
SERMON pour le 5ème dimanche du Carême
Hébreux 9/11-15 ; Jean 8/46-59
QUI EST JÉSUS ?
La grande question de toute vie humaine est celle de la vie après la mort. De la réponse à cette question découle le sens que nous donnerons à notre vie, étant éclairés par la Révélation de Jésus-Christ, et en fonction des circonstances gouvernées par Sa divine Providence. Comme le dit un cantique : "Il nous conduit". Ce cantique est fondé sur le Psaume 23 (versets 1-4a) : « L'Éternel est mon berger, je n'aurai point de disette. Il me fait reposer dans des parcs herbeux, [et] me mène le long des eaux paisibles. Il restaure mon âme, et me conduit pour l'amour de son Nom, par des sentiers unis. Même quand je marcherais par la vallée de l'ombre de la mort, je ne craindrais aucun mal ; car tu es avec moi ». Jésus-Christ est au milieu de nous, il est l'Emmanuel. Il est la révélation du Père Il dit à Philippe (Jean 14/9) : « … celui qui m'a vu, a vu mon Père… ». Quant au contenu de Sa révélation, il tient dans ce seul verset (Jean 6/40) : « Et c'est ici la volonté de celui qui m'a envoyé, que quiconque contemple le Fils, et croit en lui, ait la vie éternelle ; c'est pourquoi je le ressusciterai au dernier jour ». N'est-ce pas une Bonne Nouvelle ?
Une question en amenant une autre, ma seconde question est-celle-ci : Comment Jésus nous sauve-t-Il ? La réponse se lit dans l'Épître d'aujourd'hui (Hébreux 9/11-12) : « Mais Christ étant venu [pour être] le souverain Sacrificateur des biens à venir… il est entré une fois dans les lieux Saints avec son propre sang, et non avec le sang des veaux ou des boucs, après avoir obtenu une rédemption éternelle ». Jamais nous ne saisirons la profondeur, la hauteur, la largeur et la longueur de l'éternité que Dieu nous communique à travers l'œuvre de Christ à la croix. En voici quelques éléments de compréhension :
1- Pour qu'il y ait rédemption, c'est-à-dire pour que nous soyons rachetés à Satan et que notre péché soit effacé, une expiation est nécessaire ; selon la Loi de Moïse (Exode 21/23) : « Mais s'il y a cas de mort, tu donneras vie pour vie ». Nous devions donc tous mourir à cause de notre péché, ajouté à celui d'Adam (Genèse 2/15-17) : « L’Éternel Dieu prit donc l'homme et le mit dans le jardin d'Éden pour le cultiver, et pour le garder. Puis l’Éternel Dieu commanda à l'homme, en disant : Tu mangeras librement de tout arbre du jardin. Mais quant à l'arbre de la science du bien et du mal, tu n'en mangeras point ; car dès le jour que tu en mangeras, tu mourras de mort ». Manger de l'arbre de la science du bien et du mal, c'est vouloir décider à la place de Dieu - notre Créateur - de ce qui est bon ou mauvais pour nous ; c'est prendre la place de Dieu. C'est le pire de tous les péchés, le blasphème suprême ; et s'il mérite la mort, ce n'est que justice. Et il faut qu'une vie soit sacrifiée à notre place pour que nous puissions survivre à la mort que nous méritons. C'est en ce sens que Jésus S'est livré à la mort en Se sacrifiant pour nous qui croyons en Lui et en Son Sang qui nous lave de tout péché (Apocalypse 1/5) : « À lui, qui nous a aimés, et qui nous a lavés de nos péchés dans son sang, et nous a faits Rois et Sacrificateurs à Dieu son Père, à lui [soit] la gloire et la force aux siècles des siècles, Amen ! ».
