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SERMON pour le 25ème dimanche après la Trinité

Ésaïe 66/1-2, 10-12, 18-23 ; 2 Thessaloniciens 1

 

TRIBULATION ET ESPÉRANCE

"Il n'y a que la vérité qui blesse", dit le proverbe. Nous qui sommes des prédicateurs et témoins de la Vérité, nous blessons l'Adversaire de tous les hommes, et nous le mettons en fureur contre nous, qui sommes les Chrétiens fidèles à la Parole de Dieu. De là viennent les persécutions et les critiques que nous subissons nécessairement, si toutefois notre témoignage est vrai. Satan nous attend au tournant. Il veut nous décourager et briser notre Espérance dans le royaume de Dieu dans le Ciel promis à tous ceux qui croient et persévèrent jusqu'à la fin (Hébreux 3/14) : « En effet, nous sommes devenus les compagnons de Christ, pourvu que nous retenions fermement jusqu’à la fin notre position première ».

 

Que chacun se rassure : Notre Père céleste nous bénit et nous aime ; Il nous protège dans les épreuves, afin que nous ne trébuchions pas sur les pierres du chemin qui monte au Ciel, vers les Portes de la Splendeur éternelle (Ésaïe 66/2b) : « Voici sur qui je porterai les regards sur celui qui est humble et a l’esprit abattu, sur celui qui fait preuve de respect vis-à-vis de ma parole ». Tant de prédicateurs ont dévié de la Parole de Dieu pour faire la propagande de leurs idées sociales et politiques marxistes, wokes et finalement athées. Ils prêchent la foi en l'homme (l'humanisme, les droits de l'homme) au lieu de la foi en Dieu. Or, écoutons ce que dit le prophète (Esaïe 66/1-2a) : « Voici ce que dit l’Éternel : Le ciel est mon trône, et la terre mon marchepied. Quelle maison pourrez-vous me construire et quel endroit pourra être mon lieu de repos ? Tout cela, c’est ma main qui l’a fait, et tout a alors reçu l’existence, déclare l’Éternel ». Notre Dieu et défenseur est plus fort que Satan, et Sa victoire - qui est également notre victoire - est assurée : Comme notre Seigneur Jésus-Christ a vaincu la mort en ressuscitant le troisième jour, et avec Lui, nous vivrons et nous règnerons. Du haut du paradis céleste, nous contemplerons le désastre de nos ennemis, les mauvais anges et ceux qui les suivent en enfer, comme le déclare le Psaume 112, aux versets 6b-10 : « On se souviendra toujours du juste. Il ne redoute pas les mauvaises nouvelles, son cœur est ferme, plein de confiance dans l’Éternel. Son cœur est affermi, il n’éprouve aucune crainte, au point qu’il regarde ses adversaires en face. Il distribue ses bienfaits, il donne aux pauvres, sa justice subsiste à toujours, il relève la tête avec gloire. Le méchant le voit et s’irrite, il grince des dents et perd courage. Les désirs des méchants sont réduits à néant ».

 

