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Jugez selon la Parole de Dieu

SERMON pour le 4ème dimanche après la Trinité.

Traduction d’une méditation biblique éditée par le Révérendissime Jerry Levon OGLES,

Docteur en Théologie et Évêque Métropolite de l’Anglican Orthodox Church.

COLLECTE : « Ô Dieu, protecteur de tous ceux qui se confient en toi, et sans qui il n’y a rien de fort ni de saint ; augmente et multiplie envers nous ta miséricorde, afin que, étant conduits et dirigés par toi, nous fassions un tel usage des biens de la vie présente, que nous ne perdions points ceux de l’éternité. Exauce-nous, ô Père céleste, pour l’amour de Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen ».

 

ÉVANGILE : « Soyez donc miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Et ne jugez point, et vous ne serez point jugés ; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés ; pardonnez, et il vous sera pardonné. Donnez, et il vous sera donné ; on vous donnera dans le sein bonne mesure, pressée et entassée, et qui s'en ira pardessus ; car de la mesure que vous mesurerez, on vous mesurera réciproquement. Il leur disait aussi [cette] similitude : Est-il possible qu'un aveugle puisse mener un [autre] aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans la fosse ? Le disciple n'est point par-dessus son maître ; mais tout disciple accompli sera rendu conforme à son maître. Et pourquoi regardes-tu le fétu qui est dans l'œil de ton frère, et tu n'aperçois pas une poutre dans ton propre œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Mon frère, permets que j'ôte le fétu qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas une poutre qui est dans ton œil. Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et après cela tu verras comment tu ôteras le fétu qui est dans l'œil de ton frère » (Luc 6.36-42).

 

Dans un monde qui accorde une très grande importance à la réussite et à la performance, nous sommes souvent induits en erreur, même par notre clergé, en nous faisant croire que nos œuvres sont le moyen par lequel nous sommes sauvés. L’Église moderne met l’accent sur le fait de donner, presque à l’exclusion de toute autre considération. L’homme riche, ou la femme, sera récompensé par des honneurs et des postes de responsabilité, même si sa vie quotidienne ne reflète pas cet Esprit dont le Christ a parlé. Peut-être que la pauvre veuve qui passe tout son temps disponible à cuisiner pour les malades et les sans-abris sera oubliée dans l’esprit évanescent des hommes, mais sera mieux considérée et plus favorisée dans l’Esprit infini de Dieu. Dieu nous donne de nombreuses allusions de Sa Volonté de s’accomplir en Christ, dans l’Ancien Testament. Le peuple d’Israël vivait à sa guise et croyait que tous ses péchés étaient remis par les sacrifices des riches. Mais Dieu a dit : « Je prends plaisir à la miséricorde, et non point aux sacrifices ; et à la connaissance de Dieu, plus qu'aux holocaustes » (Osée 6.6). Les changeurs d’argent du temple moderne voudraient que nous persistions à croire que nous pouvons ACHETER la faveur de Dieu tout en vivant à notre guise, mais cela n’a JAMAIS été le cas. « La bonté et la vérité se sont rencontrées ; la justice et la paix se sont embrassées » (Psaumes 85.10). La miséricorde et la vérité sont mari et femme – inséparables ! Si nous voulons avoir pitié, nous devons accepter la vérité avec elle. Comme Jésus l’a dit à la Samaritaine au puits de Jacob : « Mais l'heure vient, et elle est maintenant, que les vrais adorateurs adoreront le Père en esprit et en vérité ; car aussi le Père en demande de tels qui l'adorent. » (Jean 4.23). « En Esprit » n’est pas dans l’émotivité, mais dans l’amour de Dieu et de notre prochain. Mais notre amour doit être dirigé dans la vérité, car le faux culte est une abomination aux yeux du Seigneur.

 

Comme nous le lisons dans notre prière biblique de Collecte, Dieu est le protecteur de tous ceux qui ont confiance en Lui. Nous ne pouvons prétendre à aucune protection de Dieu en dehors de la mesure de confiance que nous plaçons entièrement en Lui. Sans Dieu, nous n’avons aucune force, et notre justice est comme des chiffons sales. En dehors de Dieu, il n’y a pas de sainteté. Nous nous appuyons sur Dieu pour Ses miséricordes croissantes dans Son Règne Souverain sur nous, et pour nous guider à travers le Désert du Péché de ce monde actuel. Seul Dieu peut nous montrer le chemin sûr et juste – nous ne pouvons pas le trouver seul. En évitant les choses mondaines, nous nous amassons pour nous-mêmes des trésors célestes. Ce sont les demandes divines que nous avons répétées avec la prière de Collecte d’aujourd’hui.

