SERMON pour le Jeudi Saint
Traduction d’une méditation biblique éditée par le Révérendissime Jerry Levon OGLES,
Docteur en Théologie et Évêque Métropolite de l’Anglican Orthodox Church.
« Or avant la Fête de Pâque, Jésus sachant que son heure était venue pour passer de ce monde au Père, comme il avait aimé les siens, qui étaient au monde, il les aima jusqu'à la fin. Et après le souper, le Démon ayant déjà mis au cœur de Judas Iscariot, [fils] de Simon, de le trahir » (Jean 13.1-2).
Aujourd’hui, c’est le Jeudi Saint – le jour où nous observons l’institution de la Cène du Seigneur ainsi que le lavement des pieds des disciples. Le mot dérive du moyen anglais qui signifie « mandat ». Le 'mandat' ou Nouveau Commandement est donné dans Saint Jean 13.34 : « Je vous donne un nouveau commandement, que vous vous aimiez l'un l'autre, [et] que comme je vous ai aimés, vous vous aimiez aussi l'un l'autre » (Jean 13.34). Ce commandement du Seigneur couvre tous les autres. Mais Ses exigences d’amour dépassent de loin notre capacité normale à Lui obéir. Quel voisin, ou membre du Corps du Christ, aimons-nous autant que Christ nous a aimés et a donné sa vie pour nous ? Malheureusement, il y a beaucoup de Chrétiens prétentieux qui croient qu’ils observent ce commandement.
Le treizième chapitre de Jean est lié au treizième chapitre de la première Épître aux Corinthiens, populairement appelé le chapitre de l’Amour. Jean, étant le disciple que Jésus aimait le plus particulièrement, est parfaitement apte à nous parler de cet amour de Christ.
Pendant quinze siècles avant la venue de Jésus, le repas pascal de Goshen marquait cette nuit de soutien du Seigneur. C’est le repas de la Pâque, et le Seigneur Jésus-Christ est la Pâque. « Ôtez donc le vieux levain, afin que vous soyez une nouvelle pâte, comme vous êtes sans levain ; car Christ, notre Pâque, a été sacrifié pour nous. C'est pourquoi faisons la fête, non point avec le vieux levain, ni avec un levain de méchanceté et de malice, mais avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité » (1 Corinthiens 5.7-8). La Pâque doit être servie avec un calice unique, qui représente la coupe de la souffrance de Christ. Elle doit être servie avec du pain sans levain, en dépit des objections de certains bons Chrétiens qui croient que le symbole n’est pas important. Le levain représente la fausse doctrine et le péché ; par conséquent, doit refléter la même signification que ce qu’il symbolise, et devrait donc être sans levain.
C’est un repas que le Seigneur attendait avec beaucoup de joie, mais cette joie était mêlée de tristesse, car Il savait qu’Il devait quitter le monde et laisser en arrière Ses disciples bien-aimés. Mais chaque acte de grâce avait pour but de les préparer à ce départ.
Il y en avait un parmi les douze qui était un diable et un traître. S’il vous plaît, ne vous laissez pas tromper par ces vieux arguments élimés et non bibliques selon lesquels Judas aurait été forcé de pécher et de faire le mal – il ne l’était pas ! Il était un diable depuis le commencement, et le Seigneur le savait bien. Au début de Son ministère, Jésus a révélé cette vérité. « Jésus leur répondit : Ne vous ai-je pas choisis vous douze ? Et toutefois l'un de vous est un démon. Or il disait cela de Judas Iscariot, [fils] de Simon ; car c'était celui à qui il devait arriver de le trahir, quoiqu'il fût l'un des douze. » (Jean 6.70-71). Si vous préférez croire les fables sur Judas, sur ce point, au détriment de la vérité biblique claire, c’est votre problème. Chaque homme devra répondre de sa propre incrédulité ! Dieu n’est pas, et n’a jamais été, l’auteur du mal en forçant les hommes à pécher.
Le premier verset de Jean 13 est très touchant et profond : « ... Jésus sachant que son heure était venue pour passer de ce monde au Père, comme il avait aimé les siens, qui étaient au monde, il les aima jusqu'à la fin. ». Il est remarquable que Jésus ait gardé une présence d’esprit totale et un équilibre de pensée, même dans ce moment de grave danger, et même pendant les douleurs atroces de la croix. La « fin » à laquelle ce verset fait allusion est cette fin temporaire qu’apporte la mort, mais pas la fin d’une relation glorieuse qui dure dans l’éternité, au-delà de cette fin. Jésus désirait ardemment que Ses disciples ne soient pas victimes des tromperies et des séductions de Satan. Lorsque le danger est le plus grand et que la peur monte, c’est le moment où le diable fait de son mieux. Pourtant, tous les disciples (sauf l’homme de perdition) ont brillé jusqu’à la résurrection. Aussi craintifs qu’ils fussent, ils gardèrent la foi, et cette foi fut multipliée par sept lorsque le fait de la résurrection fut connu.