Nous avons donc tout lieu de nous réjouir avec tous les fidèles (Ésaïe 66/10) : « Réjouissez-vous avec Jérusalem, faites d’elle le sujet de votre allégresse, vous tous qui l’aimez ! Exprimez votre joie avec elle, vous tous qui meniez deuil sur elle ! ». Peu avant la fin, les habitants de Jérusalem se convertiront et seront sauvés (Romains 11/12, 26-27, 30-31) : « Or, si leur faux pas a fait la richesse du monde et leur déchéance la richesse des non-Juifs, cela sera d’autant plus le cas avec leur complet rétablissement … Et ainsi tout Israël sera sauvé, comme le dit l’Écriture : Le libérateur viendra de Sion et il écartera de Jacob les impiétés. Et telle sera mon alliance avec eux, lorsque j’enlèverai leurs péchés … De même que vous avez autrefois désobéi à Dieu et que vous avez maintenant obtenu grâce à cause de leur désobéissance, de même ils ont maintenant désobéi afin d’obtenir eux aussi grâce à cause de la grâce qui vous a été faite ». Soyez-en persuadés : si nous précéderons les Juifs dans le Royaume, c'est grâce à leur impiété que nous sommes sauvés, car Dieu nous a mis au bénéfice de la récompense qui leur était due, au départ, et qu'ils ont négligée. La puissance de Dieu est insondable, et Ses voies ne sont pas nos voies (Ésaïe 66/3b) : « … celui qui fait brûler de l’encens adore des idoles : tous ceux-là ont choisi de suivre leurs propres voies et trouvent du plaisir dans leurs monstruosités ». Et les jugements de l'Éternel ne sont pas ceux auxquels nous aurions pensé, tant ils sont élevés et bien au-dessus de nous. Seul le roi Salomon avait reçu une sagesse qui égalait celle de Dieu (1 Rois 3/28) : « Tout Israël apprit le jugement que le roi avait prononcé et l’on éprouva de la crainte envers lui. En effet, on avait constaté qu’il bénéficiait de la sagesse de Dieu pour exercer la justice ». Dans le Ciel, nous recevrons cette même sagesse venant de Dieu ; et ce sera notre plus bel héritage.

 

En revanche, les inconvertis seront punis, comme le dit Ésaïe (Ésaïe 66/6) : « Un tapage provient de la ville, un bruit sort du temple : c’est celui que fait l’Éternel en rendant à ses ennemis ce qu’ils méritent ». Inutile de vous faire un dessin : vous avez parfaitement compris. L'enfer n'est donc pas une menace en l'air dont Dieu se servirait pour convertir les hommes rebelles, mais une réalité spirituelle et matérielle. L'enfer est le revers le la médaille, l'opposé du Paradis qui nous est promis, si nous persévérons dans la foi en dépit de la tribulation (Ésaïe 66/10-13) : « Réjouissez-vous avec Jérusalem, faites d’elle le sujet de votre allégresse, vous tous qui l’aimez ! Exprimez votre joie avec elle, vous tous qui meniez deuil sur elle ! Ainsi vous vous nourrirez à satiété à sa poitrine consolatrice, ainsi vous savourerez avec bonheur la plénitude de sa gloire. En effet, voici ce que dit l’Éternel : Je dirigerai la paix vers elle comme un fleuve, et la gloire des nations comme un torrent qui déborde, et vous serez allaités, portés sur les bras et caressés sur les genoux. Tout comme un homme est consolé par sa mère, je vous consolerai moi-même ; vous recevrez la consolation dans Jérusalem ». Autrement dit, l’Éternel sera notre Mère céleste autant que notre Père, et nous n'avons pas besoin d'une autre Mère, ni sur terre, ni dans le Ciel.

 

Et Dieu réunira autour de Lui Ses élus, Son troupeau de choix : (Ésaïe 66/18b & 23b) : « Je viens rassembler toutes les nations de toutes les langues ; elles viendront et verront ma gloire … tout être vivant viendra se prosterner devant moi, dit l’Éternel ». Mais il n'est pas pour autant question d'un Salut universel, car tous ne seront pas sauvés ; écoutez ce que dit Ésaïe au verset suivant (Ésaïe 66/24) : « et quand on sortira, on verra les cadavres des hommes qui se sont rebellés contre moi. En effet, leur ver ne mourra pas et leur feu ne s’éteindra pas, et ils seront pour chacun un objet d’horreur ». Et c'est sur cette vision épouvantable que se termine le livre d’Ésaïe. Mes amis, retenez bien ceci : Il n'y a pas de Salut en dehors de la foi en Jésus-Christ crucifié pour nos péchés, et ressuscité pour nous justifier et nous glorifier dans le Ciel (Hébreux 11/6) : « Or, sans la foi, il est impossible d’être agréable à Dieu, car il faut que celui qui s’approche de lui croie que Dieu existe et qu’il récompense ceux qui le cherchent ». Tout ce que nous pouvons faire pour ceux qui n'ont pas la foi en Jésus-Christ, seul Seigneur et Sauveur, c'est de leur prêcher l'Évangile de la résurrection - car ils sont spirituellement morts - et de prier pour eux.