2- Pour que notre rédemption soit parfaite, une victime sacrificielle parfaite est nécessaire. Dieu seul est parfait. Il est la perfection même. Jésus dit (Jean 8/46) : « Qui est celui d'entre vous qui me reprendra de péché ? ». Jésus n'a jamais péché : Il est impeccable. Autrement, Il ne serait pas Dieu. Or, nous sommes parfaitement… imparfaits car nous sommes pécheurs ! Depuis notre conception jusqu'à notre mort, nous sommes tentés et nous chutons dans les épreuves (Psaume 51/7) : « Voilà, j'ai été formé dans l'iniquité, et ma mère m'a conçu dans le péché ». Ce n'est certes pas de notre faute si nous avons été conçus dans le péché, mais c'est une réalité à laquelle nous ne pouvons pas échapper sans revenir à Dieu dans le repentir (Psaume 51/3-6a) : « Dieu ! aie pitié de moi selon ta gratuité, selon la grandeur de tes compassions efface mes forfaits. Lave-moi parfaitement de mon iniquité, et me nettoie de mon péché. Car je connais mes transgressions, et mon péché est continuellement devant moi. J'ai péché contre toi, contre toi proprement, et j'ai fait ce qui déplaît à tes yeux ». Et qui est donc cette victime sacrificielle parfaite qui nous lave de tout péché - volontaire ou involontaire ? Jésus-Christ le Juste, l'envoyé du Père (1 Jean 4/9-10) : « En ceci est manifestée la charité de Dieu envers nous, que Dieu a envoyé son Fils unique au monde, afin que nous vivions par lui. En ceci est la charité, non que nous ayons aimé Dieu, mais en ce qu'il nous a aimés, et qu'il a envoyé son Fils pour être la propitiation pour nos péchés ». Et le sang Christ est aussi la lessive liquide parfaite qui nous lave de tout péché (Hébreux 9/14) : « Combien plus le sang de Christ, qui par l'Esprit éternel s'est offert lui-même à Dieu sans nulle tache, purifiera-t-il votre conscience des œuvres mortes, pour servir le Dieu vivant ? ». Et puisque nous sommes parfaitement lavés, nous sommes parfaitement sauvés. Nul autre que Christ, Dieu Lui-même incarné dans une chair d'homme, ne pouvait nous sauver. Aucune œuvre humaine ne pouvait le faire. Au contraire, ce même verset de l'Épître aux Hébreux nous indique que nos bonnes œuvres sont des « œuvres mortes », et que nous sommes sauvés « pour servir le Dieu vivant ». Nos bonnes œuvres ne viennent pas de nous : elles sont les œuvres que Dieu opère à travers nous, ce qui est le plus puissant témoignage de la présence de Christ en nous, par Son Saint-Esprit. C'est une preuve concrète de l'existence de Dieu (Jacques 1/17-18) : « Tout le bien qui nous est donné, et tout don parfait vient d'en haut, descendant du Père des lumières … Il nous a de sa propre volonté engendrés par la parole de la vérité, afin que nous fussions comme les prémices de ses créatures » ; et Jacques ajoute aux versets 21-22 : « C'est pourquoi rejetant toute souillure, et toute superfluité de malice, recevez avec douceur la parole plantée en vous, laquelle peut sauver vos âmes ; et mettez en exécution la parole, et ne l'écoutez pas seulement, en vous trompant vous-mêmes par de vains discours ». Et la Parole de Dieu est toute-puissante : Par elle l'Univers fut créé (Jean 1/1-3) : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu ; et cette parole était Dieu ; elle était au commencement avec Dieu. Toutes choses ont été faites par elle, et sans elle rien de ce qui a été fait, n'a été fait ». Et c'est cette même Parole toute-puissante qui a fait de nous de nouvelles créatures (Luc 7/7) : « Je ne me suis pas cru digne d'aller moi-même vers toi ; mais dis [seulement] une parole, et mon serviteur sera guéri ». Nous sommes tous des serviteurs de Dieu, et nous avons tous été guéris par Sa Parole.
