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La fête avec Jésus

SERMON pour le 17ème dimanche après la Trinité

Traduction d’une méditation biblique éditée par le Révérendissime Jerry Levon OGLES,

Docteur en Théologie et Évêque Métropolite de l’Anglican Orthodox Church.

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COLLECTE : « Seigneur, nous te prions de faire que ta grâce nous prévienne et nous accompagne toujours, et qu’elle nous porte continuellement à toutes sortes de bonnes œuvres ; par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen ».

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Tout comme la Nuée le jour et la Colonne de Feu la nuit ont conduit et suivi les Enfants d’Israël à travers la mer Rouge, de même l’amour et la grâce continus de Dieu guident et suivent Son peuple dans notre propre voyage sur terre. Elle ne s’est pas arrêtée sur les rives de la mer Rouge. Étant continuellement imprégnés de cet amour et de cette grâce de notre Seigneur, nos œuvres se manifestent dans la bonté, par des soins et ses conseils perpétuels.

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ÉVANGILE : « Il arriva aussi que [Jésus] étant entré un jour de Sabbat dans la maison d'un des principaux des Pharisiens, pour prendre son repas, ils l'observaient. Et voici, un homme hydropique était là devant lui. Et Jésus prenant la parole, parla aux Docteurs de la Loi, et aux Pharisiens, disant : Est-il permis de guérir au jour du Sabbat ? Et ils ne dirent mot. Alors ayant pris [le malade], il le guérit, et le renvoya. Puis s'adressant à eux, il leur dit : Qui sera celui d'entre vous, qui ayant un âne ou un bœuf lequel vienne à tomber dans un puits, ne l'en retire aussitôt le jour du Sabbat ? Et ils ne pouvaient répliquer à ces choses. Il proposait aussi aux conviés une similitude, prenant garde comment ils choisissaient les premières places à table, et il leur disait : Quand tu seras convié par quelqu'un à des noces, ne te mets point à table à la première place, de peur qu'il n'arrive qu'un plus honorable que toi soit aussi convié ; et que celui qui vous aura convié, ne vienne, et ne te dise : Donne ta place à celui-ci ; et qu'alors tu ne commences avec honte de te mettre à la dernière place. Mais quand tu seras convié, va, et te mets à la dernière place, afin que quand celui qui t'a convié viendra, il te dise : Mon ami, monte plus haut ; et alors cela te tournera à honneur devant tous ceux qui seront à table avec toi. Car quiconque s'élève, sera abaissé ; et quiconque s'abaisse, sera élevé. » (Luc 14.1-11).

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LES TROIS FÊTES :

Je soulignerai d’abord certains détails de la fête dans le texte d’aujourd’hui, car ce sont les points que nous devons éviter en tant que peuple chrétien. Bien sûr, l’avertissement sous-jacent du texte est le péché d’orgueil et d’arrogance. Le conseil du Seigneur repose sur l’impératif d’aimer et de manifester de la charité. Le motif d’inviter notre Seigneur à la maison des principaux pharisiens n’était pas un motif de cordialité ou de générosité, mais une envie non charitable d’avoir Sa Personne. Dans toute sa marche avant ce dîner, le Seigneur a attiré des multitudes de personnes à entendre Son message de grâce et à profiter des bienfaits de la guérison et du réconfort. Cela a fait enrager les dirigeants juifs, de la même manière que les méga-Églises de notre époque Le rejetteraient probablement s’Il venait à critiquer leurs œuvres de lucre.

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Ce sera plus gratifiant spirituellement si nous couvrons également les deux fêtes suivantes qui suivent le texte d’aujourd’hui (dans le même chapitre) afin de glaner une plus grande signification, alors je vais commencer par celle de notre premier texte :

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La première fête, celle de la malice :

« Il arriva aussi que [Jésus] étant entré un jour de Sabbat dans la maison d'un des principaux des Pharisiens, pour prendre son repas, ils l'observaient ». Chaque mot de la Bible est porteur de sens, et ce ne sont pas des exceptions. La référence désinvolte à « Et il arriva » semble décontractée et fortuite, mais ce n’est pas le cas. Cet événement avait été pré-ordonné par Dieu dès le premier faisceau de lumière qui brillait à la Création. Rien de ce qui se passe dans l’œuvre du Seigneur n’est accidentel.

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Pensez-vous que les pharisiens en chef ont invité Jésus par haute estime pour son ministère ? C’est un « NON » catégorique ! Ces gens haïssaient notre Seigneur. Ils cherchaient tous les moyens possibles pour Le piéger et Le détruire. Cette occasion ne fait pas exception. Notez, tout d’abord, que c’était le jour du sabbat. Combien de fois ces fous ont-ils condamné Jésus pour avoir fait des œuvres de miséricorde le jour du sabbat ! Ce n’est pas un hasard ! Deuxièmement, notez la phrase : « ils l'observaient ». Pourquoi pensez-vous qu’ils l’ont observé ? Ce n’était pas par curiosité divine d’entendre les enseignements qu’Il pouvait donner, mais plutôt pour ce qu’Il pouvait faire afin de se rendre Lui-même coupable selon la Loi de Moïse.

