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Les faux prophètes : des hypocrites !

SERMON pour le 8ème dimanche après la Trinité

Traduction d’une méditation biblique éditée par le Révérendissime Jerry Levon OGLES,

Docteur en Théologie et Évêque Métropolite de l’Anglican Orthodox Church.

COLLECTE : « Ô Dieu, dont la providence infaillible règle tout dans le ciel et sur la terre ; nous te supplions humblement d’éloigner de nous tout ce qui est nuisible, et de nous accorder tout ce qui est pour notre bien, par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen. ».

La Collecte d’aujourd’hui est extraordinaire par sa profondeur et son appel à la souveraineté absolue et inconditionnelle de Dieu.

L’archevêque Thomas Cranmer a remanié l’introduction de ce Recueil pour refléter cette vision réformée de la toute-puissance de Dieu dans les choses célestes aussi bien que temporelles. C’est aussi un réconfort de savoir que Celui qui nous est plus proche qu’un frère partage cette toute-puissance dans la Divinité Triune. « Tout pouvoir m’est donné dans le ciel et sur la terre. » (Matthieu 28.18).

Dieu n’est jamais pris par surprise, ni en Éden, ni à notre époque. Cette Collecte, comme toutes les autres, n’est pas destinée à une application limitée lors de notre recueillement avant l’adoration collective. C’est une prière qui peut être prononcée chaque minute de chaque jour avec le même impact. Nos esprits mortels prient pour que ces choses, qui, dans la sagesse de Dieu, nous nuisent, soient mises à l’écart de nous – pas forcément celles que NOUS considérons comme nuisibles (il peut y avoir une différence). La prière fait également appel à Dieu pour qu’Il nous accorde les choses qui sont, à tous égards, profitables pour nos âmes éternelles et pas seulement les choses qui sont brillantes et bien ornées, qui font appel au monde seul. Enfin, nous demandons que toutes ces choses soient accordées par Jésus-Christ qui nous aime d’un amour dont nous ne pouvons pas comprendre la profondeur. Nous L’aimons parce qu’Il nous a d’abord aimés.

ÉVANGILE : « Or gardez-vous des faux Prophètes, qui viennent à vous en habit de brebis, mais qui au-dedans sont des loups ravisseurs. Vous les connaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on les raisins sur des épines, ou les figues sur des chardons ? Ainsi tout bon arbre fait de bons fruits ; mais le mauvais arbre fait de mauvais fruits. Le bon arbre ne peut point faire de mauvais fruits, ni le mauvais arbre faire de bons fruits. Tout arbre qui ne fait point de bon fruit est coupé, et jeté au feu. Vous les connaîtrez donc à leurs fruits. Tous ceux qui me disent : Seigneur ! Seigneur ! N’entreront pas dans le Royaume des cieux ; mais celui qui fait la volonté de mon Père qui est aux cieux. » (Matthieu 7.15-21).

Le Maître que nous suivons détermine la destination vers laquelle nous allons. Si nous suivons Satan, nous finirons dans les mêmes feux et la même angoisse que cet antique Dragon. Mais si nous suivons le Christ, nous jouirons de la compagnie béate de Dieu et de Ses anges, pour toujours.

Le lectionnaire traditionnel nous amène à la question de l’héritage en tant qu’enfants de Dieu, et aussi au GENRE d’enfants que nous devrions être dans la production de fruits. L’épître nous enseigne, en termes non équivoques, qu’il n’y a pas de personnes plus choisies de Dieu que celles qui ont été adoptées, par le sang du Christ, dans Sa famille en tant que Ses fils et filles. Bien sûr, en suivant le Christ, nous ne devons pas Le suivre à Béthanie et nous arrêter avant le Calvaire. Nous devons prendre nos croix tous les jours et Le suivre tout au long de notre ‘Via Dolorosa’ – la Voie de la Souffrance.