3- Pour que notre rédemption soit éternelle, une victime éternelle est nécessaire. Or, Dieu seul est éternel : l'Éternel est Son Nom (Exode 3/14) : « Et Dieu dit à Moïse : JE SUIS CELUI QUI SUIS ». Dieu est. Il est constamment, éternellement, puisqu'Il est en dehors du temps. Le temps est en effet une dimension de notre Univers créé (Genèse 1/14) : « Puis Dieu dit : Qu'il y ait des luminaires dans l'étendue des cieux, pour séparer la nuit d'avec le jour, et qui servent de signes pour les saisons, et pour les jours, et pour les années ». Jésus-Christ, parce qu'Il est Dieu, supérieur au temps, Il est éternel. Et la valeur de Son sacrifice à la croix est donc éternelle. Rendez-vous compte de ceci : nous sommes sauvés en éternité, éternellement rachetés, et le sacrifice unique de Christ est éternel. Il n'a pas besoin d'être réitéré sur les autels des églises, puisqu'il a toujours cours, depuis 2000 ans (Hébreux 10/10) : « Or c'est par cette volonté que nous sommes sanctifiés, [savoir] par l'oblation qui a été faite une seule fois du corps de Jésus-Christ », ce Corps divin sacrifié et ressuscité qui est monté aux Cieux où Il nous prépare une place (Jean 14/1-3) : « Que votre cœur ne soit point alarmé ; vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi. Il y a plusieurs demeures dans la Maison de mon Père ; s'il était autrement, je vous l'eusse dit : je vais vous préparer le lieu. Et quand je m'en serai allé, et que je vous aurai préparé le lieu, je retournerai, et je vous prendrai ». Les hommes païens, ignorant le vrai Dieu, ont bien imaginé apaiser la colère de leurs faux dieux au moyen de sacrifices humains. Ils avaient deviné que « sans effusion de sang il ne se fait point de rémission » (Hébreux 9/22). Mais ne disposant pas du Corps de Christ, ils étaient réduits à massacrer des prisonniers, quand ce n'étaient pas leurs propres enfants. Or Dieu a sacrifié Son Fils unique engendré pour nous signifier que nous n'avons pas à le faire. Nos sacrifices humains, nos œuvres, sont inutiles et vaines, car ce sont autant de péchés. Vous le savez désormais : Seul le sacrifice de Christ peut nous sauver, si toutefois nous croyons en Jésus sur Parole - Sa Parole.
Et que dit cette Parole ? Christ répond aux incrédules dans l'Évangile de Jean, à la fin du chapitre 8 (Jean 8/45-47) : « Mais pour moi, parce que je dis la vérité, vous ne me croyez point… Et si je dis la vérité, pourquoi ne me croyez-vous point ? Celui qui est de Dieu, entend les paroles de Dieu ; mais vous ne les entendez point, parce que vous n'êtes point de Dieu ». Pour entendre et comprendre les Paroles de Dieu, il faut être élu par Dieu. C'est donc cette Parole qui fait le tri entre croyants et non croyants, élus et réprouvés, sauvés et damnés (Hébreux 4/12) : « Car la Parole de Dieu est vivante et efficace, et plus pénétrante que nulle épée à deux tranchants, et elle atteint jusques à la division de l'âme, de l'esprit, des jointures et des moelles, et elle est juge des pensées et des intentions du cœur ». C'est donc selon cette Parole que nous serons jugés. Or, nous sommes déjà jugés, si nous croyons (Jean 5/24-30) : « En vérité, en vérité je vous dis : que celui qui entend ma parole, et croit à celui qui m'a envoyé, a la vie éternelle, et il ne sera point exposé à la condamnation, mais il est passé de la mort à la vie. En vérité, en vérité je vous dis : que l'heure vient, et elle est même déjà [venue], que les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l'auront entendue, vivront. Car comme le Père a la vie en soi même, ainsi il a donné au Fils d'avoir la vie en soi-même. Et il lui a donné le pouvoir de juger parce qu'il est le Fils de l'homme. Ne soyez point étonnés de cela : car l'heure viendra, en laquelle tous ceux qui sont dans les sépulcres entendront sa voix. Et ils sortiront, savoir ceux qui auront bien fait, en résurrection de vie ; et ceux qui auront mal fait, en résurrection de condamnation. Je ne puis rien faire de moi-même : je juge conformément à ce que j'entends, et mon jugement est juste ; car je ne cherche point ma volonté, mais la volonté du Père qui m'a envoyé ».
