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IL A TOUT DONNÉ

SERMON pour le 4ème dimanche après Pâques.

Traduction d'une méditation biblique du Très Révérend Jerry L. OGLES,

Docteur en Théologie et évêque métroplolite de l'Anglican Orthodox Church.

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« Je vous ai dit ces choses, afin que vous ne soyez point scandalisés. Ils vous chasseront des Synagogues ; même le temps vient que quiconque vous fera mourir, croira servir Dieu. Et ils vous feront ces choses, parce qu'ils n'ont point connu le Père, ni moi. Mais je vous ai dit ces choses, afin que quand l'heure sera venue, il vous souvienne que je vous les ai dites ; et je ne vous ai point dit ces choses dès le commencement, parce que j'étais avec vous. Mais maintenant je m'en vais à celui qui m'a envoyé, et aucun de vous ne me demande : Où vas-tu ? Mais parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre cœur. Toutefois je vous dis la vérité, il vous est avantageux que je m'en aille, car si je ne m'en vais, le Consolateur ne viendra point à vous ; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai. Et quand il sera venu, il convaincra le monde de péché, de justice, et de jugement. De péché, parce qu'ils ne croient point en moi. De justice, parce que je m'en vais à mon Père, et que vous ne me verrez plus. De jugement, parce que le Prince de ce monde est [déjà] jugé. J'ai à vous dire encore plusieurs choses, mais elles sont encore au-dessus de votre portée. Mais quand celui-là, [savoir] l'Esprit de vérité, sera venu, il vous conduira en toute vérité ; car il ne parlera point de soi-même, mais il dira tout ce qu'il aura ouï, et il vous annoncera les choses à venir. Celui-là me glorifiera ; car il prendra du mien, et il vous l'annoncera. Tout ce que mon Père a, est mien ; c'est pourquoi j'ai dit, qu'il prendra du mien, et qu'il vous l'annoncera. » (Jean 16.1-15).

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​Nous sommes parfois amenés à nous demander, même en tant que Chrétiens engagés, comment nous pourrions conduire les autres au Trône de grâce et de miséricorde. Bien sûr, la réponse est autant de vivre l’Évangile dans nos propres vies que de partager la Parole verbalement avec les autres.

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J’aime les histoires, mais surtout les vraies. Je veux vous raconter l’histoire vraie d’un autre grand artiste, Karl Stenburg, d’Allemagne, que j’ai découverte dans un livre que mon père m’a donné quand j’étais enfant.

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Il y a de nombreuses années, dans la vieille ville de Düsseldorf, une ville de Prusse rhénane, habitait un artiste peintre du nom de Stenburg. Il était pieux, mais ne savait rien de Christ comme son propre Sauveur de la culpabilité et du pouvoir du péché. C’était un Chrétien formel, mais pas un chrétien ardent, croyant et vivant.

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Il avait été engagé pour peindre une grande image de la crucifixion, et c’est ce qu’il faisait, non pas par amour réel pour Christ ou foi en Lui, mais pour l’argent et la gloire. Mais dans Sa miséricorde, Dieu a amené cet homme à connaître l’amour merveilleux qui a conduit Jésus-Christ à souffrir cette terrible mort de la croix.

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Un beau matin de printemps, fatigué, Stenburg cherchait à se divertir dans la forêt de Düsseldorf quand il est tombé sur une belle jeune fille de Gitan, de peut-être 17 ans, qui tressait des paniers d’osier. Quand la fille a vu Stenburg, elle a sautillé et a commencé à danser à merveille. Stenburg a été tellement impressionné par sa beauté saisissante qu’il a décidé de l’embaucher comme modèle pour une image de danseuse espagnole. Il s’est arrangé avec Pepita, car c’était son nom, pour venir trois fois par semaine dans son studio, comme modèle.

Elle est arrivée à l’heure, et alors que ses grands yeux se promenaient dans l’atelier en regardant les peintures, elle était pleine d’émerveillement. La grande crucifixion a attiré son attention. La regardant attentivement, elle demanda d’une voix émerveillée, pointant du doigt le personnage au centre du tableau : « Qui est-ce? »

« Le Christ », répondit Stenburg négligemment.

