
SERMON pour la Quinquagésime
1 Corinthiens 13/1-13 ; Luc 18/31-43
L'AMOUR DE JÉSUS
L'enfer est pavé de bonnes intentions. Il est parsemé de bons sentiments. Mais les sentiments sont trompeurs. Les sentiments ne tiennent pas toujours compte de la vérité. Or Jésus EST la Vérité (Jean 14/6) : « Jésus lui dit : Je suis le chemin, et la vérité, et la vie ; nul ne vient au Père que par moi ». Et quand Jésus nous enseigne la Vérité, cela peut faire mal, tant nous avons tendance à nous bercer d'illusions : Dieu nous aime, c'est vrai ; « Dieu est Amour » (1 Jean 4/8), c'est vrai. Mais Dieu est juste et saint. Dieu est parfait. Et Il déteste le péché (Romains 1/18) : « Car la colère de Dieu se révèle [pleinement] du Ciel sur toute impiété et injustice des hommes qui retiennent injustement la vérité captive ». Et le péché est la désobéissance à la Loi de Dieu (Jean 14/20-21) : « En ce jour-là vous connaîtrez que je suis en mon Père, et vous en moi, et moi en vous. Celui qui a mes commandements, et qui les garde, c'est celui qui m'aime ; et celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; je l'aimerai, et je me manifesterai ».
Bien-aimés, vous l'aurez compris : Nous ne savons pas aimer comme Jésus nous aime (1 Jean 4/9-11) : « En ceci est manifestée la charité de Dieu envers nous, que Dieu a envoyé son Fils unique au monde, afin que nous vivions par lui. En ceci est la charité, non que nous ayons aimé Dieu, mais en ce qu'il nous a aimés, et qu'il a envoyé son Fils pour être la propitiation pour nos péchés. Mes bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons aussi nous aimer l'un l'autre ».
Des païens, et même des Juifs au temps de la décadence d'Israël, se sont pris pour Dieu le Père et ont envoyé leurs enfants à la mort par le feu dans les bras de la statue du Moloch… Dans leurs bons sentiments, ils pensaient prouver ainsi leur amour et leur esprit de sacrifice ; ils montraient qu'ils aimaient leur dieu plus que leurs enfants… mais ils pratiquaient un sacrifice hypocrite, reporté sur un enfant innocent utilisé comme bouc émissaire. Mais le vrai Dieu avait interdit ce genre de sacrifice (Lévitique 18/21) : « Tu ne donneras point de tes enfants pour les faire passer [par le feu] devant Moloch, et tu ne profaneras point le Nom de ton Dieu ; je suis l'Éternel ».
Il y a cependant une part de vérité dans ce rite horrible et cruel : Christ est venu dans le monde comme un enfant innocent, prêt à être sacrifié pour ôter le péché des hommes. Mais le parallèle s'arrête ici. Depuis Adam et Ève, notre péché - qui est notre incapacité à observer la Loi de Dieu - nous rend tous impurs et donc inaptes à toute œuvre de réparation et de réconciliation avec le Dieu Saint. Comme le disait St Vincent de Paul "Quand Dieu a besoin d'une victime, c'est Son Fils qu'Il envoie". (Psaume 51/18-19) : « Car tu ne prends point plaisir aux sacrifices, autrement j'en donnerais ; l'holocauste ne t'est point agréable. Les sacrifices de Dieu sont l'esprit froissé : ô Dieu ! tu ne méprises point le cœur froissé et brisé ».
Et voici la prière que le Père éternel attend de chacun de nous (Psaume 51/11-14) : « Détourne ta face de mes péchés, et efface toutes mes iniquités. Ô Dieu ! Crée-moi un cœur net, et renouvelle au dedans de moi un esprit bien remis. Ne me rejette point de devant ta face, et ne m'ôte point l'Esprit de ta Sainteté. Rends-moi la joie de ton salut, et que l'Esprit de l'affranchissement me soutienne ». Beaucoup de choses sont dites dans ce psaume 51 :
1. Notre péché nous fait honte : « Détourne ta face de mes péchés ».
2. Notre désir est de nous en débarrasser : « efface toutes mes iniquités ».
3. Nos sacrifices sont inutiles, inefficaces et vains : « Car tu ne prends point plaisir aux sacrifices, autrement j'en donnerais ; l'holocauste ne t'est point agréable ». Nous ne pouvons donc rien faire pour nous en débarrasser. Nous sommes comme lady Macbeth qui avait beau laver sans arrêt ses mains tachées du sang de son crime, la tache revenait toujours.
