
SERMON pour le jeudi de l'Ascension
Actes 1/1-11 ; Luc 24/49-53
CHRIST REVIENDRA
Pourquoi tant de pleurs, quand un être cher nous quitte ? N'avons-nous donc aucune espérance dans le Retour de Christ, comme Il nous l'a promis ? N'avons-nous donc pas foi dans la Résurrection et les Promesses de Christ ? En remontant au Ciel, en retournant là d'où Il était venu, notre Seigneur Jésus-Christ ne nous a pas abandonnés, car Il nous a laissé Sa Parole de Vie - la Bible - et a institué Son Église sur le fondement de cette même Parole de Vie. Et pour animer Son Église et répandre Sa Parole de Vie, Christ a choisi, appelé et envoyé Ses Apôtres ("Apôtre" signifie "envoyé") afin d'être Ses témoins dans le monde.
Le fameux dialogue entre Jésus et Simon-Pierre rapporté par Matthieu est éclairant, à condition d'éviter certaines interprétations biaisées (Matthieu 16/18) : « Et moi, je te dis que tu es Pierre et que sur ce rocher je construirai mon Église, et les portes du séjour des morts ne l’emporteront pas sur elle ». Christ ne dit pas à Pierre "Tu construiras mon Église" et encore moins "Tu construiras ton Église" mais bien « je construirai mon Église ». Ceci signifie plusieurs choses (de 1 à 6) :
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Que nul n'est la tête de l'Église, sinon Christ seul, et personne d'autre, fût-il évêque ou pape. Car Christ n'est pas resté dans la tombe, dans la mort. Mais Il est ressuscité le troisième jour, et Il est monté au Ciel, où Il est assis à la droite du Père, sur Son trône, dans le Royaume des cieux. Et c'est Lui qui dirige Son Église du haut du Ciel, invisiblement, mais très concrètement malgré tout. Et si notre faiblesse humaine nous empêche de le voir, Son action dans le monde est évidente, si on prend la peine de réfléchir sur les événements à la lumière de la Bible (Psaume 119/105) : « ». Et Paul considère que Christ ressuscité et vivant dans le Ciel est seul la tête du corps des Chrétiens (Éphésiens 1/22-23) : « ».
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Que Christ est vivant et travaille chaque jour à construire Son Église. Il ne peut pas s'agir de dénominations particulières, et encore moins de sectes hérétiques ou schismatiques, mais de l'Église spirituelle de Christ, laquelle a pour vocation de rassembler dans le Ciel tous les élus du Père, prédestinés au Salut dès avant la fondation du monde. Ces élus sont actuellement disséminés dans diverses dénominations protestantes, catholiques, orthodoxes. Par le Saint-Esprit présent dans leur cœur, ils résistent aux enseignements erronés et sectaires qui contredissent la parole de Christ, et se réfèrent constamment à la Bible, comme le faisaient les Juifs de Bérée : « » (Actes 17/11).
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Que l'enfer ne prévaudra pas contre cette Église : c'est la logique même, car Dieu est tout-puissant et peut arracher à l'enfer qui Il veut, comme Il veut, quand Il veut. Il peut tout aussi bien y expédier qui Il ne veut pas dans Son Royaume de Justice et de Sainteté. C'est même l'Eternel qui a créé l'enfer, pour le diable et les réprouvés qui le suivent, qu'ils soient des démons ou bien des hommes (Apocalypse 20/10…14-15) : « Puis la mort et le séjour des morts furent jetés dans l’étang de feu. L’étang de feu, c’est la seconde mort. Tous ceux qui ne furent pas trouvés inscrits dans le livre de vie furent jetés dans l’étang de feu ».
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Que la mort elle-même, telle que nous l'imaginons, n'existe pas. Toutes les âmes crées par Dieu sont immatérielles, spirituelles, indestructibles. Nous vivrons tous éternellement. Tous, c'est-à-dire les bons comme les méchants, mais ils seront séparés et répartis en deux lieux différents : le Ciel ou l'enfer. Que nul ne se croie autorisé à imaginer d'autres lieux, tel le purgatoire ou les limbes, ou encore le néant, car ce sont autant d'inventions diaboliques issues du paganisme ancien, très clairement opposées à la Parole de Dieu révélée, inspirée, sans erreur, unique source de foi et de mœurs. Nous vivrons après notre mort, cela est une certitude révélée par la Résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ, il y a plus de deux mille ans. Saint Augustin déclarait que lorsque quelqu'un meurt, son âme est aussitôt élevée au Paradis ou précipitée en enfer. Et même la seconde mort n'a rien à voir avec le néant (Apocalypse 20/14b) : « ». Le feu de l'enfer sera alimenté par les âmes et les corps des impénitents, ceux qui seront morts dans le péché, sans s'être repentis ni avoir lavé leur robe dans le Sang de l'Agneau : Jésus-Christ crucifié et mort à cause de nos péchés, pour nous délivrer de l'enfer, justement. Que nul orgueilleux ne s'imagine pouvoir échapper à la colère de Dieu contre toute transgression de Sa Loi, s'il ne croit pas et ne se repent pas de ses péchés, en s'humiliant sous le sac et la cendre. Pour cela, il suffit d'aimer Jésus-Christ plus que soi-même, en renonçant à notre afin de nous unir à Christ.
