
SERMON pour le 8ème dimanche après la Trinité
Romains 8/12-17 ; Matthieu 7/15-21
VIVRE AVEC L'ESPRIT DE DIEU
Comme au temps de Noé et du Déluge, notre monde est voué à la destruction. Il l'a bien mérité, et cependant, il ne cesse de se vanter de ses propres mérites, les mêmes mérites qui le mènent à la perdition. Il se croit fort, alors qu'il est faible : « malheureux, pitoyable, pauvre, aveugle et nu » (Apocalypse 3/17). Tout cela à cause de l'influence de Satan. Et son influence néfaste est manifeste ; il suffit d'ouvrir le journal pour s'en rendre compte. Il n'est question que de mauvaises nouvelles, depuis les tentatives d'assassinat contre Donald Trump jusqu'au petit soldat français qui reçoit un coup de couteau alors qu'il veille comme Sentinelle, à Paris ou ailleurs. Ils ne sont pas tous en danger de mort. C'est le monde qui est en danger de mort, parce qu'il n'a pas connu Dieu. « … il marche dans les ténèbres, sans savoir où il va, parce que les ténèbres ont aveuglé ses yeux » (1 Jean 1/11b).
En revanche, Christ est la lumière universelle (Jean 1/9-14) : « Cette lumière était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout être humain. Elle était dans le monde et le monde a été fait par elle, pourtant le monde ne l’a pas reconnue. Elle est venue chez les siens, et les siens ne l’ont pas accueillie. Mais à tous ceux qui l’ont acceptée, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le droit de devenir enfants de Dieu, puisqu’ils sont nés non du fait de la nature, ni par une volonté humaine, ni par la volonté d’un mari, mais qu’ils sont nés de Dieu. Et la Parole s’est faite homme, elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité, et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père ». Christ est venu du Père pour éclairer nos pauvres lanternes. Il nous a enseigné tout ce que nous est nécessaire pour être sauvés, par la nouvelle naissance opérée par le Saint-Esprit. Cela ne vient pas de nous.
Et c'est justement là qu'un discernement est nécessaire, comme Matthieu nous le rappelle dans son Évangile (Matthieu 7/15) : « Méfiez-vous des prétendus prophètes ! Ils viennent à vous en vêtements de brebis, mais au-dedans ce sont des loups voraces ». Il y a en effet une foule d'esprits mauvais qui veulent notre perte, même et surtout si nous n'avons rien fait de mal (1 Pierre 5/8) « … votre adversaire, le diable, rôde comme un lion rugissant, cherchant qui dévorer ». Demandez à Christ si le monde est juste, Lui qui fut déclaré innocent et cependant crucifié par l'autorité de Ponce Pilate !
L'horrible mort de Christ sur une croix de bois était un assassinat politique. Les dirigeants d'Israël voulaient l'empêcher d'être déclaré Roi et de prendre autorité sur eux. De même, les dirigeants européens veulent empêcher tel ou tel candidat d'être élu à la présidence de son pays, au besoin avec des procès truqués. Les églises évangéliques américaines font ce parallèle avec Christ et prient pour leur candidat avec ferveur. En France, c'est pareil : Les partis antichrétiens coalisés et soutenus par les musulmans ont réussi à empêcher le parti le plus favorable à la culture chrétienne d'obtenir la majorité absolue à l'Assemblée Nationale, au prix de tractations et de manœuvres éhontées, et d'une chaîne sans fin de mensonges et d'accusations ridicules. Ils correspondent exactement à la description qu'en donne Matthieu (Matthieu 7/16-20) : « Vous les reconnaîtrez à leurs fruits. Cueille-t-on des raisins sur des ronces ou des figues sur des chardons ? Tout bon arbre produit de bons fruits, mais le mauvais arbre produit de mauvais fruits. Un bon arbre ne peut pas porter de mauvais fruits, ni un mauvais arbre porter de bons fruits. Tout arbre qui ne produit pas de bons fruits est coupé et jeté au feu. C’est donc à leurs fruits que vous les reconnaîtrez ». Et quels sont leurs fruits ? Le mensonge, la discorde et l'assassinat politique, au physique comme au moral.