4. Notre péché nous conduit à la dépression : « Ne me rejette point de devant ta face, et ne m'ôte point l'Esprit de ta Sainteté. Rends-moi la joie de ton salut ».
5. Et du fond de notre détresse, nous nous tournons vers Dieu pour qu'Il nous sauve : « Les sacrifices de Dieu sont l'esprit froissé : ô Dieu ! tu ne méprises point le cœur froissé et brisé ».
6. Nous avons alors la certitude que notre prière sera entendue, car c'est ce que Dieu attend de nous : « Ô Dieu ! Crée-moi un cœur net, et renouvelle au dedans de moi un esprit bien remis ».
7. Enfin, nous avons l'assurance que Dieu nous assiste Lui-même, personnellement, en insufflant en nous Son Saint Souffle - le Saint-Esprit : « et que l'Esprit de l'affranchissement me soutienne ». Nous sommes ainsi recréés, restaurés en perfection à l'état d'Adam avant sa chute (Genèse 2/7) : « Or l’Éternel Dieu avait formé l'homme de la poudre de la terre, et il avait soufflé dans ses narines une respiration de vie ; et l'homme fut fait en âme vivante ». Nous ne sommes pas un corps doué d'une âme, mais une âme avec un corps.
Bien-aimés, retenez bien ceci : L'entrée au Royaume de Dieu n'est pas libre. On ne peut la mériter, ni l'acheter comme un billet de manège à la foire. Notre accès au Ciel a cependant un prix : le prix payé par Jésus mourant sur une croix.
Tout ce que Christ nous demande, c'est de croire en Lui, et de Lui obéir avec la capacité que nous donne Son Saint-Esprit en nous, et d'aimer nos frères. Et c'est notre amour pour les frères chrétiens qui témoigne de notre Salut en Christ (1 Corinthiens 13/3-6) : « Et quand je distribuerais tout mon bien pour la nourriture des pauvres, et que je livrerais mon corps pour être brûlé, si je n'ai pas la charité : cela ne me sert de rien. La charité est patience ; elle est douce ; la charité n'est point envieuse ; la charité n'use point d'insolence ; elle ne s'enorgueillit point ; elle ne se porte point déshonnêtement ; elle ne cherche point son propre profit ; elle ne s'aigrit point ; elle ne pense point à mal ; elle ne se réjouit point de l'injustice ; mais elle se réjouit de la vérité ». Vous l'avez entendu comme moi : « la charité… se réjouit de la vérité ». Et la Vérité, c'est Christ, la Parole de Dieu incarnée en Jésus (Jean 1/1-4) : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu ; et cette parole était Dieu : Elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et sans elle rien de ce qui a été fait, n'a été fait. En elle était la vie, et la vie était la Lumière des hommes » ; (Jean 1/14) : « Et la Parole a été faite chair, elle a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, [qui a été] une gloire, comme la gloire du Fils unique du Père, pleine de grâce et de vérité ».
Alors, oui ; aimons-nous les uns les autres, mais dans la Vérité. L'indulgence et le laxisme n'ont pas leur place au Ciel, mais en enfer. En enfer, tout est permis, absolument tout. Il est même permis de croire en Dieu. Mais la seule chose qui n'y est pas permise, c'est d'aimer Dieu et Ses frères en Christ ! Satan ne rejette pas les croyants, mais il redouble de cruauté envers ceux qui se repentent trop tard de leur péché (Hébreux 9/27) : « Il est ordonné aux hommes de mourir une seule fois, et qu'après cela [suit] le jugement ».
Mes frères et sœurs, apprenons à aimer comme Dieu aime. Apprenons à avertir les gens de notre entourage qu'ils sont en péril s'ils ne se repentent pas de leur mauvaise voie et s'ils ne se fient pas à Christ pour les sauver (Ésaïe 65/2) : « J'ai tout le jour étendu mes mains au peuple rebelle, à ceux qui marchent dans le mauvais chemin, après leurs pensées ».