Le texte du jour est tiré de l’Évangile, dans Matthieu 7, commençant au verset 15. Dans ce passage, nous découvrons de fortes similitudes et métaphores des faux prophètes venant comme des loups déguisés en moutons ; et des arbres qui produisent les fruits de leur nature, et d’autres qui doivent être abattus faute produire des fruits. Et notre texte se termine par un terrible avertissement à ceux qui prolifèrent dans la communauté chrétienne aujourd’hui – les hypocrites ! Nous aborderons le texte en trois parties :

1. Les faux prophètes – qui sont-ils et comment les reconnaîtrons-nous ?

2. Les arbres donnant de bons et de mauvais fruits – comment les distinguer ;

3. Les hypocrites – qui sont-ils et comment les connaître ?

Les faux prophètes.

Dans notre texte, nous lisons : « gardez-vous des faux Prophètes, qui viennent à vous en habit de brebis, mais qui au-dedans sont des loups ravisseurs ». Tout d’abord, qu’est-ce qu’un prophète, et comment le reconnaître ? La Parole de Dieu nous guide : « Si tu dis en ton cœur : Comment connaîtrons-nous la parole que l'Éternel n'aura point dite ? Quand ce Prophète-là aura parlé au Nom de l'Éternel, et que la chose [qu'il aura prédite] ne sera point, ni n'arrivera point, cette parole sera celle que l'Éternel ne lui a point dite ; [mais] le Prophète l'a dite par fierté ; ainsi n'aie point peur de lui. » (Deutéronome 18.21-22). Alors, croyez-vous que les prophètes du Seigneur soient semblables aux diseurs de bonne aventure lorsqu’ils prédisent les événements futurs ? Pas du tout, mais un prophète du Seigneur répète ce que le Seigneur lui a dit, dans l’Esprit. Le prophète d’aujourd’hui ne prononce pas une parole contraire à celles prononcées par les prophètes d’autrefois, car Dieu ne change pas. Quiconque connaît et croit la Parole de Dieu est en quelque sorte un prophète. Comment est-ce possible ? Parce que la Sainte Parole de Dieu nous dit quel est le jugement de Dieu contre toutes sortes de péchés. Si nous jugeons selon la norme parfaite de justice de Dieu, nous pouvons conclure, en tant que prophète, la réponse que Dieu délivrera pour un tel péché. Un prophète parle, prêche et enseigne la volonté de Dieu telle qu’elle est rapportée dans les Saintes Écritures.

Nous devons vérifier chaque mot prononcé du haut de la chaire dans l’Écriture Sainte pour voir si ces choses sont vraies. Je peux vous assurer avec chaque os de mon corps que je n’enseignerai jamais INTENTIONNELLEMENT quelque chose de contraire à la Parole de Dieu. Cependant, je suis un homme mortel, et les hommes mortels sont sujets à des erreurs de jugement et de compréhension. Par conséquent, un chrétien bien instruit et informé doit vérifier toutes les choses dites par moi, ou par tout autre ecclésiastique, par ce fil à plomb qu’est Parole de Dieu. « Mes bien-aimés, ne croyez point à tout esprit ; mais éprouvez les esprits, [pour savoir] s'ils sont de Dieu ; car plusieurs faux prophètes sont venus au monde » (1 Jean 4.1). « Éprouvez toutes choses ; retenez ce qui est bon. » (1 Thessaloniciens 5.21). Un vrai chrétien étudie les Écritures avec diligence, si bien qu’il est capable de reconnaître les erreurs et les incohérences dans la doctrine prêchée. Il ne subira donc pas de tromperie. Le faux prophète parle de manière douce et convaincante. Il AGIT comme un chrétien aimant, et il peut même utiliser la Parole de Dieu à tort pour parvenir à tromper les gens. Il parle bien plus du plat de quête que de la croix de Jésus. Il peut faire un sourire composé pour cacher des dents insidieuses et acérées. Le faux prophète est un ministre du diable et, comme son mentor, c’est un loup vorace. Il ne tue pas juste pour manger, mais pour le plaisir. L’Amérique a un nombre disproportionné de ces scélérats lâchés dans nos chaires aujourd’hui. Faites ATTENTION, les amis.

Les arbres donnant de bons et de mauvais fruits – comment les distinguer ?