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Ces hommes avaient monté un plan pour piéger Jésus, non pas pour avoir fait des actes répréhensibles, mais pour avoir fait des œuvres de miséricorde le jour du sabbat, pour lesquels ils avaient l’intention de L’accuser. Jésus, étant une personne d’une grande considération, n’a jamais refusé une invitation d’un ami ni d’un ennemi. Il y assistait toujours afin d’ouvrir les oreilles et les yeux endormis. Peu importe que Sa parole soit bien reçue ou rejetée – elle sert pourtant son but de condamner ceux qui lui sont assujettis.

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Troisièmement, remarquez l’invité inhabituel au dîner ! « Et voici, un homme hydropique était là devant lui. ». Quand un personnage social et religieux aussi important que le pharisien en chef invite les autres à un dîner, croyez-vous, dans le moindre cas, qu’il inviterait un malade, un boiteux et un agonisant ? Non, ce n’est pas dans le caractère des pharisiens que je connais, sauf le bon Nicodème. Alors pourquoi cet homme affligé d’hydropisie est-il invité ? L’hydropisie est une maladie grave généralement causée par une insuffisance cardiaque telle que l’insuffisance cardiaque congestive. Selon une définition médicale, il s’agit d’un « terme grave désignant un œdème généralisé, le plus souvent associé à une insuffisance cardiaque ». (Farlex © Partner Dictionnaire médical Farlex 2012).

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Alors, que fait l’hydropique au dîner du pharisien ? Il est l’appât par lequel ils avaient l’intention de tendre un piège au Seigneur. Connaissant la compassion du Seigneur pour ceux qui souffrent, ces dégénérés ont conçu leur plan pour retourner cette bonne qualité contre le Seigneur. Regardez autour de vous : Cela arrive tous les jours en politique !

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Mais le Seigneur, conscient de leur plan pervers, les désarme en leur posant une question simple à laquelle ils n’osent pas répondre : « Et Jésus prenant la parole, parla aux Docteurs de la Loi, et aux Pharisiens, disant : Est-il permis de guérir au jour du Sabbat ? ». Qu’auraient-ils pu répondre ? Le Seigneur les a immédiatement impliqués. S’ils répondent « Non », cela contredirait la loi de l’amour et aussi de Moïse puisque le sabbat a été fait pour l’homme, et non l’homme pour le sabbat. « Et ils ne dirent mot. Alors ayant pris [le malade], il le guérit, et le renvoya. ». Les méchants sont très habiles à « ne rien dire » lorsqu’ils sont à leur désavantage.

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« Puis s'adressant à eux, il leur dit : Qui sera celui d'entre vous, qui ayant un âne ou un bœuf lequel vienne à tomber dans un puits, ne l'en retire aussitôt le jour du Sabbat ? Et ils ne pouvaient répliquer à ces choses ». Observez que Jésus a guéri le pauvre homme et l’a laissé partir. Il n’a pas été invité dans le but de participer au dîner – il était simplement le piège, qui a échoué, comme à chaque fois avec Jésus, pour tromper ou tenter le Seigneur.

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LA DEUXIÈME FÊTE :

Connaissant leurs mauvaises intentions, le Seigneur raconte une courte parabole pour révéler leur orgueil et leur arrogance : « Il proposait aussi aux conviés une similitude, prenant garde comment ils choisissaient les premières places à table, et il leur disait : Quand tu seras convié par quelqu'un à des noces, ne te mets point à table à la première place, de peur qu'il n'arrive qu'un plus honorable que toi soit aussi convié ; et que celui qui vous aura convié, ne vienne, et ne te dise : Donne ta place à celui-ci ; et qu'alors tu ne commences avec honte de te mettre à la dernière place. Mais quand tu seras convié, va, et te mets à la dernière place, afin que quand celui qui t'a convié viendra, il te dise : Mon ami, monte plus haut ; et alors cela te tournera à honneur devant tous ceux qui seront à table avec toi. Car quiconque s'élève, sera abaissé ; et quiconque s'abaisse, sera élevé. ».

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Tout d’abord, ne présumez pas de votre propre importance. Nous sommes plus ou moins honorés, non pas par l’opinion que nous avons de nous-mêmes, mais par celle que les autres ont formé à propos de nos antécédents. Quand un grand homme est humble, le Seigneur le rend grand. Quand il fait le fier, le Seigneur en fait comme une fourmi parmi les éléphants.

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« Il disait aussi à celui qui l'avait convié : Quand tu fais un dîner ou un souper, n'invite point tes amis, ni tes frères, ni tes parents, ni tes riches voisins ; de peur qu'ils ne te convient à leur tour, et que la pareille ne te soit rendue. Mais quand tu feras un festin, convie les pauvres, les impotents, les boiteux et les aveugles ; et tu seras bienheureux de ce qu'ils n'ont pas de quoi te rendre la pareille ; car la pareille te sera rendue en la résurrection des justes. » (Luc 14.12-14). L’anonymat est la forme la plus vraie de la charité. Il en est ainsi parce qu’il ne peut y avoir de récompense dans l’approbation populaire ou le remboursement pour les actes de gentillesse.