Mais nous préférons rester en paix avec nos proches… nous tolérons, nous acceptons, et nous ne sommes pas loin d'approuver « ceux qui marchent dans le mauvais chemin, après leurs pensées », dit Ésaïe. Rome va même jusqu'à les bénir, d'une fausse bénédiction qui les expédie en enfer !... Faisons bien attention à ceci : il ne s'agit pas de se disputer sur des riens, mais d'arracher à l'enfer ceux que Dieu a prédestinés au Salut. Semons la Bonne Parole en tout lieu, au culte comme sur les réseaux sociaux. À la fin, les Anges de Dieu feront le tri. (Psaume 115/1) : « Non point à nous, ô Éternel ! Non point à nous, mais à ton Nom donne gloire pour l'amour de ta miséricorde, pour l'amour de ta vérité ».
Tous les hommes sont spirituellement aveugles, tant qu'ils n'ouvrent pas leur cœur à la Vérité qui est en Christ. À Jéricho, Jésus a guéri celui qui l'implorait, sans prêter attention à son entourage qui le rabrouait. Et il criait à pleins poumons « Jésus, Fils de David, aie pitié de moi ! » (Luc 18/38). Et aux versets 42-43 : « Jésus lui dit : recouvre la vue ; ta foi t'a sauvé. Et à l'instant il recouvra la vue ; et il suivait [Jésus], glorifiant Dieu. Et tout le peuple voyant cela, en loua Dieu ». Nous voyons ici que le meilleur témoignage, c'est celui d'un pécheur guéri, dont la vie est transformée par la puissance de Dieu : « Et tout le peuple voyant cela, en loua Dieu ».
Tout le peuple s'esbaudit de ce qu'il voit et se met à louer Dieu. Mais de tout ce peuple, peu seront sauvés, car les mêmes qui le louent à Jéricho réclameront Sa mort à Jérusalem. (Luc 13/34-35) : « Jérusalem, Jérusalem, qui tues les Prophètes, et qui lapides ceux qui te sont envoyés ; combien de fois ai-je voulu rassembler tes enfants, comme la poule [rassemble] ses poussins sous [ses] ailes, et vous ne l'avez point voulu ? Voici, votre maison va être déserte ; et je vous dis en vérité, que vous ne me verrez point jusqu'à ce qu'il arrivera que vous direz : béni [soit] celui qui vient au nom du Seigneur ». « Vous ne me verrez point », qu'est-ce à dire, sinon que Christ rend aveugles ceux qui s'opposent à Lui. Non seulement Il ne les guérit pas, mais il les abandonne à leur sort, le sort qu'ils ont voulu. Christ venait leur parler de la Voie du Salut, qui est la voie de la sainteté, mais ils ne l'ont point voulu. Car Ils n'avaient pas reçu le Saint-Esprit de Dieu en eux, étant trop orgueilleux. Ils pensaient que descendre d'Abraham suffisait pour être sauvé, fût-ce sans la foi d'Abraham. (Romains 4/3) : « Car que dit l'Écriture ? Qu’Abraham a cru à Dieu, et que cela lui a été imputé à justice ». Et Jésus le répète à qui veut l'entendre : « Ta foi t'a sauvé ». Sans la foi, il est donc impossible d'être sauvé.
Hélas, trois fois hélas, nos contemporains ne se croient plus pécheurs, et ne se savent plus perdus, parce que les grandes Églises oublient de prêcher sur le péché, la perdition qui s'ensuit, et l'enfer auquel il aboutit. Elles croient s'attirer les bonnes grâces des foules en leur promettant des lendemains qui chantent, en dépit d'un présent vécu dans l'impiété. Telle n'est pas la voie de la Vérité, celle que Christ nous a enseignée. Et si ce n'est pas la voie de la Vérité, alors c'est celle du mensonge et de l'erreur. Pensez-y, mes frères. Et si vous n'avez pas la force de détromper de vive voix les menteurs et ceux qui les suivent, au moins qu'un silence réprobateur de votre part leur fasse comprendre que vous ne marchez pas dans la même voie qu'eux. À la suite de Marie Durand à la tour de Constance, RESISTEZ ! Amen.