Matthieu conclut en conseillant un retour à Dieu, qui est la véritable lumière du monde (Matthieu 7/21) : « Ceux qui me disent : ‘Seigneur, Seigneur !’ n’entreront pas tous dans le royaume des cieux, mais seulement celui qui fait la volonté de mon Père céleste ». Avoir de l'ambition est une bonne chose si cette ambition est de faire la volonté du Père. Mais vouloir diriger un pays pour faire la politique de Satan en le livrant à l'anarchie et à l'injustice par des lois immorales, comme l'assassinat des enfants à naître dans la Constitution de la République française, ou le mariage pour tous et toutes, ou la confusion des genres prétendument interchangeables, n'est pas une bonne ambition. Une lutte est toujours en cours, elle durera jusqu'à la fin du monde et au Jugement Dernier. Il nous appartient de livrer bataille contre les Esprits mauvais dans la prière fervente à Dieu le Père, Fils, Saint-Esprit. Malheureusement, quelques églises félonnes, dites libérales, ont adopté le discours des ennemis de Dieu en espérant se faire accepter par ce changement de prédication. Elles ne comprennent pas que cette démarche est vaine : Satan s'opposera toujours à Christ, jusqu'à la fin, quelles que soient les concessions qu'on lui fasse. Mais voici la bonne nouvelle de l'Évangile : Christ est ressuscité ! Il a vaincu la mort, la destruction et la corruption. Satan est définitivement vaincu, et nous qui sommes en Christ, nous avons la victoire sur la mort. Satan aura beau s'agiter et nous troubler, il ne peut plus rien contre nous.
Aucune hésitation n'est permise : Quoi qu'il arrive, nous appartenons à Christ qui nous a rachetés au prix de Son Sang, nous sommes dans la main du Père qui est plus grand que Satan, et nous avons reçu le Saint-Esprit de Vérité, nous qui avons été baptisés en Son Nom. Nous ne pouvons pas perdre notre Salut, car nous sommes Son Église, nous sommes dans Son coffre-fort, et nous y resterons même si nous chutons encore, car nous avons été élus par Dieu dès avant la Création du monde. C'est un peu comme lorsque nous commettons une légère infraction au code de la route : nous avons une amende à payer, mais nous ne perdons pas notre permis de conduire pour si peu, même s'il est temporairement suspendu. Si nous péchons, nous n'avons rien à payer, mais nous devons nous en repentir pour rétablir la communion avec Dieu et avec nos frères Chrétiens. Et c'est à ce fruit particulier de la repentance que nous nous révélons comme de vrais Chrétiens : Nous sommes imparfaits, et Satan sait nous le rappeler et se servir de nos faiblesses contre nous pour nous faire peur, mais il ne peut rien nous enlever : nous sommes toujours des enfants du Père, adoptés de Dieu, et cohéritiers de Christ à qui nous devons cet honneur.
Paul nous le rappelle en écrivant aux Romains (Romains 8/12-13) : « Ainsi donc, frères et sœurs, nous avons une dette, mais pas envers notre nature propre pour nous conformer à ses exigences. Si vous vivez en vous conformant à votre nature propre, vous allez mourir, mais si par l’Esprit vous faites mourir les manières d’agir du corps, vous vivrez ». On ne peut pas être plus clair : Il nous faut obéir à la volonté de Dieu, nous soumettre à Christ et mourir à nos ambitions charnelles pour ressusciter à la vie des enfants de Dieu qui est la liberté de faire la volonté du Père. Christ a fait mourir Son corps à la croix. Alors nous aussi, nous pouvons faire mourir nos ambitions mondaines, nos plaisirs charnels, afin d'entrer dans une vie nouvelle faite de prières et d'exaucements, une vie de ressuscités, animés par la puissance de l'Esprit-Saint.
Paul continue son Épître par cette explication (Romains 8/14-16) : « En effet, tous ceux qui sont conduits par l’Esprit de Dieu sont fils de Dieu. Et vous n’avez pas reçu un esprit d’esclavage pour être encore dans la crainte, mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions : « Abba ! Père ! » L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu ». Mettons-nous cela bien dans la tête : nous sommes enfants de Dieu ! Nous sommes Ses princes et princesses, et cela n'est pas un conte de fées mais la réalité du Royaume de Dieu : Dieu nous a choisis pour nous adopter et faire de nous Ses enfants, avec tous les privilèges qui s'y rattachent.
(Romains 8/17a) : « Or, si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers : héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ… ». Que chacun se rassure : notre Père céleste ne mourra jamais et nous ne serons jamais maîtres de Son héritage pour en faire tout ce qui nous passe par la tête comme des enfants gâtés, ou comme le Fils prodigue. Nous serons comme son grand frère, le fils aîné, à qui le Père dit (Luc 15/31) : « Mon enfant, lui dit le père, tu es toujours avec moi et tout ce que j’ai est à toi ». Nous partagerons toutes les bénédictions du Père avec Lui, dans Son royaume céleste. Nous étions comme le petit frère, et nous serons fêtés comme ce dernier, comme le Père le dit au fils aîné (Luc 15/32) : « il fallait bien faire la fête et nous réjouir, parce que ton frère que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé ». Nous étions tous des brebis égarées, et nous avons été retrouvés par le Bon Berger, Jésus-Christ.