 

Quant à nous qui formons l'Église des fidèles de Jésus-Christ, Paul nous écrit ceci (2 Thessaloniciens 1/3) : « Frères et sœurs, nous devons constamment dire à Dieu toute notre reconnaissance à votre sujet, et cela est juste, parce que votre foi fait de grands progrès et que l’amour mutuel que vous vous portez tous augmente de plus en plus ». Nous sommes les élus, les bénis du Père éternel, comme Paul le dit au verset 4 : « Aussi sommes-nous fiers de vous dans les Églises de Dieu à cause de votre persévérance et de votre foi au milieu de toutes les persécutions et les difficultés que vous supportez ». Question : Sommes-nous fiers des persécutions que Dieu permet à notre égard ? Oui, car ces persécutions sont autant de preuves que nous sommes dans la voie du Ciel, celle que notre Seigneur Jésus-Christ a parcourue avant nous. C'est pourquoi Il en connaît le chemin, et Il peut nous y guider, même dans la nuit la plus noire de nos douleurs et de nos dépressions. Voilà qui nous conduit à espérer, même dans la tribulation et les épreuves (v. 5) : « C’est une preuve du juste jugement de Dieu, pour que vous soyez trouvés dignes du royaume de Dieu, pour lequel vous souffrez aussi ».

 

Nos peines actuelles ne sont rien en comparaison de celles auxquelles nous avons échappé, par la foi (v. 7b-9) : « … le Seigneur Jésus apparaîtra du ciel avec les anges de sa puissance, au milieu d’une flamme de feu, pour punir ceux qui ne connaissent pas Dieu et ceux qui n’obéissent pas à l’Évangile de notre Seigneur Jésus-Christ. Ils auront pour peine une ruine éternelle, loin de la présence du Seigneur et de la gloire de sa force » et au verset 6 : « En effet, il est juste aux yeux de Dieu de rendre la souffrance à ceux qui vous font souffrir ». Y a-t-il encore des incrédules pour accuser notre Père du Ciel d'injustice ? Croire, c'est espérer et compter sur la justice divine. Personne ne contestera Ses décisions, lorsque nous Le verrons dans Sa gloire éternelle. Nul ne s'avisera de faire appel à un autre tribunal. Tous reconnaîtront que l’Éternel est la Sagesse même et qu'Il rétribue chacun selon Ses mérites, hormis les élus que Dieu met au bénéfice des seuls mérites de Jésus-Christ, son Fils unique engendré, obéissant jusqu'à la mort et à la mort sur une croix.

 

Nous méritions certainement le sort funeste des réprouvés, mais Dieu nous a fait grâce, en nous faisant le don de la foi. Nous sommes fous, oui fous de reconnaissance envers Celui qui nous a élus dès avant la fondation du monde. Aucun d'entre-nous ne parvient à visualiser complètement la gloire qui nous est promise et que nous espérons. Mais nous savons que ce jour béni viendra, et que toutes choses seront rétablies comme au temps de la Création, et que toute personne sera traitée comme il se doit : « lorsqu’il viendra, ce jour-là, pour être célébré parmi ses saints et admiré parmi tous ceux qui auront cru ; or vous avez cru à notre témoignage » (v. 10).

