi pour voir où Christ serait enterré. « Et là étaient Marie-Magdeleine et l'autre Marie, assises vis-à-vis du sépulcre ». Remarquablement, elles ont également été les premières à découvrir le tombeau ouvert, le matin de Pâques (alors qu’il faisait encore nuit). Ces femmes ont également été les premières à porter l’Évangile de la Résurrection aux autres disciples. Il a fallu du courage à ces femmes pour rester fermement aux côtés du Seigneur, même mort, tandis que les autres disciples se dispersaient dans la clandestinité.

 

Le Christ est mort au moment du sacrifice de l’Agneau pascal dans le Temple (à 15 heures). Parce que le jour du sabbat commençait au coucher du soleil, il était nécessaire qu’Il soit enterré avant cette heure, pour éviter d’enfreindre la loi du repos lors du sabbat. Ainsi, notre Seigneur, obéissant à la Loi de Dieu – même dans la mort – observait le Sabbat, du coucher du soleil le vendredi soir jusqu’au coucher du soleil le samedi soir. Christ s’est relevé quelque temps avant que le soleil ne commence à se lever, le premier jour de la semaine (Matthieu 28.1 : dimanche). Jésus observait le sabbat alors qu’Il était dans le tombeau du jardin. Les dirigeants juifs qui avaient critiqué le Christ avec tant de véhémence pour avoir violé le Sabbat en guérissant et en faisant des miracles, travaillaient maintenant en courant vers Pilate pour demander une garde pour le tombeau. Une telle hypocrisie existe dans la plupart des églises du monde aujourd’hui.

 

LE SÉPULCRE :

1. Son emplacement – Le péché avait apporté la mort à Adam et à sa progéniture dans un jardin vers l’Est, en Eden. Il est très approprié que le Corps de notre Seigneur soit semé dans un tombeau d’où jaillirait le pardon et la miséricorde, et la vie éternelle. Ce tombeau était situé à proximité du Calvaire.

2. Son propriétaire – Joseph d’Arimathée était un riche disciple de Jésus – bien que secrètement, dans le passé, par peur des Juifs. « Joseph d'Arimathée, Conseiller honorable, qui attendait aussi le Règne de Dieu, s'étant enhardi, vint à Pilate, et [lui] demanda le corps de Jésus » (Marc 15.43). Il est étonnant que certains hommes aient craint d’être associés à Christ alors qu’Il était encore en vie, mais qu’ils se soient enhardis une fois qu’Il nous eut rachetés. Joseph était un tel homme. On nous dit, en outre, que Nicodème, lui aussi, est venu avec Joseph. « Nicodème aussi, celui qui auparavant était allé de nuit à Jésus, y vint apportant une miction de myrrhe et d'aloès d'environ cent livres » (Jean 19.39). Veuillez noter qu’à partir du moment où Nicodème est venu de nuit pour voir Jésus (Jean 3), Jean a toujours fait allusion à lui comme à celui qui est venu la nuit. C’est pour contraster son manque de courage de venir ouvertement à Jésus au début, avec son audace à venir ouvertement à la fin.

3. La nature de la tombe : C’était une tombe empruntée. Christ n’en avait pas besoin à perpétuité, mais seulement pendant deux nuits. Ce tombeau est comme le tombeau qui attend chaque Chrétien – emprunté seulement. Aucun homme n’avait jamais été enterré dans ce tombeau. « … et le mit dans son sépulcre neuf, qu'il avait taillé dans le roc ». Le tombeau était un coffre-fort comme l’homme savait en faire - taillé dans un rocher, avec une seule entrée. Jésus mourut entre deux voleurs, et fut enterré dans la tombe d’un homme riche, comme Isaïe l’avait prédit sept cents ans plus tôt : « Or on avait ordonné son sépulcre avec les méchants, mais il a été avec le riche en sa mort ; car il n'avait point fait d'outrage, et il ne s'est point trouvé de fraude en sa bouche. » (Ésaïe 53.9).

Il est presque comique de voir la manière dont les prêtres et les Pharisiens espéraient empêcher le Fils du Dieu vivant de surgir hors du tombeau ; « Or le lendemain, qui est après la préparation [du Sabbat], les principaux Sacrificateurs et les Pharisiens s'assemblèrent vers Pilate, et lui dirent : Seigneur ! il nous souvient que ce séducteur disait, quand il était encore en vie : Dans trois jours je ressusciterai. Commande donc que le sépulcre soit gardé sûrement jusques au troisième jour ; de peur que ses Disciples ne viennent de nuit, et ne le dérobent, et qu'ils ne disent au peuple : Il est ressuscité des morts ; car cette dernière imposture serait pire que la première. Mais Pilate leur dit : Vous avez la garde ; allez, et assurez-le comme vous l'entendrez. Ils s'en allèrent donc, et assurèrent le sépulcre, scellant la pierre, et y mettant des gardes ». Rendez le tombeau aussi sûr que l’homme peut le faire, cela n’empêchera jamais le Dieu tout-puissant de faire éclater la pierre, l’acier, la mer pour accomplir Sa Volonté. Un sceau romain peut-il résister à la Main de Dieu ? Attendez le troisième jour ! « Sois tranquille et sache que je suis Dieu ! » (Psaumes 46.10). « ... la lamentation loge-t-elle le soir chez nous ? le chant de triomphe y est le matin » (Psaumes 30.5).

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