« Que lui fait-on ? »

« Ils le crucifient. »

« Qui sont ceux qui l’entourent avec des visages durs ? »

« Maintenant, regarde ici », a déclaré l’artiste, « Je ne peux pas parler pendant que je travaille. Tiens-toi comme je te le dis ». La fille n’osa plus parler, mais elle continuait à regarder et à s’émerveiller.

Chaque fois qu’elle venait à l’atelier, la fascination de la peinture grandissait en elle. Encore une fois, elle s’est aventurée à poser une question, car elle désirait en apprendre davantage sur sa signification.

« Pourquoi l’ont-ils crucifié ? Était-il méchant, très méchant ? »

« Non, très bon. »

C’est tout ce qu’elle a appris ce jour-là, mais cela a ajouté un peu à sa connaissance de cette scène merveilleuse.

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Enfin, voyant qu’elle était si impatiente de connaître la signification de l’image, un jour Stenburg a dit : « Écoute : Je vais te le dire une fois pour toutes, puis ne pose plus de questions. » Il raconta l’histoire de la croix, qui était nouvelle pour Pepita, bien que si vieille pour l’artiste qu’elle avait cessé de le toucher. Il pouvait peindre sans trembler cette agonie mortelle, mais la pensée de cela lui tordait le cœur. Les larmes remplissaient les grands yeux noirs de la fille et elle pouvait à peine contrôler son émotion.

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Le jour de la dernière visite de Pepita au studio arriva. Elle se tenait devant le grand tableau, réticente à le quitter. « Viens, dit l’artiste, voici ton argent, et une pièce d’or ». « Merci, Maître. » Puis, se tournant vers le tableau, elle dit : « Vous devez l’aimer beaucoup puisqu’il a fait tout cela pour vous, n’est-ce pas ? » Stenburg ne pouvait pas répondre. Pepita avec un cœur triste est retournée vers son peuple. Mais ses mots avaient transpercé Stenburg comme une flèche. L’Esprit de Dieu a gravé les paroles de la fille de Gitan dans son cœur. Il ne pouvait pas les oublier. « Tout ça pour toi, » résonnait à ses oreilles. Il est devenu agité et triste. Il savait qu’il n’aimait pas le Crucifié, et la simple religion ne donnait aucun repos à son cœur troublé, ni ne l’amenait à connaître la paix de Dieu.

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Quelque temps après, Stenburg a été amené à suivre quelques pauvres gens qui se sont rassemblés dans un endroit isolé pour entendre lire la Bible et prêcher l’Évangile. C’est là que, pour la première fois, il rencontra ceux qui avaient une foi vivante, et il entendit le simple Évangile. On lui a fait comprendre pourquoi Christ était suspendu à la croix pour les pécheurs ; qu’il était pécheur, et donc Christ était là pour lui, portant ses péchés.

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Ainsi, Dieu a conduit l’artiste à se repentir de ses péchés et à faire confiance à Jésus pour son salut. Il a commencé à connaître l’amour du Christ et a pu dire : « Il m’a aimé et S’est donné pour moi. »

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Maintenant, il aspirait à faire connaître cet amour merveilleux aux autres. Mais comment pouvait-il le faire ?

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Soudain, une flamme s’est allumée en lui. Il pouvait peindre. Son pinceau pouvait faire ressortir l’amour de Christ. Priant pour l’aide de Dieu dans l’œuvre, il a peint comme jamais auparavant, et le tableau a été placé parmi d’autres peintures dans la célèbre galerie de Düsseldorf. En dessous, il plaça ces mots : « J’ai fait ça pour toi. Qu’as-tu fait pour moi ? ». L’éternité seule dira combien de gens ont été conduits au Christ par la peinture et sa légende.