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Que Christ construit Son Église sur le roc. Il faut tout de suite dissiper le mauvais jeu de mots sur lequel de fausses interprétations sont fondées, notamment par Rome. Le texte original grec de Matthieu dit exactement ceci : su ei Petros kai' epi tauth th petra oikodomhsw mou thn ekklhsian
Ceci se traduit littéralement ainsi "Tu es Pierre (masculin) et sur cette pierre (féminin) je bâtirai mon Église". Jésus serait-il "woke" pour parler de l'Apôtre Pierre au féminin ? Ce serait aller un peu vite en besogne. La Bible anglaise "" traduit ainsi : "Tu es Pierre et sur ce Roc je bâtirai mon Église", soulignant une autre vérité biblique : Christ est le Roc immuable sur lequel Son Église est bâtie - sur le rocher de la Parole de Dieu - Jésus-Christ en personne (1 Corinthiens 10/1-4) : « ». Voilà qui éclaire le dialogue entre Pierre et Christ ! Et de ce Rocher-Christ, Dieu a fait couler une eau jaillissante : l'eau de la vie éternelle (Exode 17/5-6) : « ». Et cette eau que Jésus donne réapparaît en Jean 4/14 : « … ». Qui donc est ce rocher d'où jaillit l'eau de la vie éternelle ? Jésus-Christ ou Pierre ? C'est clairement notre Seigneur, qui est aussi le Seigneur de Pierre. N'inversons pas les rôles !
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Que Christ seul a la puissance nécessaire pour construire Son Église. Pierre n'en est pas l'architecte, qui est Christ, mais il est seulement l'ouvrier de Son Maître. Pierre n'a même pas la capacité de croire en Christ de lui-même : aux versets précédents, Jésus révèle un fait intéressant au sujet de Pierre (Matthieu 16/16-17) : « ». Certes, Simon-Pierre peut recevoir des révélations du Seigneur, mais il peut également Le renier par trois fois ! Le Rocher Christ est plus stable, et c'est donc en Christ seul que nous devons faire confiance et avoir foi. D'ailleurs, si vous lisez Jean 1/42, vous en aurez la confirmation, car il est écrit : « ». Céphas dérive d'un mot araméen qui signifie Rocher. Or, en Matthieu 16/18, Christ n'appelle pas Pierre "Céphas", mais Petros" ; la nuance interdit la confusion entre la pierre (Céphas) et le Roc de la Parole de Dieu qui est Christ et Lui seul.
En remontant au Ciel, Christ nous laisse Sa Parole - la Bible. Voici ce qu'en dit la Confession de foi de l'Église anglicane (Articles de Religion n°6) : "L'Écriture Sainte contient tout ce qui est nécessaire au salut ; de sorte qu'on ne doit point exiger d'un homme qu'il croie comme article de Foi, ou qu'il considère comme essentiel ou nécessaire au salut, la moindre chose de ce qui ne s'y lit pas, ou qui ne peut pas se prouver par elle". Et que nous dit la Bible ? Que Christ est monté au Ciel et qu'il reviendra (Actes 1/10-11) : « Et comme ils avaient les regards fixés vers le ciel pendant qu’il s’en allait, deux hommes habillés de blanc leur apparurent et dirent : Hommes de Galilée, pourquoi restez-vous à regarder le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel du milieu de vous reviendra de la même manière que vous l’avez vu aller au ciel ». Et en attendant Son retour, nous avons du travail à faire : répandre la Bonne Nouvelle de l'Évangile autour de nous, comme nous le pouvons, avec la force que Dieu nous donne, comme Paul (2 Timothée 4/17-18) : « C’est le Seigneur qui m’a soutenu et fortifié afin que, par mon intermédiaire, le message soit pleinement proclamé et entendu de toutes les nations ; c’est ainsi que j’ai été délivré de la gueule du lion. Le Seigneur me délivrera de toute œuvre mauvaise et me sauvera pour me faire entrer dans son royaume céleste. A lui soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen ! ».