 

Dans notre épître d’aujourd’hui, tirée de Romains 8.21-22 (« Car nous savons que toutes les créatures soupirent et sont en travail ensemble jusques à maintenant. Et non seulement elles, mais nous aussi, qui avons les prémices de l'Esprit, nous-mêmes, dis-je, nous soupirons en nous-mêmes, en attendant l'adoption, [c'est-à-dire], la rédemption de notre corps »), nous découvrons qu’il y a des gémissements de l’âme mortelle, encline à la sainteté de Dieu. Une telle lutte et de tels gémissements sont toujours présents avec nous jusqu’à ce que le rideau du temps soit levé et que le temps ne soit plus. Ce n’est pas un gémissement douloureux, mais un désir intense de voir la volonté de Dieu s’accomplir sur la terre telle qu’elle l’est au Ciel, selon cette prière du Notre Père que le Seigneur nous a enseignée à dire. Quand le chagrin et la misère s’abattent sur celui qui est étranger à Dieu, l’espérance est abandonnée et il n’y a pas de Lumière brillante sur laquelle il puisse fixer ses yeux au milieu des ténèbres qui engloutissent son âme misérable. Mais l’enfant de Dieu embrasse la Lumière encore plus fortement que le noir qui l’entoure, lui ou un être cher. Il sait, de manière innée, que la Lumière est sa destination, et non les feux sombres de l’Enfer qui semblent l’entourer actuellement. « La lamentation loge-t-elle le soir chez nous ? Le chant de triomphe y est le matin ». (Psaume 30.5b).

 

Notre texte évangélique nous appelle à un niveau de vie et d’Esprit plus élevé qu’une adhésion rigide à la loi ne peut permettre. Si l’obéissance parfaite était possible, il n’y aurait pas besoin de miséricorde ; mais nous ne pouvons jamais être de parfaits selon la Loi de Dieu, par conséquent, nous devons avoir pitié si nous voulons être considérés comme irréprochables et justes, en entrant dans le Royaume des Cieux.

 

Considérez le grand pardon et la grande miséricorde dont nous a fait preuve la mort substitutive du Christ ! Il a souffert pour que nous puissions éviter de passer l’éternité en l’Enfer. Nous devrions légitimement être punis pour notre vie de péché, mais Christ est mort à notre place pour que, acceptant Sa Seigneurie, nous puissions être pardonnés et nos péchés remis. Soyez donc miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. C’est une puissante exhortation pour nous, car nous ne pourrons jamais être aussi miséricordieux que Dieu l’a été envers nous. Mais Dieu voudrait que nous assumions la nature même de la miséricorde dans nos relations avec les autres. Bien qu’un enfant puisse rarement égaler la compréhension de son père ou de sa mère, il imitera néanmoins la nature qu’il voit chez ses parents. C’est ce que Dieu désire de Ses enfants aujourd’hui.

 

« Et ne jugez point, et vous ne serez point jugés ; ne condamnez point, et vous ne serez point condamnés ; pardonnez, et il vous sera pardonné ». Tant de bons chrétiens comprennent mal cela comme si cela signifiait que le jugement chrétien est interdit. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité. Le sens pour nous est le suivant : Nous ne devrions pas juger avec nos jugements personnels, mais avec le jugement juste de Dieu, comme en témoigne Sa Parole. Jésus-Christ nous donne un commandement qui est clair : « Ne jugez point sur les apparences, mais jugez suivant l'équité. » (Jean 7.24). Nous ne devons pas seulement juger avec le cœur, mais aussi juger uniquement par la mesure du jugement de Dieu, et non par la nôtre. Si Dieu a déclaré un certain comportement ‘pécheur’, ce n’est pas NOTRE jugement, mais celui de Dieu. Le simple fait de déclarer la condamnation d’un péché par Dieu n’est pas notre jugement PERSONNEL, mais LE SIEN ! Rappelez-vous le débiteur envers le roi dont la grande dette a été annulée par le roi et qui, après être sorti, a pris un homme à la gorge qui lui devait une petite somme, menaçant de vendre sa femme et sa famille en esclavage ? On lui a remis une fortune, mais il a refusé de remettre à son propre serviteur une petite dette. Comme il était impitoyable ! Ne sommes-nous pas les mêmes ? Le Roi de Gloire nous a remis une énorme dette, et une multitude de dettes, mais nous refusons de pardonner à ceux qui nous offensent dans la moindre mesure.       