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Un jour, Stenburg vit une fille mal habillée pleurer amèrement alors qu’elle se tenait près du tableau. C’était Pepita. « Ô Maître ! S’il ne m’avait aimé qu’ainsi ! » s’écria-t-elle. Puis l’artiste lui raconta comment Il était mort pour elle, et qu’il était ressuscité, pauvre fille de Gitan qu’elle fût, autant que pour les riches et les grands. Maintenant, Stenburg ne se lassait plus de répondre à toutes ses questions impatientes. Il était aussi désireux de raconter, qu’elle d’entendre parler de l’amour du Christ. Comme l’Évangile lui était présenté, elle l’a reçu et est sortie de cette pièce sauvée par un pécheur, se réjouissant de cet amour merveilleux. Ainsi, le Seigneur a utilisé les paroles de Pepita pour amener l’artiste à Lui, puis Il a utilisé les paroles de l’artiste pour Se révéler à elle.

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Quelques mois plus tard, Stenburg a soudainement été appelé de nuit par un étranger pour rendre visite à une personne mourante. Suivant son guide à travers les rues du village, puis au-delà dans la forêt profonde, ils sont finalement arrivés à quelques pauvres tentes dans un endroit abrité. Dans l’un d’eux, il a trouvé Pepita mourant dans la pauvreté mais heureuse, dans l’amour précieux du Christ. Il l’a vue mourir en louant son Sauveur pour Son amour, sachant qu’Il avait ôté tous ses péchés et qu’elle s’en allait dans Sa présence bénie pour être à jamais avec Lui.

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Longtemps après cela, alors que l’artiste, lui aussi, s’en était allé avec le Seigneur, un jeune noble riche a visité la galerie de tableaux, et alors qu’il regardait le tableau et les mots en dessous, Dieu était là et parla à son cœur. C’était le Comte Zinzendorf qui, à partir de ce jour, est devenu un Chrétien engagé et également le père des missions moraves par lesquelles Dieu a conduit des milliers d’âmes à Lui-même. Telles sont les merveilleuses voies de Dieu ! Ses missionnaires ont même ouvert une école missionnaire dans la plantation d’un de mes lointains ancêtres, le chef Joseph Vann, à Spring Place, en Géorgie, pour enseigner le Christ aux enfants indiens.

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Et encore une fois, des années plus tard, une jeune femme a été envoyée par ses parents à Düsseldorf pour y étudier l’art. Elle s’appelait France Havergal. Elle a visité le musée et a vu la peinture du Seigneur crucifié, Ses yeux d’amour perçant son cœur. Les paroles d’un cantique se sont formées dans son esprit, et nous avons ici l’hymne que nous avons chantée aujourd’hui.

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« J’ai donné ma vie pour toi, Mon précieux sang que J’ai versé, Afin que tu puisses être racheté, Et ressuscité d’entre les morts ; J’ai donné Ma vie pour toi, Qu’as-tu donné pour MOI ? J’ai beaucoup souffert pour toi, Plus que ton cœur ne peut le savoir, De l’agonie la plus amère, Pour te sauver du malheur ; J’ai tout supporté pour toi, Qu’as-tu porté pour MOI ? Et Je t’ai apporté, Descendu de Ma maison d’en haut, Un Salut plein et gratuit, Mon pardon et Mon amour ; De grands dons que je t’ai apportés, Qu’as-tu fait pour MOI ? »

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L’Évangile d’aujourd’hui nous apprend que le Christ devait retourner à Son Père pour que l’Esprit Saint vienne à nous. Le Saint-Esprit émane du Père et du Fils dans le but de nous conduire dans toute la vérité. Nous connaissons peut-être très bien la Bible, mais sans l’inspiration du Saint-Esprit, comme dans le cas de Stenburg, nous ne nous en soucions peut-être pas tant.

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Christ est venu à nous dans un corps physique. Son ministère était limité géographiquement parce qu’un corps ne peut être qu’à un seul endroit à la fois, mais le Saint-Esprit peut être en tout lieu et en tout temps. Ainsi, pour que nous puissions tous arriver à la glorieuse connaissance de l’Évangile, le Christ a envoyé Son Esprit parmi nous pour diriger, enseigner, convaincre et réconforter. Comme dans l’exemple de cette histoire, les eaux du Saint-Esprit jaillissent dans une âme et courent librement au-delà, pour beaucoup d’autres.

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C’est aussi ce qui a changé la vie du grand artiste Stenburg, du comte Zinzendorf, de Pepita et même de moi.

Qu’as-TU donné à Christ ? Il n’a pas demandé grand-chose : Juste ton CŒUR !

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