 

Et Paul continue aux versets 11-12 : « C’est pourquoi nous prions constamment pour vous, afin que notre Dieu vous trouve dignes de son appel et que par sa puissance il mène à leur accomplissement tout désir de faire le bien et toute œuvre de la foi. Ainsi la gloire du nom de notre Seigneur Jésus sera révélée en vous et la vôtre en lui, conformément à la grâce de notre Dieu et Seigneur Jésus-Christ ». Ici, Paul nous avertit de plusieurs choses :

 

  1. Avec ses compagnons de service, il prie pour nous. L'Église prie pour nous. La communion des saints prie pour nous. Le ciel tout entier résonne de la prière des élus en notre faveur, afin que nous persévérions dans la foi et l'espérance. Notez au passage que l'Église véritable prie pour les vivants, pas pour les morts, à la suite du roi David qui cessa de prier pour le fils que lui avait donné Bath-Scheba dès qu'il apprit que l'enfant était mort (2 Samuel 12/21-23) : « ».

 

  1. Nous devons nous comporter comme Paul et ses compagnons, en faisant « », c'est-à-dire en pratiquant la charité. Et cette charité est double, car elle joint le geste à la parole. Par la parole, nous prêchons l'Évangile de Jésus-Christ et tout le conseil de Dieu (la Bible) ; et par le geste, nous mettons ce même Évangile en pratique, nous aimant les uns les autres comme Christ nous a aimés, Lui le premier. C'est ainsi que nous témoignons concrètement de la grâce que l'Éternel nous a faite.

 

  1. Alors nous serons et vivrons comme des miroirs reflétant la gloire ineffable de Jésus-Christ : « ». Nous serons non seulement acceptés dans Son Royaume, mais nous y serons honorés en recevant une gloire qui ne vient pas de nous, ni de nos mérites, mais de Dieu seul, en Jésus-Christ, par le Saint-Esprit. Cette gloire nous sera imputée, comme un visa est apposé sur un passeport, ou comme un titre nobiliaire est concédé par le Roi d'Angleterre : lui seul peut décider d'un anoblissement dans son royaume.

 

L'Église de Jésus-Christ est le lieu où les trois vertus théologales que sont la foi, l'espérance et la charité sont valorisées, enseignées, respectées, aimées et pratiquées. C'est une école de sainteté où nos âmes sont purifiées, renoncent au péché, et se tournent vers le Seigneur pour Le louer, Le glorifier, en Lui rendant grâce et en Lui obéissant selon Sa Parole, qui est véritablement une Parole de Vie : la Parole de la vie éternelle (Jean 6/68) : « Simon Pierre lui répondit : "Seigneur, à qui irions-nous ? Tu as les paroles de la vie éternelle" ».

 

Mes amis, soyons attentifs à cette Parole de Vie. Lisons la Bible, livre par livre. Plongeons-nous dans la connaissance de cette parole qui est adressée personnellement à chacun d'entre nous. Elle nous vient sous la forme d'un "pavé" de plus de mille pages, et ce pavé est une pierre d'achoppement, une pierre sur laquelle trébuchent ceux qui n'ont pas la foi ; mais elle est pour nous une pierre d'angle, le rocher d'où jaillit l'eau de la Vie, la fondation sur laquelle les élus bâtissent leur maison et construisent leur vie (Matthieu 7/24-25) : « C’est pourquoi, toute personne qui entend ces paroles que je dis et les met en pratique, je la comparerai à un homme prudent qui a construit sa maison sur le rocher. La pluie est tombée, les torrents sont venus, les vents ont soufflé et se sont déchaînés contre cette maison ; elle ne s’est pas écroulée, parce qu’elle était fondée sur le rocher ».

 

Et ce rocher de la parabole n'est autre que notre Seigneur Jésus-Christ, tandis que les intempéries représentent les épreuves et les tribulations que nous ne manquerons pas de souffrir si nous Lui sommes fidèles. Mais Christ nous donne Son Esprit-Saint pour nous guider et nous conduire à bon port, sur les rivages célestes du Royaume éternel. Nous avons cette espérance, et rien ne pourra nous l'arracher du cœur (Romains 8/39) : « En effet, j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur ». Amen.

 

Tr. Révd Yves Méra, évêque AOC.

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