On nous dit d’utiliser la vue et le goût. Si cela ressemble à une orange, et que cela a le goût d’une orange, alors ce DOIT être une orange. Les oranges ne poussent pas sur les pommiers. Le type d’arbre détermine le fruit. Le genre de son cœur détermine l’âme d’un chrétien ou d’un imposteur. Le fruit décrit se rapporte à nos œuvres en tant que fils et filles de Dieu. Nos œuvres sont-elles dignes du titre de ‘chrétiennes’ ? Nous avons mal appliqué la grâce et la foi, à l’exclusion des bonnes œuvres, de nos jours. Certes, nous savons que les œuvres ne sont pas le moyen de notre salut ; mais tout aussi sûrement, nous devrions aussi savoir que notre salut doit être mis en évidence par des œuvres dignes du Nom du Christ. « Faites des fruits convenables à la repentance. » (Luc 3.8a). « De même aussi la foi, si elle n'a pas les œuvres, elle est morte en elle-même. Mais quelqu'un dira : Tu as la foi, et moi j'ai les œuvres. Montre-moi [donc] ta foi sans les œuvres, et moi je te montrerai ma foi par mes œuvres. » (Jacques 2.17-18). Il y a une erreur croissante qui a été enseignée au cours des dernières décennies selon laquelle tout ce qu’un pécheur doit faire est « invoquer le nom du Seigneur » et cela met fin au débat. S’il est vrai que tous ceux qui invoquent le nom du Seigneur seront sauvés, il n’est pas vrai qu’une simple prononciation de cette phrase suffira. La déclaration doit être une confession de foi authentique et sincère du cœur et non de la tête seulement. Elle doit être suivie de preuves de salut. Un homme né de nouveau doit manifester sa foi par des preuves, après l’avoir confessée.

Dieu nous a donné des mains pour une bonne raison. La tête est notre pouvoir législatif, les mains notre pouvoir exécutif et le cœur notre pouvoir judiciaire pour déterminer le bien et le mal. Ce sont les mains qui produisent les fruits. Elles cultivent, plantent les arbres et prennent soin des arbres. Et en temps voulu, elles récoltent les fruits. En Terre Sainte, les arbres sont taxés – pas le fruit des arbres ; par conséquent, le propriétaire de la vigne coupera un arbre qui ne produit pas afin d’économiser sur la taxe. L’économie du Ciel n’est pas différente. Si nous ne produisons aucun fruit, de quelle utilité sommes-nous ? L’esprit conçoit un bon projet à réaliser. S’il est conforme à cet Esprit qui était en Christ, le Pouvoir Judiciaire – le Cœur – soutiendra cette décision du Pouvoir Législatif. C’est alors que le pouvoir exécutif achève le bon travail voulu par la tête. Si nos mains sont inactives, nous ferions mieux de trouver rapidement du travail productif pour elles ; sinon, nous mourrons de faim, ou nous serons coupés. La foi est les impulsions électriques qui relient les trois pouvoirs à travers les synapses de la Sagesse, de l’Amour et de l’Action.

Dans le musée d’Amsterdam il y a des tableaux représentant plusieurs anciens bourgmestres hollandais, qui s’étaient distingués par un service notable à la population et à la communauté. Dans chacune des peintures, il peut y avoir jusqu’à une douzaine de visages et, bien que la toile soit un peu encombrée pour ce qui est de l’espace, les mains sont également représentées, dans tous les cas. Tout ce que l’on voit, ce sont des têtes et des mains. Malgré un manque d’espace, l’artiste a pris grand soin d’inclure les mains avec les différentes attitudes de chacun et des détails aussi complets que les yeux et le nez des têtes. Je crois que le but de l’artiste était de représenter tout le caractère des hommes ainsi honorés. Les têtes seules ne révélaient pas un caractère complet – ce qu’elles pensaient, ce qu’elles voyaient, ce qu’elles ressentaient ; mais l’ajout de mains montrait que les bonnes œuvres de ces hommes suivaient les bonnes pensées qu’ils concevaient. Il en va de même pour le Chrétien qui a reçu l’Esprit de Christ.