Il reste un mot à développer, peut-être le moins agréable de tous : le verbe souffrir (Romains 8/17b) « … nous souffrons avec lui afin de prendre aussi part à sa gloire ». Paul ne nous dit pas que la souffrance serait nécessaire pour accéder au Ciel. Le dolorisme est une doctrine païenne qui n'apparaît nulle part dans la Bible. La souffrance n'est pas méritoire. Jamais Christ ne S'est réjoui en annonçant Sa Passion (Marc 8/31-38) : « Alors il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, par les chefs des prêtres et par les spécialistes de la loi, qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite trois jours après. Il leur disait cela ouvertement. Alors Pierre le prit à part et se mit à le reprendre, mais Jésus se retourna, regarda ses disciples et réprimanda Pierre en disant : "Arrière, Satan, car tes pensées ne sont pas les pensées de Dieu, mais celles des hommes". Puis il appela la foule avec ses disciples et il leur dit : "Si quelqu’un veut être mon disciple, qu’il renonce à lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive ! En effet, celui qui voudra sauver sa vie la perdra, mais celui qui la perdra à cause de moi et de la bonne nouvelle la sauvera. Et que servira-t-il à un homme de gagner le monde entier, s’il perd son âme ? Que donnera un homme en échange de son âme ? En effet, celui qui aura honte de moi et de mes paroles au milieu de cette génération adultère et pécheresse, le Fils de l’homme aura aussi honte de lui quand il viendra dans la gloire de son Père avec les saints anges" ».
Paul nous dit simplement que la souffrance est inévitable, au moins moralement. Et comment prétendre que nous ne souffrons pas en voyant le mal qui se commet dans le monde, comment les parents que nous sommes ne souffrons-nous pas en voyant nos enfants s'engager dans une mauvaise voie ? Comme le père du Fils prodigue, nous sommes « remplis de compassion » (Luc 15/20), et nous souffrons ; pourquoi ne pas le reconnaître ?
Pour autant, nous ne souffrirons jamais autant que Christ a souffert pour nous (Luc 22/44) : « Saisi d’angoisse, Jésus priait avec plus d’insistance, et sa sueur devint comme des caillots de sang qui tombaient par terre ». Cependant, Christ ne S'est jamais plaint, tant Il avait à cœur de faire la volonté de Son Père (Luc 22/41-43) : « il s’éloigna d’eux à la distance d’environ un jet de pierre, se mit à genoux et pria en disant : "Père, si tu voulais éloigner de moi cette coupe ! Toutefois, que ce ne soit pas ma volonté qui se fasse, mais la tienne". Alors un ange lui apparut du ciel pour le fortifier ».
Comme le Père a envoyé un ange pour consoler Jésus par sa présence aimante alors que Ses disciples dormaient, Dieu nous soutient et nous permet de supporter les épreuves qu'Il nous envoie pour nous fortifier, et Il interdit à Satan de nous tenter au-delà de nos forces (1 Corinthiens 10/13) : « Aucune tentation ne vous est survenue qui n’ait été humaine. Dieu est fidèle, et il ne permettra pas que vous soyez tentés au-delà de vos forces ; mais avec la tentation il préparera aussi le moyen d’en sortir, afin que vous puissiez la supporter ». Supporter la souffrance est une grâce de Dieu que nous devons demander dans la prière « car c’est une grâce de supporter des difficultés en souffrant injustement pour garder bonne conscience envers Dieu » (1 Pierre 2/19).
Alors, prions pour garder constamment vivant en nous l'Esprit de Dieu. Repentons-nous et confessons à Dieu chacun de nos péchés. Et toutes les bénédictions du Père nous serons données, comme le Père les a données à Son Fils, Jésus-Christ. Nous serons accueillis dans le Ciel comme le Père a reçu le fils prodigue (Luc 15/22-24) : « Le père dit à ses serviteurs : "Apportez le plus beau vêtement et mettez-le-lui ; passez-lui un anneau au doigt et mettez-lui des sandales aux pieds. Amenez le veau qu’on a engraissé et tuez-le ! Mangeons et réjouissons-nous, car mon fils que voici était mort et il est revenu à la vie, il était perdu et il est retrouvé". Et ils commencèrent à faire la fête ». Et c'est à cette fête que Christ nous invite, par Son Saint-Esprit. Dans l'Évangile, Il nous en donne le protocole, avec son dress-code et avec le menu ! Quant à la boisson, elle sera digne du vin créé par Jésus aux noces de Cana. Réjouissons-nous et préparons-nous dans la prière et le jeûne, en vue de ce grand festin des Noces de l'Agneau avec Son Église, dans le Royaume des Cieux. Gloire à Dieu ! Amen.
Tr. Révd Yves Méra, évêque AOC.