 

« Donnez, et il vous sera donné ; on vous donnera dans le sein bonne mesure, pressée et entassée, et qui s'en ira pardessus ; car de la mesure que vous mesurerez, on vous mesurera réciproquement ». Il n’est pas possible de donner plus que ce que Dieu a donné, car Il reconstitue immédiatement nos réserves d’huile au moment même où nous déversons nos bénédictions aux autres. Il y a des bénédictions qui ne peuvent pas être mesurées en termes simples d’un morceau de pain contre un morceau de pain. Notre don de pain aux pauvres est multiplié en valeur, mille fois, en retour. Nos âmes ont par conséquent du repos et une bonne conscience. La tranquillité d’esprit est une possession dont ne jouissent pas les égoïstes.

 

Des aveugles peuvent-ils conduire des aveugles ? Bien sûr qu’ils le peuvent ! Cela se passe dans 90% des églises américaines aujourd’hui. Les ministres, aveugles à l’amour et à l’Esprit de Dieu, conduisent leurs disciples aveugles toujours plus près de l’abîme béant qui attend tous ceux qui n’entendent pas avec clarté la voix de Dieu. « Il leur disait aussi [cette] similitude : Est-il possible qu'un aveugle puisse mener un [autre] aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans la fosse ? ». C’est une parabole de Jésus qui a des implications profondément actuelles. Nos séminaires sont passés d’une focalisation concentrée sur la Parole de Dieu à une obsession de la croissance de l’Église, de la résolution des conflits, des programmes conviviaux pour ceux qui sont en recherche et, oui, des stratégies d’ARGENT ! Si le Chrétien laïc n’est PAS aveugle (profondément informé par la Parole de Dieu), il est peu probable qu’il puisse être conduit par le bout du nez par un guide aveugle.

 

Savez-vous qu’il y a aujourd’hui des théologiens qui croient qu’ils sont mieux informés de la Volonté de Dieu que Jésus-Christ ? C’est vrai. Il y a ceux parmi le mouvement méprisable appelé « Haute critique » qui croient que l’analyse textuelle et les fouilles archéologiques leur ont révélé des informations que Jésus n’avait pas pendant son ministère terrestre. Ils discréditent évidemment Christ comme Fils du Dieu Vivant, et Dieu Lui-même ! Leurs nouvelles bibles tentent de modifier les preuves, pour soutenir leurs erreurs intentionnelles. « Le disciple n'est point par-dessus son maître ; mais tout disciple accompli sera rendu conforme à son maître ».  Une fois, je me suis disputé avec un pasteur local qui prétendait que parler en langues (babillages absurdes) était nécessaire pour le Salut. Nous avons débattu de la question à l’infini. Finalement, j’ai demandé : « Jésus-Christ est-il notre exemple parfait en toutes choses ? » Bien sûr, le ministre a répondu par l’affirmative, ce à quoi j’ai donné suite : « Avons-nous des preuves que Jésus ait jamais parlé dans une langue extatique et incompréhensible ? ». L’homme a REFUSÉ de répondre. Si nous avons une religion parfaite et non souillée, soyons autant des imitateurs Christ que nos vases de terre nous le permettent.

 

Combien d’ecclésiastiques prêchent contre les péchés du mensonge, du vol, de l’adultère, etc., et hébergent ces péchés dans les chambres sombres de leur propre cœur ? Bien sûr, ces péchés sont condamnés par Dieu ; cependant, nous ne devons pas juger les autres par une mesure plus forte que celle que nous appliquons à notre propre conduite. Si nous critiquons l’entretien ménager d’un voisin, balayons d’abord les ordures et la saleté de nos propres planchers. « Et pourquoi regardes-tu le fétu qui est dans l'œil de ton frère, et tu n'aperçois pas une poutre dans ton propre œil ? Ou comment peux-tu dire à ton frère : Mon frère, permets que j'ôte le fétu qui est dans ton œil, toi qui ne vois pas une poutre qui est dans ton œil. Hypocrite, ôte premièrement la poutre de ton œil, et après cela tu verras comment tu ôteras le fétu qui est dans l'œil de ton frère. ».

 

Si nous voulons avoir de l’autorité en tant qu’hommes et femmes de Dieu, nous devons suivre Christ dans l’amour et la vérité. Non seulement nous annonçons la vérité de la Parole de Dieu aux autres, mais nous devons faire de cette vérité la règle de nos propres vies. Possédant l’Esprit d’Amour et de Vérité, nous marcherons dans les Vallées et les Montagnes, les yeux ouverts à la présence et à la compagnie de Dieu.

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