Christ nous bénit, comme Il bénissait Ses disciples en remontant au Ciel (Luc 24/50-51) : « Il les conduisit jusque vers Béthanie, puis il leva les mains et les bénit. Pendant qu’il les bénissait, il les quitta et fut enlevé au ciel ». Et à la Pentecôte, soit dix jours plus tard, ils recevront le Saint-Esprit (Luc 24/48-49) : « Vous êtes témoins de ces choses. Et voici que j’enverrai sur vous ce que mon Père a promis ; quant à vous, restez dans la ville de Jérusalem jusqu’à ce que vous soyez revêtus de la puissance d’en haut. ». Et le même Luc précise en Actes 1/8 quelle sera cette Puissance : « Mais vous recevrez une puissance lorsque le Saint-Esprit viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée, dans la Samarie et jusqu’aux extrémités de la terre ».
Tel est en effet le programme que notre Seigneur nous impose : témoigner, mais sans rien ajouter ni retrancher à ce que les Apôtres ont vu et entendu puis dicté ou consigné par écrit, à notre intention. Ce témoignage est capital. Il figure dans l'entretien nocturne de Jésus avec Nicodème (Jean 3/11-15) : « En vérité, en vérité, je te le dis, nous disons ce que nous savons et nous rendons témoignage de ce que nous avons vu, et vous ne recevez pas notre témoignage. Si vous ne croyez pas quand je vous parle des réalités terrestres, comment croirez-vous si je vous parle des réalités célestes ? Personne n’est monté au ciel, sinon celui qui est descendu du ciel, le Fils de l’homme, qui est dans le ciel. Et tout comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut aussi que le Fils de l’homme soit élevé afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu'il ait la vie éternelle ». Cette élévation de Christ a déjà eu lieu, en deux étapes : d'abord sur la croix, puis au jour de l'Ascension. Et depuis ce jour, il y a plus de deux mille ans de cela, Christ nous bénit et nous guide dans Sa volonté, qui est la volonté du Père (Jean 6/8) : « En effet, je suis descendu du ciel pour faire non pas ma volonté, mais celle de celui qui m’a envoyé ». Et nous savons quelle est cette volonté (Jean 6/39) : « Or, la volonté du Père qui m’a envoyé, c’est que je ne perde aucun de tous ceux qu’il m’a donnés, mais que je les ressuscite le dernier jour ».
Et pourquoi Dieu veut-il nous ressusciter au dernier jour ? C'est à cause de QUI Il est (Marc 12/27a) : « Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants ». L'Éternel nous veut vivants, pour l'éternité. Et cette puissance vitale de résurrection est en Jésus-Christ, et en nul autre (Jean 1/1-2…4) : « Au commencement, la Parole existait déjà. La Parole était avec Dieu et la Parole était Dieu. Elle était au commencement avec Dieu ... En elle il y avait la vie, et cette vie était la lumière des êtres humains ». Aucune autre religion ne nous en offre autant. Tous les fondateurs de religions païennes sont morts. Leurs philosophies mènent au cimetière des illusions perdues, là où gisent leurs cadavres, rongés par les vers et la pourriture. Seul Christ veut et peut nous ressusciter (Jean 14/6) : « Jésus lui dit : C’est moi qui suis le chemin, la vérité et la vie. On ne vient au Père qu’en passant par moi ».
Mais Dieu est à l'opposé de la culture de mort qui envahit le monde. Il ne s'intéresse à nos cadavres que pour les ranimer, les ressusciter. Et c'est ce que Christ a fait en reprenant Son corps avec Lui en ressuscitant, et Il est monté au Ciel dans son corps. Croyons qu'il en sera de même pour nous, puisqu'Il nous l'a promis (Jean 14/2-3) : « Il y a beaucoup de demeures dans la maison de mon Père. Si ce n’était pas le cas, je vous l’aurais dit. Je vais vous préparer une place. Et puisque je vais vous préparer une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi afin que, là où je suis, vous y soyez aussi ». Préparons-nous donc à cet événement glorieux dans la prière et attendons ce jour béni où nous Le rejoindrons dans les airs, suivant le même chemin céleste que lui, si nous avons marché avec Lui et pour Lui sur nos routes terrestres. Amen.