Et Christ se fait encore plus catégorique (retenez bien ceci) : (Jean 8/51) : « En vérité, en vérité je vous dis, que si quelqu'un garde ma parole, il ne mourra point ». Comprenez que la seconde mort n'est pas pour nous. Nous avons notre billet pour le Ciel, en aller-simple. Un peu comme au Monopoly, nous irons directement au Ciel, sans passer par la case "jugement dernier".
Mais les Juifs contestaient avec Jésus, niant qu'Il fût le Christ, le Messie attendu, parce qu'en réalité, ils ne l'attendaient plus. Ils s'étaient organisé une petite vie étroite à base de commandements humains, afin de se rassurer à bon compte. En Jean 8/33, ils déclarent péremptoirement : « Nous sommes la postérité d'Abraham », et cela leur suffit. Or « Abraham a cru en Dieu, et cela lui a été imputé à justice ; et il a été appelé ami de Dieu » (Jacques 2/23). Mais les interlocuteurs de Jésus ne savent pas à Qui ils ont affaire… Ils se posent en ennemis de Christ qui est un Dieu trop humain trop proche des hommes, et refusent de Le croire. En fait, ils n'attendent plus rien de Dieu, car ils pensent en être propriétaires, étant héritiers d'Abraham. Mais en quoi consiste l'héritage d'Abraham, sinon la foi en un Dieu Messie-Sauveur ? (Jean 8/56) : « Abraham votre père a tressailli de joie de voir cette mienne journée ; et il l'a vue, et s'en est réjoui ». Mais les auditeurs de Jésus ne se réjouissent pas. En reniant cette foi et cette espérance qui possédaient Abraham, ils ont renoncé à sa succession. Et s'ils sont bien les descendants d'Abraham selon la chair, ils n'ont pas hérité de lui selon l'Esprit, bien au contraire : « Mais tu diras : les branches ont été retranchées, afin que j'y fusse enté. C'est bien dit, elles ont été retranchées à cause de leur incrédulité » (Romains 11/19-20a), car la véritable descendance d'Abraham, c'est Jésus-Christ ! Et si nous sommes unis à Christ, Lui en nous et nous en Lui par la foi et la présence du Saint-Esprit en nous, alors nous sommes à la fois les héritiers d'Abraham selon la foi et cohéritiers du Père avec Christ, selon l'Esprit.
C'est alors que Jésus dévoile sa véritable identité (Jean 8/58) : « Jésus leur dit : En vérité, en vérité je vous dis, avant qu'Abraham fût, JE SUIS ». Cette déclaration est à comparer avec celle que nous avons vue en Exode 3/14 où « Dieu dit à Moïse : JE SUIS CELUI QUI SUIS ». Jésus dit qu'Il est éternel, Il est l'Eternel-Dieu fait homme. Un tel abaissement est une folie pour les orientaux que sont les Israélites et les Musulmans (1 Corinthiens 1/18,25) : « Car la parole de la croix est une folie à ceux qui périssent ; mais à nous qui obtenons le salut, elle est la vertu de Dieu … Parce que la folie de Dieu est plus sage que les hommes, et la faiblesse de Dieu est plus forte que les hommes ».
« Alors ils levèrent des pierres pour les jeter contre lui, mais Jésus se cacha, et sortit du Temple, ayant passé au travers d'eux ; et ainsi il s'en alla ». Christ n'insiste pas outre-mesure pour sauver de force ceux qui ne veulent pas être sauvés. C'est bien là qu'est le danger !
Soyons donc des fous aux yeux du monde, et des sages aux yeux de Dieu. Et pour la grâce qu'Il nous a faite en se révélant à nous qui croyons en lui et sommes sauvés et habités par Lui, remercions Dieu Père, Fils et Saint-Esprit. Amen.