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« Prenez garde de ne faire point votre aumône devant les hommes, pour en être regardés ; autrement vous n'en recevrez point la récompense de votre Père qui est aux cieux. Lors donc que tu feras ton aumône, ne fais point sonner la trompette devant toi, comme les hypocrites font dans les Synagogues, et dans les rues, pour en être honorés des hommes ; en vérité je vous dis, qu'ils reçoivent leur récompense. Mais quand tu fais ton aumône, que ta main gauche ne sache point ce que fait ta droite. Afin que ton aumône soit dans le secret, et ton Père, qui voit [ce qui se fait] en secret t'en récompensera publiquement. » (Matthieu 6.1-4). Les politiques de la Première Église aimaient inviter des médecins, des avocats et d’autres politiciens à leurs églises et à leurs rassemblements sociaux. Pourquoi ? Parce qu’il y aura très probablement une réciprocité précieuse sous forme d’argent ou de bonne volonté. Ce deuxième type de fête ressemble plus à la volonté de Dieu et au genre de fête qu’Il fera pour Son peuple, qui, comme l’homme hydropique, a été également guéri de cette maladie mortelle appelée : péché. Nos fêtes d’amour ne devraient pas être basées sur l’orgueil du statut social ou financier, mais simplement sur des intentions charitables de gentillesse.

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LA TROISIÈME FÊTE : LA FÊTE DIVINE :

« Et [Jésus] dit : Un homme fit un grand souper, et y convia beaucoup de gens. Et à l'heure du souper il envoya son serviteur pour dire aux conviés : Venez, car tout est déjà prêt. Mais ils commencèrent tous unanimement à s'excuser. Le premier lui dit : J'ai acheté un héritage, et il me faut nécessairement partir pour l'aller voir ; je te prie, tiens-moi pour excusé. Un autre dit : J'ai acheté cinq couples de bœufs, et je m'en vais les éprouver ; je te prie, tiens-moi pour excusé. Et un autre dit : J'ai épousé une femme, c'est pourquoi je n'y puis aller. Ainsi le serviteur s'en retourna, et rapporta ces choses à son maître. Alors le père de famille tout en colère, dit à son serviteur : Va-t'en promptement dans les places et dans les rues de la ville, et amène ici les pauvres, et les impotents, et les boiteux et les aveugles. Puis le serviteur dit : Maître, il a été fait ainsi que tu as commandé, et il y a encore de la place. Et le maître dit au serviteur : Va dans les chemins et le long des haies, et [ceux que tu trouveras], contrains-les d'entrer, afin que ma maison soit remplie. Car je vous dis qu'aucun de ces hommes qui avaient été conviés ne goûtera de mon souper. » (Luc 14.16-24).

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Nous connaissons tous les excuses usées et vaines que les hommes et les femmes nous font pour justifier le non-respect d’une obligation sociale de la part d’un ami. Regardez attentivement, s’il vous plaît, ces excuses : « J'ai acheté un héritage, et il me faut nécessairement partir pour l'aller voir ; je te prie, tiens-moi pour excusé. Un autre dit : J'ai acheté cinq couples de bœufs, et je m'en vais les éprouver ; je te prie, tiens-moi pour excusé. Et un autre dit : J'ai épousé une femme, c'est pourquoi je n'y puis aller ».

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Il y a beaucoup de points sur la psyché juive que j’admire – dont le plus important est les stratégies d’investissement. J’ai été élevé dans une ville qui avait sa part des descendants d’Abraham. Vous me croirez peut-être quand je vous dis qu’aucune personne juive que j’aie connue n’achèterait un terrain avant d’examiner la propriété à fond. De même, aucune personne juive qui se respecte n’achèterait une bête de somme sans d’abord regarder dans sa bouche. Quelles excuses ridicules les hommes font ! La troisième excuse efface totalement les deux autres : « J'ai épousé une femme, c'est pourquoi je n'y puis aller ». De toute évidence, le mariage a déjà eu lieu et l’homme est à son loisir lorsque l’invitation est lancée ! Aucune femme n’est si terrible que le mari ne puisse pas remplir ses obligations sociales envers un ami.

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Christ n’est pas venu pour le fier pharisien qui est aveugle à la justice et à la vérité. Il est venu pour ceux qui ont besoin d’un médecin de l’âme – et le savent – qui ont une grande soif de vérité, qui ont souffert d’une famine de pain céleste, qui ont cherché la guérison sans résultat, et qui ont maintenant trouvé le Grand Médecin qui adresse cette invitation à venir à Lui pour tous les besoins du corps et de l’âme. Ceux-ci ont été choisis à partir de la fondation du monde, et ils répondront à l’invitation ! C’est maintenant l’heure de rendre votre salut certain. La clé de tout est l’AMOUR ! L’Amour de Dieu nous permet d’aimer les autres. Sans cet amour inconditionnel, qui nous est insufflé par notre Père céleste, nous sommes, comme les pharisiens : incapables d’aimer. Aimez-vous ceux qui sont impuissants à vous rendre un bienfait ? Considérez ce point, ami, et comportez-vous en conséquence !

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