Ce devrait être un réconfort béat pour le Chrétien de savoir que Christ nous aimera jusqu’à la fin de nos jours, car alors nous reposerons en sécurité dans son sein, pour toute l’éternité. Bien qu’à la fin de chaque champ de Macpelah (Genèse 23 : le tombeau d’Abraham, père des croyants), il y ait une tombe ; et au-delà de cette grotte se trouve un tombeau ouvert, pour le Chrétien. Le tombeau du Christ était un tombeau emprunté. Le tombeau d’un Chrétien n’est-il pas également emprunté ? Nous n’en avons besoin que pour ces restes corrompus qui pourrissent et sont consumés par les vers. Ce qui est spirituel en Christ rejaillit au moment de la mort, en éternité.
Considérez ces choses qui traversent l’esprit de Christ alors qu’Il se prépare pour Son repas pascal. Il est pleinement conscient qu’un convive l’a déjà vendu à Ses ennemis pour trente pièces d’argent – une rançon bien modeste pour Celui qui servirait de rançon à tous les croyants. Cinq cents ans plus tôt, le prophète avait mentionné le prix de la trahison du Seigneur : « Puis je pris ma verge, [appelée] Beauté, et la mis en pièces pour rompre mon alliance que j'avais traitée avec tous ces peuples ; et elle fut rompue en ce jour-là ; et ainsi les plus pauvres du troupeau qui prennent garde à moi connurent que c'était la parole de l'Éternel. Et je leur dis : S'il vous semble bon donnez-[moi] mon salaire ; sinon, ne [me] le donnez pas : Alors ils pesèrent mon salaire, qui fut trente [pièces] d'argent. Et l'Éternel me dit : Jette-les pour un potier, ce prix honorable auquel j'ai été apprécié par eux ; alors je pris les trente [pièces] d'argent, et les jetai dans la maison de l'Éternel, pour un potier » (Zacharie 11.10-13).
Jésus, le Seigneur de Gloire et Roi des Rois, a daigné laver les pieds de Ses disciples (comme un humble serviteur). C’était traditionnellement le serviteur le plus humble d’un ménage qui lavait les pieds des invités entrant dans la maison. Jésus s’est donc placé comme le serviteur le plus humble de la maison. Il n’était pas sans majesté et sans le plus grand honneur, mais Il a pris sur Lui une humilité peu commune. C’est une leçon forte pour les fiers ministres et laïcs de l’Église. « Oh non, je ne vais pas dans cette petite église de campagne. Je suis membre de la PREMIÈRE ÉGLISE », proclament de nombreux Chrétiens orgueilleux. L’Église est la famille de Dieu. Qui comparerait une famille à la façade en marbre d’un bâtiment d’église ? Ce n’est PAS le bâtiment, mais son contenu de FOI qui font une église. Il est possible d’avoir une famille d’église beaucoup plus fervente se réunissant sous un arbre au Kenya, que sous les hauts palais de cristal à haut clocher qui se font passer pour des églises de nos jours. Rappelez-vous, le péché que le Seigneur hait littéralement est celui de l’orgueil ! Le premier des sept péchés que le Seigneur méprise est l’orgueil. « Dieu hait ces six choses, et même sept lui sont en abomination ; savoir, les yeux hautains, la fausse langue, les mains qui répandent le sang innocent ; le cœur qui machine de mauvais desseins ; les pieds qui se hâtent pour courir au mal ; le faux témoin qui profère des mensonges ; et celui qui sème des querelles entre les frères. » (Proverbes 6.16-19).
Vous admettrez que l’amour dissipe tout orgueil. Une mère se prosternera devant ses fiers voisins pour sauver son enfant du mal. Ce commandement d’AMOUR que Christ a donné la veille de Sa Passion nous permettra de traverser toutes les épreuves et tentations. En fait, l’amour couvre TOUS les péchés. « L’amour couvre tous les péchés. » (Proverbes 10.12). Ce n’est pas l’amour obséquieux qui ouvre la porte à une vieille dame, ou porte son sac de courses à la voiture pour elle. C’est le genre d’amour qui se laisserait plus tôt clouer sur la croix que de voir un petit enfant périr, ou même un criminel souffrir pour ses péchés. C’est une mesure étonnante de l’amour et, sans elle, aucun de nous n’aurait été sauvé !