Il y a une merveilleuse discussion sur le chrétien à tête seule dans l’œuvre classique, ‘The Choir Invisible’, de James Allen Lane :

« Quelque temps, errant dans un bois clairsemé, vous êtes peut-être tombé sur une vieille vigne, dont la graine avait depuis longtemps été lâchée et avait germé dans un endroit ouvert où il n’y avait pas d’arbre. Chaque mois de mai, en réponse à l’appel joyeux de la Nature elle se lève encore, la vigne pousse les mille vrilles de son espérance, ces longs doigts verts et délicats fouillant l’air vide. Chaque mois de décembre, vous pouvez les voir devenir raides et bruns, et s’enrouler comme des spirales ou nouées comme la griffe d’un oiseau gelé. Année après année, la vigne n’a poussé qu’à la tête, restant les mains vides ; et la tête elle-même, n’étant pas toujours soulevée plus haut par tout ce que les mains ont saisi, n’a fait que se déplacer d’avant en arrière, comme la tête d’un serpent blessé sur un chemin. Ainsi, chaque été, vous pouvez voir la vigne, retombée et enroulée sur elle-même, et empilée devant vous comme un monticule vert, son propre tombeau ; en hiver c’est un tas noir : ses propres ruines. C’est souvent ainsi avec les plus pauvres, qui vivent dans la tête, restant les mains vides ; ils sont tombés et se sont enroulés sur eux-mêmes, sur leurs propres tombes inévitables, sur leurs propres ruines invérifiables. ».

Nos mains doivent suivre la bonne volonté de l’esprit en trouvant de bonnes œuvres sur lesquelles éclairer et saisir afin de porter du fruit agréable au Seigneur de la Vigne.

Les hypocrites – qui sont-ils et comment les connaître ?

Tout d’abord, quelle est la signification du mot hypocrite ? Le mot est dérivé du texte grec - (hupokrinomai) : un acteur jouant un personnage assumé, c’est-à-dire un homme qui fait semblant, un hypocrite. Ceux qui accomplissent constamment de grandes choses et semblent très pieux cachent souvent un vide pour ce qui est de la foi. Toutes les bonnes œuvres, le bon jeu d’acteur et la pose de l’hypocrite ne gagneront aucune faveur au Ciel. Les bonnes œuvres n’existent pas en dehors de la foi. L’hypocrite qui dit toutes les bonnes choses et vit comme le monde n’est qu’un acteur. De même, tout homme qui porte une arme et un uniforme impeccable n’est pas nécessairement un soldat. Nous voyons des Églises en Amérique, qui sont censées être « remplies du Saint-Esprit ». Elles font un grand spectacle de dons spirituels supposés et de démonstrations de foi. Le culte n’est pas paisible, mais épuisant. Beaucoup des mêmes personnes qui ont été émues par le Saint-Esprit le dimanche matin sont vues comme étant émues par l’esprit du bar le lundi. Qu’est-ce qui ne va pas avec cette image ? Premièrement, leur culte n’est pas respectueux ni digne de l’Église. Deuxièmement, leurs cœurs agissaient comme des hypocrites, en étant superficiels pour ce qui a trait à la foi et grandiloquents en apparence seulement. Comment va ton cœur, ami ?

Puissions-nous être un peuple méfiant envers les faux prophètes, et si bien informé de la Parole de Dieu qu’il sera assez difficile de nous tromper.

Faisons attention à ne pas nous égailler trop loin de notre Berger protecteur et dans les crevasses des montagnes où se cachent les loups. Veillez à ce que l’Église que vous fréquentez soit une Église qui place le Christ au cœur et au centre – une Église respectueuse dans l’adoration, et fidèle aux Écritures dans son enseignement et sa doctrine.

Assurons-nous que les œuvres de nos mains manifestent les pensées de nos cœurs et ne deviennent pas du sel rassis qui est resté si longtemps dans la salière qu’il s’est solidifié en blocs qui ne peuvent pas être saupoudrés correctement. Sommes-nous ainsi ?

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